Etude de cas : Lifestage, couverture ET profondeur
Lancée en 2000, la base rassemble aujourd'hui 50 % de la cible potentielle des foyers de futurs et de jeunes parents, et a séduit une centaine d'annonceurs. Et pour cause : elle pourrait bien avoir levé l'incompatibilité atavique entre masse critique et personnalisation.
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Décloisonner les différents médias du marketing direct, introduire des
médias dits "de couverture" dans une logique de marketing relationnel ciblé,
réconcilier pénétration sur cible et profondeur de l'information. Les
fondateurs de Lifestage pourraient bien avoir dépassé l'antinomie
caractéristique du marché du fichier, en rendant compatible la masse critique
d'audience et la personnalisation. Un aboutissement qui repose entièrement sur
la nature de la base lancée en 2000 : des adresses de foyers de futurs et
jeunes parents. Lifestage comptait fin 2000 plus de 800 000 adresses de foyers
avec enfants de moins de 3 ans. Objectif : plus de 2 millions d'adresses à
échéance 2003. Lifestage couvre pour l'heure 50 % des foyers français dont la
femme aura accouché dans l'année, et vise les 70 % de cette cible. « Une fois
constituée cette référence, reste à la transformer en audience, soit pour le
compte d'annonceurs soucieux de toucher cette cible, soit pour notre propre
compte, dans un but d'animation des différents médias que nous avons développés
autour la base », explique François Loubignac, directeur associé. Quels sont
ces différents médias ? Tout d'abord un mensuel de 52 pages, Bébé Net Mag,
distribué dans 90 % des maternités françaises, vendu (10 francs) en kiosque, et
diffusé sur abonnement semestriel gratuit. Le support enregistre 600 demandes
d'abonnement par jour (2 000 femmes accouchent quotidiennement en France).
Diffusé début mars à 240 000 exemplaires, le magazine se décline en deux
versions, prénatale et postnatale, ce qui permet aux annonceurs de faire un pas
de plus dans la personnalisation des messages asilés, offres de parrainage,
échantillons, coupons de réduction...
17 % des lecteurs du magazine vont sur le site
Plus de 90 annonceurs seraient aujourd'hui
utilisateurs de la base Lifestage. « Certains nous font part de taux
d'utilisation des coupons allant jusqu'à 35 %. Avec des taux secondaires qui
montent jusqu'à 10 % », affirme Guy Pottier, directeur associé. « Bébé Net Mag
est l'élément fédérateur de notre dispositif. C'est par lui que nous conservons
le lien avec la base, un lien de proximité et à forte périodicité », précise
François Loubignac. Coût d'une page de pub dans le magazine : 90 000 francs
(avant remise). « Nous nous inscrivons dans une logique où le coût contact doit
être inférieur de 30 % à la moyenne du marché de la presse parentale »,
souligne Guy Pottier. Car Bébé Net Mag se veut un support à part entière de
cette presse. La diffusion Kiosque représente 15 % de la diffusion moyenne.
Autre média développé par Lifestage, le Web. Bebenet.com, site d'information et
d'échange, comptabilise 100 000 visiteurs et 600 000 pages vues par mois. Le
site constitue un vecteur important de recrutement, complémentaire du support
papier. 17 % des lecteurs du magazine vont sur bebenet.com. Quant à la somme
des 40 000 adresses e-mails récoltées via le site, elle ne présente que 50 à 60
% de doublons avec la base des 800 000 adresses constituée par Lifestage, qui
loue ses adresses e-mails à 1,90 franc hors frais de routage.
Entre 1 et 1,30 franc l'adresse postale
Pour les responsables de la
base, Internet constitue un réel facteur de développement, ne serait-ce que
parce que la cible approchée manifeste une forte perméabilité au Web. « La
moyenne d'âge de la maternité en France est de 29 ans, ce qui correspond assez
bien au coeur de cible d'Internet. Par ailleurs, l'indice de consommation des
femmes enceintes ou des jeunes mères sur le Web est de 30 points supérieur à
celui des femmes en général », remarque François Loubignac. La
commercialisation des adresses (soit en direct, soit via intermédiaire comme
Médiaprisme) représente 70 % d'un chiffre d'affaires 2000 de 18 millions de
francs. En ce qui concerne les adresses postales, le prix fixé à l'unité se
situe entre 1 et 1,30 franc. Pour une information des plus basiques. « Pas
besoin de 200 critères de segmentation, note François Loubignac. Il s'agit
d'une base autoqualifiée. » On peut en effet considérer que la nature de la
cible induit des moeurs de consommation facilement identifiables. Exemple : 65
% des foyers attendant un enfant feront des travaux d'aménagement. La recette
et le dispositif mis en place par Lifestage autour des futurs et jeunes parents
pourrait-elle se décliner sur d'autres segments de population ? « Nous avons
opté pour un credo situationnel : les ruptures de consommation. Il existe
d'autres modèles que celui bâti autour de la maternité. Nous y pensons
sérieusement », lâche Guy Pottier. D'ici fin 2001 devrait donc apparaître une
deuxième offre en matière de fichiers d'adresses grand public. Offre autour de
laquelle les dirigeants de Lifestage cultivent le plus grand secret. Seule
certitude, il ne s'agira ni de mariés, ni de divorcés. Le mariage est davantage
une continuité qu'une rupture. Quant au divorce, s'il s'agit bien d'une
rupture, il est - heureusement - trop difficile d'en identifier la phase de
maturation.