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Ce qu'ont pensé les Français de Dmexco 2018

Publié par Clément Fages le

40 000 personnes, plus de 1000 exposants, 570 speakers et une petite centaine de conférences... Difficile de tout faire à Dmexco, sans doute le plus grand salon européen du genre. Parmi la foule, nous sommes allés à la rencontre de neuf exposants français pour recueillir leurs impressions.

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Mathieu Chouard, Senior Vice-président de Tinyclues, solution de ciblage publicitaire

" Dmexco nous permet de rencontrer l'écosystème allemand, sur un marché que nous avons adressé récemment ", explique Mathieu Chouard. Le Senior Vice-président de Tinyclues voit dans le Règlement général sur la protection des données (RGPD) un sujet prédominant : " Pour nos clients, sa mise en application a eu pour conséquence la baisse du nombre de consommateurs pouvant être adressés, dans des proportions assez variables, mais qui vont de 15 à 20% chez les retailers et les e-commerçants. Chez certains clients qui font des efforts de fidélisation, ce chiffre atteint tout de même les 10%. Cela pousse à un rééquilibrage en matière de stratégie d'acquisition et de rétention. Nous devons comprendre au maximum les contraintes qui pèsent sur nos clients pour les conseiller au mieux, alors qu'ils se posent beaucoup de questions, comme est-il possible d'aller cibler des clients enbasés sur Facebook ? "

Mathieu Llorens, directeur général d'AT Internet, solution d'analytics

" J'ai passé beaucoup de temps à enchaîner les rendez-vous avec nos clients allemands, principalement des broadcasters. Par ailleurs je suis assez content de l'évolution du salon. En devenant payant, je pense qu'il attire un public plus qualifié ", explique Mathieu Llorens, directeur général d'AT Internet, qui, s'il avait pu s'échapper, aurait assisté aux conférences sur le RGPD, " dont la mise en application demeure encore beaucoup trop floue, et au débat sur les alliances entre médias, alors que Bruxelles vient d'acter la mise en place du droit voisin pour la presse, qui oblige les GAFA à rémunérer les éditeurs dès qu'ils utilisent leurs contenus. " Un sujet qui intéresse particulièrement Mathieu Llorens, qui vient de signer quelques-uns des principaux broadcasters européens.

Laure Malergue, CEO de Displayce, solution programmatique DOOH

"Ce qui m'intéresse ici, c'est de découvrir la nouvelle proposition de valeur des data provider à la suite de la crise de data-privacy du printemps. Non pas que cela impacte notre activité, car nous ne sommes pas " cookie-based " et travaillons principalement sur des critères géographiques", témoigne Laure Malergue, CEO de Displayce. "Dmexco, c'est aussi l'occasion de rencontrer nos partenaires côté SSP, notamment à l'étranger alors que nous allons ouvrir notre inventaire à certains pays voisins à partir de novembre, en attendant d'y ouvrir des bureaux l'an prochain", explique encore Laure Malergue.

Arnaud Tamisier, Senior Marketing Manager de Sprinklr, solution de social listening

" Pour moi, l'une des tendances principales reste l'intelligence artificielle, qui est partout. Avec la hausse constantes des conversations sur les réseaux sociaux, les blogs et les forums, elle nous aide à détecter les volumes inhabituels sur les sujets de nos clients afin de créer des alertes de plus en plus rapides et précises. L'autre sujet majeur est la vidéo, qui prend vraiment l'ampleur qu'on lui prédit depuis des années. Tous les éditeurs sont en train de devenir " vidéo-first ", même les médias historiques ", explique Arnaud Tamisier, Senior Marketing Manager de Sprinklr, qui voit cette réalité impacter son travail au quotidien : " L'audience des vidéos de marques vient des réseaux sociaux bien plus que des sites de ces dernières. Nous devons monter en puissance sur ce média, afin de pouvoir repérer à grande échelle si un influenceur fait par exemple une vidéo sur un produit d'un de nos clients. "

Stéphane Coruble, Managing Director de RTL AdConnect, régie de RTL Group

"C'est important d'être ici pour voir ce que propose la concurrence, des autres groupes médias aux GAFA", explique Stéphane Coruble, Managing Director de RTL AdConnect, en ce sens particulièrement intéressé par la conférence de YouTube, pendant laquelle la plateforme a notamment dévoilé un nouveau format de publicité vertical. " Le marché est très complexe, et nous devons le rendre lisible pour les annonceurs qui travaillent avec RTL depuis longtemps. Nous sommes un acteur stable, qui rassure ", ajoute-t-il, sans trouver pour autant que les annonceurs désertent le salon car les sujets abordés y seraient trop technologiques.

