Le CRM toujours aussi délicat à implémenter
Si les entreprises françaises ont une vision globalement mature, mais restant généraliste, des projets CRM, elles restent déçues au niveau de leur mise en œuvre et des résultats. C'est ce qui ressort de la troisième édition du Baromètre du CRM, initié par Planeteclient.com, soutenu cette année par PeopleSoft et réalisé par FullSIX Research.
Présentée dans le cadre du SeCA 2003, la nouvelle version du Baromètre du
CRM de Planeteclient.com, en partenariat avec PeopleSoft, indique en premier
lieu qu'un tiers des sociétés ayant répondu au questionnaire n'ont pas de
projet de gestion de la relation client. Celles qui en ont un se répartissent
en trois grands pôles : 40 % en sont au stade de l'avant-projet, 30 % à celui
de la mise en œuvre ou de la finalisation (7 %) et 30 % en phase
d'exploitation. Constat intéressant : la proportion d'entreprises en avant
projet est la même qu'en 2001 (année de la dernière vague du Baromètre) et, en
deux ans, seules 5 % des entreprises sont passées de la mise en œuvre à
l'exploitation. Certains secteurs sont davantage présents que par le passé au
niveau des projets : le secteur public et l'administration ou encore
l'industrie ; à l'inverse, le commerce, les hautes technologies, l'informatique
et les télécoms le sont moins. Globalement, l'exploitation des projets augmente
progressivement avec la taille de l'entreprise (31 % pour les très grands
comptes
contre 21 % pour
les PME, par exemple). Mais l'on note que la croissance future, réalisée via
des projets au périmètre plus réduit qu'actuellement, devrait se faire par des
entreprises de toute taille.
Recours accru aux prestataires extérieurs
Peu de changements majeurs par rapport à la vague
précédente en ce qui concerne l'objectif prioritaire assigné au projet CRM :
fidéliser les clients existants (43 %), acquérir de nouveaux clients (26 %) et
capitaliser sur les plus profitables (20 %). On notera cependant que la
réduction des coûts a gagné 4 points par rapport à 2000, s'établissant à 11 %
en 2003. Pour l'élaboration de leur projet, les entreprises françaises sont de
plus en plus nombreuses à avoir recours à des prestataires extérieurs : 54 % en
2003 contre 43 % en 2001. Que ce soit pour la mise en place de progiciels (35
%), la réflexion et mise en place d'un programme de marketing relationnel (24
%) ou l'élaboration de cahiers des charges (22 %). Si le souci de mesurer les
retombées reste fort, il passe désormais par des critères plus nombreux que par
le
passé : mesure de
la satisfaction client (de 24 % en 2001 à 37 % en 2003), calcul du taux de
fidélisation (de 24 % à 32 %), du nombre de nouveaux clients… Mais le calcul du
ROI reste encore faible : 25 % seulement (24 % en 2001).
Des résultats décevants
Si la moitié des projets sont “en bonne voie”
(ce qui est cohérent avec les 70 % de projets qui ne sont pas encore en
exploitation effective), seuls 13 % ont permis d'atteindre l'objectif
prioritaire. Un score global, qui ne monte qu'à 28 % pour les entreprises en
phase d'exploitation, dont 48 %,
cependant
estiment que leur projet CRM a réellement permis d'orienter l'entreprise vers
le client. Est-ce en raison de ces résultats quelque peu décevants que le
Baromètre 2003 enregistre une certaine désimplication de la direction générale
dans le pilotage des projets (de 25 % en 2000 à 18 % en 2003) ? La question
peut être posée. En tout cas, face aux difficultés d'implémentation de la
démarche stratégique qu'est la GRC, cette nouvelle édition fait ressortir
clairement le besoin de mise en place de démarches plus pragmatiques,
permettant de dégager des résultats tangibles à court terme. Démarches plus
itératives et progressives que précédemment, et résolument orientées
multicanal.
Méthodologie
Etude réalisée par FullSIX Research, entièrement en ligne. Recrutement par e-mailing et bandeaux sur les sites planeteclient.com et emarketing.fr et leurs newsletters + MDonLine. Questionnaire en ligne du 27 mars au 28 avril 2003. 1 044 professionnels ont répondu, dont 713 travaillant dans des entreprises ayant un projet GRC.