Alain Lévy, le data driven p-dg
Alain Lévy, patron de Weborama, a la data chevillée au corps. Celui qui a fait de son entreprise une "data driven company" compte bien insuffler ce souffle digital aux annonceurs.
Je m'abonneIl est de ceux pour qui la data a toujours compté. Pour autant, Alain Lévy, p-dg de Weborama, avoue avoir été "bluffé ", à son entrée dans le capital de l'entreprise, en 2000, "par la quantité de données générées par la technologie de mesure d'audience développée par Weborama". Conscient de ce potentiel inexploité, l'ingénieur des Ponts et Chaussées, diplômé du Massachussetts Institute of Technology (MIT) de Boston, enclenche la vitesse supérieure : en 2002, la première base de données, essentiellement sociodémographiques, de l'entreprise voit le jour. Et ce, avant même l'apparition du concept de big data. "Nous étions en avance, au point que les acteurs du marché, annonceurs et agences média ne savaient pas encore quels bénéfices concrets extraire des data." Puis, le spécialiste, pionnier, investit dans les technologies de tracking et d'adserving.
Sur les traces du "data goodwill "
En 2016, Alain Lévy en est convaincu : toutes les entreprises, petites ou grandes, ont un patrimoine data et cet actif va prendre de plus en plus de valeur dans les prochaines années. "De même que la marque est un actif, la data est en train d'être érigée au rang de patrimoine dont la valeur pourrait bien, à terme, dépasser celle de la marque." Weborama, riche d'un trésor de guerre de 650 millions de profils, s'y prépare activement.
Pourtant, pour les annonceurs, le chemin à parcourir semble long. "Notre rôle n'est pas seulement de livrer l'outil technologique, mais bien d'accompagner les entreprises dans la transformation digitale, qui représente un changement profond de mentalités, prêche Alain Lévy. [Car] pour se transformer, l'entreprise ne peut se contenter d'acheter une brique technologique." Pour cela, l'homme appelle les dirigeants à se doter d'"une vision claire de leur patrimoine de données, qu'ils porteront eux-mêmes et assortiront d'un plan d'action. À cette condition l'entreprise peut obtenir rapidement des résultats probants, condition nécessaire pour que le soufflé ne retombe pas."
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Solide sur ses deux pieds, l'un bien ancré dans la data science, le second dans la technologie - comme le montre la dernière née des solutions, Big Fish, outil d'analyse linguistique du Web combiné à l'analyse du comportement des internautes -, Weborama se rêve en sentinelle de la protection de la vie privée des consommateurs et de la sécurité des données. "Il ne s'agit pas de construire un data goodwill au détriment de l'éthique et du juridique", veille Alain Lévy, débatteur d'une conférence sur la régulation européenne du big data à la grand-messe du marketing digital Dmexco. Sa feuille de route est simple : faire de Weborama le champion mondial de la data.
Mini Bio
1993 >> Lance, sur le marché russe, SBM, une société d'import et d'export de matières premières
1999 >> Crée, avec Daniel Sfez, l'incubateur de start-up Startup Avenue
2000 >> Prend une participation avec Startup Avenue dans le site Weborama. En devient administrateur
2005 >> Est CEO de Weborama, introduit en Bourse en 2006
2010 >> Publie Sur les traces de Big Brother sur les enjeux de respect de la vie privée liés à la data