Nicolas Rieul, CMO de S4M, solution de publicité mobile

" Je n'ai pas pu assister aux conférences, mais j'aurais aimé voir l'intervention d'Armand Heslot, l'expert de la CNIL, face aux acteurs qu'il doit réglementer. Cela dit, Dmexco reste une excellente occasion d'échanger avec le reste de l'écosystème, notamment nos partenaires existants et potentiels ", explique le directeur marketing de S4M, Nicolas Rieul, qui remarque l'omniprésence des prestataires par rapport aux annonceurs dans le contingent international : "Peut-être ne sont-ils pas encore suffisamment experts pour venir échanger en nombre, directement avec nous ! Ça laisse un boulevard aux agences qui sont très représentées ici. De quoi faire réfléchir ceux qui annoncent leur fin. "

Cédric Vandervynckt, Executive Vice-président EMEA de Criteo, solution de ciblage publicitaire

" Plusieurs sujets m'ont interpellé cette année : d'abord, Criteo est intervenu sur une conférence à propos du commerce mobile in-app. On constate que les usages diffèrent totalement entre l'Asie, ou 74% des transactions sont réalisées in-app, et l'Europe ou ce chiffre ne dépasse pas les 50%. En Asie, cela s'explique par l'importance de l'Internet mobile et des acteurs comme Alibaba et Tencent, mais je cherche à comprendre si en Europe cela révèle un usage spécifique ou un manque d'investissement des marques sur les applications ", évoque Cédric Vandervynckt, Executive Vice-président EMEA de Criteo, avant d'ajouter : " Le deuxième point est selon moi une tendance qui émerge, celle du retail media. Elle fait face à la croissante stupéfiante d'Amazon, qui pousse les retailers à trouver de nouvelles sources de revenus en monétisant par exemple leur audience, et notre mission est de les aider. "

Pascal Coggia, Vice-président associé d'Artefact, agence de marketing digital

" Je n'ai pas vu grand-chose de nouveau cette année, mais je vais retenir l'émergence de ce que j'appelle l'e-retail : au départ les distributeurs faisaient de la publicité pour travailler leur notoriété, puis ils ont déployé des formats pour créer du trafic sur leur site, mais maintenant ils vont communiquer directement au point de départ du parcours shopper, sur Google Shopping ou Amazon ", explique Pascal Coggia, vice-président associé d'Artefact, qui note l'émergence de modèles similaires à ceux qu'on trouve chez Tencent ou Alibaba en Chine, avec des plateformes qui deviennent de véritables médias mais ne rentabilisent pas cet aspect pour se rémunérer sur les ventes et les paiements. Côté salon, il pointe la qualité des contenus présentés sur les stands, lesquels sont " équipés pour faire de vraies démos. Les exposants cherchent plus à expliquer ce qu'ils font qu'à le vendre, ce qui change de certains salons français où l'on ne voit que des slides avec des buzzwords. Associé au fait que peu de nouvelles tendances émergent véritablement, je pense que cela montre que notre secteur arrive à maturité et qu'on entre même dans une phase post-révolution digitale. "

Guillaume Belmas, CEO de Realytics, solution de TV tracking

"Je vais retenir de cette édition le fait que le marché est un petit peu plus mature en ce qui concerne l'évolution technologique du media TV. On commence à bien faire la distinction entre l'achat programmatique en télévision et la télévision adressable, ce qui n'était pas toujours le cas l'an passé", explique Guillaume Belmas, CEO de Realytics, qui a profité du salon pour "boucler des rendez-vous avec nos clients internationaux en Allemagne, en Suisse ou au Benelux, ce qui nous prendrais des semaines en temps normal. Nous avons par exemple profité de la présence d'une agence espagnole que nous prospections pour la faire signer."

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