Le TOP 100 des Instituts d'Etudes Marketing et Opinion 2001
Pour la deuxième année consécutive, Marketing Magazine, en collaboration avec Conception Editoriale, publie le classement des 100 premiers instituts d'études marketing et opinion, classés selon leur chiffre d'affaires HT France 2001. Pas de révolution dans la hiérarchie, mais quelques belles progressions sur un marché qui a, certes, connu une croissance inférieure à celle de l'an passé, mais reste néanmoins solide, malgré les événements internationaux.
Tout comme l'an passé, l'établissement de ce Top 100 des instituts d'études
marketing et opinion a donné lieu à une forte débauche d'envois de courriers,
de fax, de rappels téléphoniques... Non seulement pour obtenir des
renseignements sur des instituts bien connus qui n'avaient pas répondu, et dont
certains ne l'ont d'ailleurs toujours pas fait..., mais aussi pour vérifier un
certain nombre de chiffres. Entre le passage du franc à l'euro, les
consolidations, avec l'international en particulier, les progressions
"curieuses" de prime abord... c'est à un vrai travail de fourmi qu'ont dû se
livrer la rédaction de Marketing Magazine et son partenaire, Conception
Editoriale. Un travail dont vous avez donc le résultat sous les yeux et qui
essaye d'être le reflet le plus fidèle possible du marché en 2001. Bien sûr,
comme tout classement de ce type, ce Top 100 est tributaire du côté
"déclaratif" qui caractérise son mode de recueil, malgré des vérifications
auprès de sources "officielles", en cas de doute.
Plus de vingt "nouveaux"
Premier constat : ce Top 2001 compte plus d'une
vingtaine d'instituts qui ne figuraient pas dans le classement 2000. Soit parce
qu'ils n'avaient pas répondu l'an passé et l'ont fait cette année, soit parce
que des instituts qui figuraient en 2000 n'ont pas répondu cette année et en
ont fait entrer d'autres "mécaniquement". Si ces entrées et sorties n'affectent
que peu le haut du classement, hormis l'arrivée d'IMS Health, elles se situent
à tous les autres niveaux. C'est pour cette raison que nous n'avons pas fait
figurer le rang 2000 des instituts présents les deux années ; toute comparaison
aurait été en effet délicate pour certaines sociétés chutant de manière
"involontaire". Peut être l'an prochain aurons-nous un Top 100 plus stable ?
Deuxième constat : cette année encore, des groupes se glissent en tant que tels
dans le classement. GfK France, comme en 2000, ne souhaite faire figurer que
son chiffre consolidé, intégrant GfK Sofema, GfK Marketing Services, ISL et
MarketingScan (à 100 % bien que détenu à parité avec Médiamétrie). ISL et
MarketingScan ayant répondu au questionnaire, nous les avons classés, comme
l'an passé, à leurs rangs respectifs, entre parenthèses, mais n'avons pas tenu
compte de leurs résultats dans les calculs globaux. Par soustraction, GfK
Marketing Services et GfK Sofema ont réalisé en 2001 un CA de 27,6 ME, ce qui
placerait les deux entités à la dixième place. Ipsos France a, quant à lui,
intégré au 1er juillet 2001 Ipsos Novaction ; ce qui explique sa progression
globale de 18,2 %. Hors Ipsos Novaction, le CA d'Ipsos France se serait établi
à 79 567 KE, ce qui n'aurait pas changé son rang, mais ramènerait sa
progression à 8,9 %. Par ailleurs, nous n'avons volontairement pas fait figurer
le groupe Taylor Nelson Sofres France dans ce poster, en n° 1 bien sûr, pour
essayer conserver le plus possible l'homogénéité du Top. Il ressort du petit
tableau des groupes en France que TNS France représente quelque 20 % du marché
des 100 premiers instituts. Avec un CA consolidé de près de 187 ME, en
progression de 6,6 % par rapport à 2000.
