Facebook défend sa norme des 3 secondes pour compter les vues vidéos
Dans sa réponse à la critique d'un internaute, un responsable des vidéos de Facebook a déclaré que 3 secondes était un délai suffisant pour indiquer "l'intention de regarder" une vidéo.
Je m'abonneLe 3 août dernier, Hank Green, YouTubeur américain (il est l'auteur avec son frère de la chaîne YouTube VlogBrothers, suivie par 2,6 millions d'abonnés), a publié un post sur Medium, site web de publication collaborative, pour expliquer pourquoi, selon lui, Facebook ment quand il affirme diffuser plus de vidéo que son concurrent YouTube.
Pour ce créateur professionnel de contenu vidéo, Facebook représente "une plateforme émergente et intéressante". Mais, selon lui, Facebook ne s'intéresse pas aux créateurs de vidéo comme lui. Parmi toutes les raisons invoquées dans son post, on retrouve un grief souvent reproché au réseau social de Mark Zuckerberg : sa manière de comptabiliser une vidéo comme "vue" alors que l'internaute n'a visionné que les 3 premières secondes.
Une norme qui utilise à son avantage l'autoplay, la lecture automatique des vidéos mise en place par Facebook il y a un an (que l'on peut désactiver sur la version web), qui enclenche la lecture de la vidéo dès que celle-ci apparaît sur le News Feed de l'utilisateur.
Extrait du post d'Hank Green : "Facebook enregistre une vue à partie de la marque des 3 secondes (que l'internaute ait mis le son ou non), au moment où la rétention de l'internaute chute de façon précipitée. A ce moment, 90% des gens qui scrollent la page sont toujours en train de "regarder" ce GIF animé silencieux. Mais, à partir de 30 secondes, le délai à partir duquel une "vue" pourrait être logiquement comptabilisée, seulement 20% des gens regardent la vidéo. Ainsi, 90% des gens sont comptabilisés, mais seulement 20% d'entre eux "regardent" effectivement la vidéo".
Dans sa diatribe anti-Facebook, Hank Green oppose ce dernier à YouTube, qui comptabilise une vue "de manière logique... à partir du moment où les gens semblent réellement s'engager sur la vidéo, et non juste quand ils cliquent dessus pour la lire. Cela correspond en général autour des 30 secondes, même si cela dépend bien sûr de la longueur de chaque vidéo".
Dernier argument du YouTubeur : une étude de juin 2015 signée Ogilvy et Tubular Labs, selon laquelle 725 des 1000 vidéos Facebook les plus populaires de janvier à mars 2015 étaient en fait des re-téléchargements volés ou "freebooting", autrement dit des vidéos téléchargées depuis Facebook sans l'accord de leurs auteurs et republiées ensuite sur d'autres sites Internet.
Matt Pakes, responsable dans l'équipe de production vidéo de Facebook, a répondu le 4 août à Hank Green dans un commentaire sur Medium. Pour lui, alors qu'il n'existe pour l'instant aucune mesure standard du nombre de vues pour les vidéos sur Internet, le délai de 3 secondes apparaît comme une métrique fiable pour toutes les vidéos sur Facebook. Son argument : "Si vous êtes resté sur une vidéo pendant au moins 3 secondes, cela nous indique que vous avez montré votre intérêt à regarder la vidéo, et que vous n'êtes pas juste en train de faire défiler votre News Feed".
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Quant à l'autre argument du YouTubeur, le fameux "freebooting" potentiellement comptabilisé par Facebook, Matt Pakes réaffirme dans son commentaire la volonté du réseau social d'améliorer ses outils pour identifier et supprimer encore mieux le contenu "volé" sur sa plateforme et republié sur le Web. "Alors que la vidéo continue de croître rapidement sur Facebook, nous explorons activement des solutions plus poussées pour aider les internautes à identifier et gérer ce type de contenu. C'est un challenge technique important pour nous, et nous aurons plus à communiquer sur ce sujet à la fin de l'été", déclare l'employé de Facebook.
Comme le rappelle le site Marketing Land, Facebook, qui est passé de 0 à 4 milliards de vues vidéos par jour sur son site en moins de 2 ans, ne propose toujours pas de système de partage des revenus pour les auteurs de contenu vidéo, contrairement à son concurrent YouTube. Une situation qui changera cet automne : Facebook va permettre à des éditeurs de contenu sélectionnés (la NBA, le site Funny or Die entre autres) de récupérer 55% des revenus des publicités qui apparaissent à côté de leur contenu sur la plateforme, Facebook s'octroyant les 45% restants... soit le même ratio actuellement en vigueur chez YouTube.
Source : Marketing Land