Comment TikTok réagit face à sa probable interdiction aux États-Unis ?
Le 23 avril, le Sénat américain a adopté un texte visant à obliger ByteDance à vendre sa plateforme TikTok. Sinon, le réseau social pourrait être interdit sur le sol américain. Une décision qui ne convient - évidemment - pas à l'entreprise chinoise...
Je m'abonne170 millions. C'est le nombre de personnes qui utilisent actuellement TikTok aux États-Unis. Soit plus de la moitié de la population américaine ! Mais en début de semaine, les sénateurs du pays de l'Oncle Sam ont adopté un texte, promulgué le 24 avril par le président Joe Biden, qui somme ByteDance (la maison mère de TikTok) de vendre sa plateforme dans un délai maximum de 12 mois. Dans le cas contraire, le réseau social devrait être exclu des boutiques d'applications d'Apple et de Google d'outre-Atlantique, privant ainsi de nombreux consommateurs de l'utilisation de la plateforme.
Pourtant, l'entreprise chinoise avait tout fait pour que le vote des élus du Sénat américain penche en sa faveur. Alors qu'en mars dernier, la Chambre des représentants avait déjà adopté une proposition de loi prévoyant l'interdiction de TikTok aux États-Unis si le réseau social ne coupait pas les liens avec ByteDance (et plus largement avec la Chine), la plateforme avait demandé aux utilisateurs du pays de protester contre ces "méthodes de voyou" avant l'examen du texte au Sénat.
Des manifestations organisées devant le Capitole
"Je vous encourage à continuer de partager vos vidéos. Avec vos amis, votre famille, et même vos sénateurs. Protégez vos droits et faites entendre votre voix", a même demandé Shou Zi Chew, le patron de la plateforme, aux utilisateurs américains. Et bon nombre d'entre eux se sont prêtés au jeu, n'hésitant pas à organiser des manifestations devant le Capitole (à Washington DC) pour défendre la plateforme chinoise.
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Cet appel est même arrivé à l'oreille des stars, comme Emily Ratajkowski, mannequin et actrice américaine aux 30 millions d'abonnés sur Instagram : "C'est une des seules plateformes qui n'est pas contrôlée par le gouvernement américain. Grâce à TikTok, la voie du progressisme a pu prospérer. Le réseau social offre des récits et des points de vue qu'on ne voit nulle part ailleurs", a-t-elle déclaré dans une vidéo publiée sur TikTok.
Pas de vente prévue pour le moment
Parallèlement, le réseau social a dépensé plusieurs millions de dollars pour diffuser une campagne spécialement conçue pour les États-Unis, avec des témoignages particulièrement poignants (peut-être un peu trop d'ailleurs...) : "Grâce à TikTok, je peux partager de la joie", "Grâce à TikTok, j'ai le pouvoir d'éduquer des gens et peut-être sauver des vies", ou encore "TikTok m'aide à remplir la mission que Dieu m'a confiée". Carrément !
Malgré cette nouvelle étape décisive dans la stratégie du gouvernement américain visant à interdire TikTok sur son sol, ByteDance ne semble pas être prête à se séparer de sa plateforme. "Les informations de la presse étrangère selon lesquelles ByteDance envisagerait de vendre TikTok sont fausses", a affirmé l'entreprise jeudi 26 avril. De son côté, Shou Zi Chew assure vouloir "continuer à (se) battre pour (les) droits (des Américains) devant les tribunaux" et s'attend "à l'emporter".
L'Europe également vigilante
En Europe, l'application chinoise est également régulièrement pointée du doigt. Dernièrement, la Commission européenne a annoncé l'ouverture d'une enquête à la suite du lancement de TikTok Lite, une nouvelle version qui pousse les utilisateurs à se connecter un maximum à la plateforme pour remporter des bons d'achat Amazon, suscitant ainsi l'addiction. Un projet rapidement avorté : "TikTok cherche toujours à travailler de manière constructive avec la Commission européenne et d'autres régulateurs. Nous suspendons donc volontairement les fonctions de récompenses dans TikTok Lite pendant que nous répondons aux préoccupations qu'elles ont soulevées", a expliqué le réseau social sur X.