Top 10 : 60 % du marché des 100
Apparemment le marché des études n'échappe pas, lui non
plus, à la célèbre loi des 80-20. En effet, le Top 20 représente quelque 76 %
du marché des 100 premiers instituts, avec une progression de 8,8 %. Quant au
Top 10, il représente près de 60 % du marché des 100, comme en 2000, avec une
croissance de 10 %. Comme on peut le constater, les premiers instituts ont
connu une croissance supérieure à celle du marché global, en tout cas telle
qu'elle est estimée par le Syntec Etudes Marketing et Opinion. Ce dernier
estime que la progression 2001/2000 devrait se situer autour de 5 %. Alors que
le marché affichait depuis trois ans une progression à deux chiffres. « Le
marché s'est clairement ralenti en 2001, avec un deuxième semestre très en
dessous du premier qui était très bon, souligne ainsi Jean-Pierre Gaucher,
président de Syntec Etudes Marketing et Opinion. Sans cette baisse sur la
seconde partie de l'année, le marché des études aurait pu s'aligner sur l'année
précédente. » Qu'en sera-t-il de l'année 2002 ? « Elle sera sans doute
meilleure que 2001, estime Jean-Pierre Gaucher, mais ne devrait pas enregistrer
une croissance très forte. » En ce qui nous concerne, et en comparant ce qui
peut l'être (c'est-à-dire après élimination des "doublons" pour cause de
groupe, des "non communiqués" pour 2001...), nous arrivons à une progression de
7,8 % du marché des 100 premiers instituts, un marché qui représentait 943,5 ME
(soit 6,20 MdF). A titre d'information, et non de comparaison, les 100 premiers
instituts de 2000 représentaient 810 ME, soit 5,3 MdF. En 2001, nos cent
premiers instituts ont employé un peu plus de 6 500 personnes, toujours hors
doublons.
Les leaders consolident
En ce qui concerne
le Top 10, on constate que les quatre premiers n'ont pas varié d'une année sur
l'autre, ni les cinq si l'on y ajoute GfK France. Taylor Nelson Sofres SA
confirme sa position de leader (voir l'interview de Denis Delmas en page 14).
Et Ipsos France celle de deuxième, avec Ipsos Novaction, il est vrai. « Notre
croissance en 2001 a été supérieure à celle du marché, se félicite Stéphane
Truchi, directeur général. Et ce, malgré une baisse des activités études sur la
publicité qui a commencé en mai, puis des médias dans la foulée. » En revanche,
2001 a montré une forte croissance d'Ipsos Opinion. « Le qualitatif, quant à
lui, a relevé le défi de sa réorganisation et a réalisé une année superbe »,
note également Stéphane Truchi. Les activités access panels se sont améliorées
après une année 2000 difficile, alors que les études en
satisfaction/fidélité/CRM connaissaient une progression importante. Ipsos
Observer a donné une vraie impulsion au chiffre d'affaires. Quant aux études
internationales réalisées à partir de la France, elles atteignent près de 25 %
du CA. « Pour 2002, nous devrions réaliser la même progression qu'en 2001 »,
estime Stéphane Truchi. Accélérations du passage vers le on line au travers des
access panels et de l'offre satisfaction/fidélité/CRM, mise en place d'une
stratégie grands comptes et d'offres transversales sur des sujets sociologiques
figurent au programme 2002. Autre progression supérieure au marché : celle de
TNS Secodip. « Nous avons beaucoup innové notamment au niveau de la marque TNS
Media Intelligence, sur laquelle nous avons aussi communiqué mondialement,
explique Jean-Michel Portier, P-dg de TNS Secodip et Dg de TNS France. Nous
avons lancé de nouveaux produits, tel que Scanpubonline ; Consojunior, l'étude
média marché sur les jeunes, a connu un démarrage très fort. Simm continue sa
progression avec des résultats désormais annuels. Pour ce qui est du conseil
marketing, nous avons élargi notre clientèle en particulier pour les tests de
produits. » Pour 2002, Jean-Michel Portier se montre plutôt confiant : « Notre
croissance sera peut-être un peu plus modérée mais nous lançons un nouveau
panel, Impulse, spécialisé sur les domaines du snacking et de la consommation
hors foyer. Pour ce qui est des services TNS Media Intelligence, nous lançons
actuellement TNS Sport, qui évalue l'impact des actions de sponsoring et toute
une gamme d'études des couvertures médias. Enfin, nous avons fait un pas de
géant dans la mise à disposition de l'information sur les investissements
publicitaires et les stratégies média avec Adexpress. » Autre institut
satisfait de son année 2001 : ACNielsen France qui a connu, selon les dires de
Frédéric Morin, directeur commercial panels et membre du comité de direction, «
