6 influenceurs sur 10 ne respectent pas la réglementation sur la publicité selon la DGCCRF
60% des influenceurs ciblés par la DGCCRF seraient "en anomalie" : selon la Direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes, ils ne respecteraient pas la réglementation sur la publicité et les droits des consommateurs.
Je m'abonneEncore une ombre au tableau du marketing d'influence ! Sous le feu des projecteurs alors que s'est ouverte une consultation publique sur le métier de l'influence et la création de contenu le 8 janvier (et jusqu'au 31 janvier) et que les accusations d'arnaques de certains influenceurs se multiplient, le marketing d'influence est sous le coup d'une enquête de la Direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes (DGCCRF). Sur la soixantaine d'influenceurs ciblés par la DGCCRF depuis 2021, 6 sur 10 ne respectaient pas la réglementation sur la publicité et les droits des consommateurs, dévoile le service du ministère de l'économie le 23 janvier 2023.
Les influenceurs scrutés ne sont pas choisis au hasard : ces derniers disposent d'un nombre très significatif d'abonnés ou font l'objet de signalements par les consommateurs et sont actifs dans la promotion de produits et services tels que les compléments alimentaires, les programmes "minceur", les cosmétiques, ou encore les services de trading ou de paris en ligne. Résultat : la totalité des influenceurs en anomalie ne respectaient pas les règles relatives à la transparence du caractère commercial de leurs publications. Oubliée, donc, la mention "partenariat rémunéré"...
Fausses allégations, détournement, dropshipping...
Autre irrégularité repérée : certains des influenceurs - la DGCCRF ne précise pas le nombre - ont également trompé les consommateurs sur les propriétés des produits vendus (fausses allégations anti-covid, produits bio ou naturels qui ne l'étaient pas...) ou ont promu des produits ou services risqués, notamment dans le domaine des paris sportifs, en s'affranchissant des règles encadrant ces produits (et notamment les interdictions de publicité sur le tabac, l'alcool, les médicaments ou les produits dangereux). "Certains influenceurs ont réalisé des opérations de promotions non autorisées, comme celle de l'utilisation du compte de formation professionnelle (CPF) pour récupérer des espèces ou des cadeaux, et donc détourner de l'argent dédié à la formation, ou celle d'injections à visée esthétique par des esthéticiens et des non-professionnels de santé, pratique qui n'est pas dénuée de risque pour la santé, relève également la DGCCRF dans un communiqué. Enfin, certains influenceurs pratiquant le dropshipping en oublient les règles associées, notamment, dans ce cas, leurs obligations en tant que vendeur vis-à-vis des consommateurs."
Ces constats ont fait l'objet de plusieurs procédures pour rappel à l'ordre et pour sanctions, suivant le degré de gravité des pratiques. Les suites données aux enquêtes de la DGCCRF iront donc de l'avertissement à la transmission d'un procès-verbal d'infraction au procureur de la République, en passant par des mesures d'injonction en cessation. À titre d'exemple, le fait de masquer le caractère commercial d'une publication peut être puni de deux ans d'emprisonnement et jusqu'à 300 000 € d'amende. "Ces suites peuvent enfin être assorties de mesures de publicité informant le grand public des faits constatés et des suites données", indique encore la DGCCRF, qui prévoit d'intensifier ses contrôles dans les prochains mois.
Cette situation montre qu'un meilleur encadrement de ce nouveau secteur d'activité est nécessaire. En 2023, la @dgccrf poursuivra ses actions de contrôle afin de protéger les consommateurs. Continuez de signaler toute pratique commerciale trompeuse sur https://t.co/orHLa3bwPO.
- Bruno Le Maire (@BrunoLeMaire) January 23, 2023