Les Européens sceptiques sur la politique RSE des entreprises
Quelle définition les européens donnent-ils de la notion de développement durable? Quel crédit accordent-ils à la politique RSE des entreprises? Sont-ils prêts à acheter des produits écolabellisés? TNS Sofres livre des réponses dans une enquête sur six pays européens.
Je m'abonneSommaire du dossier
Les Européens sont-ils sensibles aux entreprises ou aux marques qui valorisent leur responsabilité sociétale ou développent des produits écolabellisés? L'étude européenne «RSE
Premier enseignement, la crise économique ne fait pas passer au second rang le développement durable. Ce thème reste «important» aux yeux de 56 % des Européens. Les Italiens, en particulier (66 % d'entre eux), lui accordent beaucoup d'importance, suivis des Espagnols (64 %), des Anglais (55 %), des Allemands (52 %) et des Néerlandais (43 %). Les Français, quant à eux, accordent une importance relative au développement durable (50 % déclarent le considérer comme un sujet «extrêmement» ou «très important»).
Deuxième indication, cette notion, définie par le rapport Brundtland (ONU), reste liée à l'écologie dans l'esprit des Européens. Quand on leur demande de définir ce que recouvre pour eux l'expression, ils se réfèrent avant tout à la préservation des ressources naturelles (27 %) et à l'environnement. Les deux autres piliers du développement durable, que sont l'économie (production responsable, locale) et le social (équité, diversité, etc.), apparaissent moins.
RSE: éviter d'être pénalisé
Et les entreprises? Ont-elles raison de mettre l'accent dans leur communication sur leurs engagements en matière de développement durable? D'après l'étude, 69 % des Européens aimeraient travailler dans une entreprise soucieuse de son impact sur la société (79 % en Espagne, 74 % en Italie et 73 % en France). Ils se déclarent également plus confiants face aux entreprises qui mènent une politique RSE.
Inversement, une entreprise qui ne serait pas engagée sur la voie du développement durable pourrait être pénalisée. 61 % des Européens interrogés déclarent qu'ils n'achèteraient pas les produits ou les services de ladite entreprise, 44 % qu'ils feraient jouer le bouche à oreille, 36 % qu'ils se détourneraient du titre en bourse, et 30 % d'entre eux iraient jusqu'à refuser d'y travailler. Au total, même s'ils accordent beaucoup d'importance à ces questions, les Européens se montrent à la fois sévères et sceptiques vis-à-vis des entreprises. Ils sont seulement 18 % à penser que ces dernières disent la vérité sur les problématiques sociétales et environnementales liées à leurs activités. Les produits écolabellisés, même si leur apport qualitatif est reconnu, sont encore peu remarqués (pour 32 % des personnes interrogées). Les Français se situent dans la moyenne européenne. 29 % d'entre eux se disent influencés par ces écolabels et, parallèlement, 33 % ne les remarquent pas.
L'alimentaire en tête
Comment sont notées les entreprises par secteur? L'étude dévoile que l'industrie alimentaire arrive en tête, notamment grâce à son soutien aux actions sociales et environnementales. Les entreprises du secteur de l'énergie et les banques, auxquelles les consommateurs européens reprochent leur manque de transparence, d'honnêteté et d'intégrité, figurent en queue de classement. Quant aux constructeurs automobiles, ils sont appréciés pour leur contribution à l'évolution de la société, mais les consommateurs leur reprochent un manque d'implication en faveur des causes sociales et environnementales.
Et la consommation dans tout ça ?
- 88 % du panel a conscience de l'impact de sa consommation sur l'environnement.
- Malgré ces déclarations, les Européens s'inquiètent des questions liées au développement durable avant tout lorsqu'elles touchent à leurs économies.
- Ils ne semblent pas favorables à dépenser plus pour obtenir un produit socialement et durablement responsable. Ils sont plus susceptibles de faire ce choix pour ce qui concerne leur alimentation. Suivent les produits d'entretien et les détergents.