une très bonne année de conquête sur la grande conso et la distribution,
d'autant que tout ce qui est tracking de part de marché a profité du passage à
l'euro, même si l'arrêt de certaines activités dans le panel audit, activité
périphérique et peu profitable, a un peu pénalisé notre CA en 2001. La
modélisation, les BDD internationales, les activités de type logiciels ou de
store check ont bien progressé. » La stratégie d'ACNielsen est de se concentrer
sur le scanning et de construire de nouvelles offres à valeur ajoutée sur tous
les circuits alternatifs. « Il y a de vraies opportunités de business en dehors
des hypers et des supers, constate Frédéric Morin. 2002 devrait être meilleure
que 2001. Contrairement à toutes les alertes, les sociétés ont de nouveaux
besoins qui ne handicapent pas les besoins anciens. » GfK France, quant à lui,
annonce une augmentation dans la moyenne du marché. Si les activités ad hoc ont
le plus souffert en 2001, avec une baisse au second semestre, les activités
panels, qui pèsent 30 à 40 % du CA en France, ont connu une progression a deux
chiffres en 2001. « Dans une période agitée et conjoncturelle, c'est l'une des
informations qui est la moins sacrifiée, remarque Frédéric Wasson, Dg de GfK
Marketing Services. Pour 2002, les panels continuent de bien se porter. Quant à
l'ad hoc, nous avons constaté que certains projets, mis en sommeil en 2001, ont
été reportés sur 2002 et que les tests de produits et de communication
repartaient. »
L'entrée d'IMS Health
IMS Health arrive
en sixième position (il aurait été 9e l'an passé s'il nous avait fourni ses
chiffres), avec une forte progression de 25,5 %, due, en partie, à
l'incorporation dans le CA 2001 d'une activité, hors périmètre en 2000, de BDD
internationales et qui compte pour quelque 2,2 ME. « A périmètre constant,
notre forte croissance est due au développement de l'activité de mesure et
d'efficacité des forces de ventes notamment, explique Geoffroy Sainte Claire de
Ville, directeur général d'IMS Health France. Les études à partir d'Xponent,
panel de 9 200 pharmacies qui mesure la demande du marché à la sortie, nous ont
aussi permis de toucher une nouvelle cible dans les laboratoires avec de
nouvelles offres de services et expliquent près de 65 % de notre croissance. »
Le reste provient de l'activité "Self Medication" qui s'est enrichie. « Et
notre croissance aurait pu être encore meilleure s'il n'y avait pas eu les
événements du second semestre 2001 », estime Geoffroy Sainte Claire de Ville.
Puisque nous sommes dans le médical, notons au passage l'arrivée à la 20e place
(si l'on retire ISL) d'A+A, né de la fusion d'ACS et Altis. Avec + 10 %, IRI
Secodip témoigne de la bonne santé générale des panélistes. « Notre activité
s'est développée grâce à l'information enseigne, aux études pour les
distributeurs et à nos outils de valeur ajoutée, que sont la modélisation
touchant au merchandising voire au géomerchandising », explique Jean-Pierre
Gaucher, directeur marketing, qui se félicite de voir qu'IRI Secodip, « qui, il
y a encore peu, était en prise de parts de marché, arrive enfin à maturité sur
le marché français. » En 2002, de nouveaux outils pour la distribution sont
développés et une organisation en key account managers a été mise en place,
avec comme ambition de « faire aussi bien qu'en 2001. Ce sera déjà un
challenge. » Un seul institut recule sensiblement en rang dans le Top 10 : CSA
TMO, avec une progression relativement faible, + 3 %. « Dès les premiers mois
de l'année, nous avons subi le contrecoup de la récession américaine, explique
Claude Suquet, présidente de l'institut, alors que nous attendions des
progressions de l'ordre de + 10 voire + 15 %. L'activité ad hoc est la plus
fragilisée par les retournements de conjoncture, mais c'est aussi celle qui
redémarre le plus vite dès que le vent tourne. Il est vrai que les événements
du 11 septembre sont arrivés à un moment crucial pour notre activité, celle où
l'on termine les budget. Mais dès le mois de décembre, le business reprenait,
notamment dans le secteur banque/finance/assurance qui est important chez nous,
avec des contrats réguliers. » Une chance pour le groupe, « le début de l'année
2002 a été moins mauvais que ce que l'on craignait, et c'est plutôt rassurant
». Rassurant également, CSA TMO est « à plus de 200 % au-dessus de ses
objectifs » sur la licence pour la France de la méthodologie Walker Information
en étude de satisfaction/fidélité.
La satisfaction/fidélité confirme
Dernier institut du Top 10, RI France « a connu une année
de transition, selon son Dg, Marc-Antoine Jacoud. Nous avons abandonné
certaines activités secondaires que nous estimions moins légitimes pour RI, ce
qui nous a fait perdre un peu de chiffre d'affaires. En revanche, le CA réalisé
sur le core business et les key clients a progressé. 2002, en revanche, a bien
commencé : nous enregistrons une progression à deux chiffres sur les quatre
premiers mois, avec une poursuite de l'intensification des projets avec les key
clients, une amorce de diversification sur l'univers des services et de
nouvelles offres en marketing relationnel. Notre objectif est raisonnablement
ambitieux avec une progression de l'ordre de 9 %. » Parmi les belles
progressions du marché, celle de Millward Brown appelle un commentaire : elle
est due, notamment, à la reprise en 2001 du terrain du panel européen TGI
(confié en 2000 à CSA TMO) et à l'apport d'études internationales. A noter
également que les études de satisfaction/fidélité ne cessent de progresser en
France. On en veut pour preuve les progressions, par exemple, d'Init
Satisfaction (+ 23,8 %, et + 31 % en 2000), ou de Satistème (+ 51 %). Autres
progressions à signaler : celle du groupe MKG, + 23,1, qui a gagné en 2001 sur
concours mondial toute la démarche qualité et le suivi qualité d'Alitalia dans
le monde et qui vient de remporter de nouveaux contrats mondiaux en suivi
qualité (Sofitel, Wagons Lits, Europcar), ou encore celles de Repères, + 24,2
%, de Stratégir, + 32,4 %. Terminons enfin par le quali, qui à quelques
exceptions près, a bien supporté l'année 2001, et les résultats des sociétés
dédiées au Net. Les + 88 % de NetValue, + 35 % de Novatris ou encore les + 203
% d'Opinion Way sont là pour témoigner de l'intérêt des entreprises pour le on
line.
MÉTHODOLOGIE
Afin de réaliser ce classement, "Marketing Magazine" a envoyé à partir du mois de mars 2001 un questionnaire détaillé aux plus de 450 sociétés d'études françaises répertoriées dans le Guide Marketing Etudes 2002 (7e édition) édité par Tarsus Groupe MM. Les réponses à ce questionnaire ont été recueillies et traitées par Conception Editoriale, agence spécialisée dans la réalisation de numéros spéciaux et d'études ad hoc pour la presse magazine et professionnelle française. En l'absence de réponses de la part des entreprises, celles-ci ont été relancées par fax puis par téléphone. Le critère de classement retenu est celui du chiffre d'affaires France hors taxes réalisé en 2001. Concernant certaines sociétés pluridisciplinaires, nous n'avons retenu que le seul chiffre réalisé dans les études. Comme l'an passé, les instituts étaient appelés à remplir un certain nombre d'items concernant les grandes techniques, secteurs d'activité et activité à l'international. Sans beaucoup plus de succès... puisque nous n'avons pu en tirer de tableaux représentatifs.
LES SUIVANTS
Outre les cent premiers de notre classement, un certain nombre d'instituts nous ont fait parvenir leurs chiffres. Voici donc ceux qui auraient pu appartenir à un Top 13... : BEMH (795 KE, - 18,8 %), GM (690 KE, + 15 %), Ressources et Logistique (678 KE, + 24,6 %), Intermedia (656 KE, + 10,3 %), Méthos Conseil (655 KE, + 12,9 %), Allegoria Consultants (610 KE), Communication et Développement (610 KE), Flash Etudes (610 KE, 14,2 %), Answers (540 KE, + 17,4 %), INX (530 KE, + 6 %), Praxis (500 KE, + 11,1 %), Cabinet 77.02 (460 KE, =), Les Nouveaux Armateurs (433 KE, =), Séquence Marketing (400 KE, =), Ideco (366 KE, + 4,3 %), Imago Etudes Conseil (366 KE, =), CDC (351 KE, + 9,7 %), ABC Marketing (315 KE, + 42,5 %), GAM (305 KE, =), Position (300 KE), Cogem (298 KE, + 12 %), Paul Séassal Consultants (285 KE, + 23,9 %), 3S Marketing (280 KE, + 7,7 %), AM Consultants (200 KE, + 63,9 %), Jeu de Mots (152 KE), Adéquat (150 KE, + 29,3 %), Brands Victoria Venture (150 KE).
LES ABSENTS ET... LES AUTRES
Un certain nombre de sociétés contactées n'ont pas pu, ou voulu, répondre au questionnaire qui leur a été adressé, ni aux relances téléphoniques. Ou ont indiqué des CA globaux, tels Ipsos Novaction (chiffre d'affaires monde 2001 : 23,4 ME) ou Echo Research (CA Europe 6,7 ME, + 3,1 %). Ce qui explique l'absence dans le classement de noms connus, dont certains d'ailleurs avaient répondu l'an passé, tels que CCA International, Gaultier & Ass., JPF Consultants, Image, Salto, Icare, Eider, FLA Consultants, Intermind, Carré Latin, Axance, Panel On The Web etc. Par ailleurs, afin de conserver à ce classement son homogénéité au niveau des seuls instituts d'études marketing et opinion, nous avons été amenés à supprimer, outre les (très) rares sociétés de terrain qui ont répondu (telle All Field ; 1 540 KE, + 31,6 %), des sociétés nous ayant fait parvenir leurs chiffres, mais que l'on peut considérer comme "périphériques" : par exemple, Eurostaf (3 800 KE, + 8,6 %), Xerfi (4 200 KE, + 10,5 %)...