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Jean-Michel Portier (TNS France) : « Notre mission est l'information et le diagnostic »

Récemment nommé directeur général du groupe leader du marché français des études, Jean-Michel Portier explique la stratégie de son groupe et donne sa vision de l'évolution du métier des instituts.

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Jean-Michel Portier, 49 ans, porte désormais une triple casquette : il vient d'être nommé directeur général de Taylor Nelson Sofres France ; il est président de TNS Sécodip et directeur général monde de TNS Media Intelligence. Une triple mission qui n'est pas pour déplaire à ce Polytechnicien passionné par l'information et qui a commencé sa carrière en tant qu'administrateur de l'Insee. « Entré à la Sofres en 1987, j'ai pris le virus de l'information en temps réel que nous offrons aujourd'hui chez TNS avec l'allié extraordinaire qu'est Internet, raconte-t-il. Pour que l'information soit utile, elle doit être rapide et, parce qu'elle est rapide, elle devient stratégique. C'est ce qui justifie nos tarifs, nos investissements futurs - le groupe a décidé d'investir non plus 2 % mais 3 % de son chiffre d'affaires en R & D -, et qui fidélise nos clients. Notre mission est l'information et le diagnostic ». Ses objectifs suivent cette voie : « Nous allons continuer de nous développer géographiquement et dans sept secteurs d'activité qui correspondent à une logique transfrontière. » Ces secteurs ont pour noms : Media Intelligence, panels consommateurs, mesure d'audience TV, médical, automobile, télécoms et information technologique. « Notre stratégie porte également sur l'innovation en matière de recueil », ajoute Jean-Michel Portier. D'où une plate-forme CAWI qui permet de cerner, par exemple, l'usage d'Internet à travers le monde (40 pays). Dans le domaine du Media Intelligence l'activité est déjà présente dans 17 pays et devrait, d'ici deux à trois ans, l'être dans quelque 25 pays. « Le Media Intelligence est l'un des axes stratégiques de TNS. Nous voulons élargir notre offre dans les pays où nous sommes déjà présents et introduire davantage de services. » TNS Media Intelligence, c'est la veille publicitaire quantitative et qualitative, la veille de l'information, les études média-marchés, l'intelligence marketing.

Développer des outils de pilotage


Pour Jean-Michel Portier, il est indispensable de développer des outils de pilotage de la marque en offrant ce qu'il appelle « une vision à 360° » de l'impact des campagnes de publicité, des opérations de relations publiques de sponsoring, de promotion ou encore de MD. Taylor Nelson Sofres en France, c'est Sofres, Sécodip, Louis Harris. Les trois enseignes vont-elles continuer de co-exister ? Va-t-on vers des rapprochements ou rationali-sations ? Par métier, par expertise ? « Le groupe évolue. La profession connaît, elle aussi, des évolutions significatives, répond Jean-Michel Portier. Dans un mouvement de globalisation, les clients ont besoin de réassurance et de marques phares dans leur recherche de fournisseurs. Nous souhaitons simplifier la vie de nos clients en leur proposant une bannière, des marques auxquelles ils peuvent se référer internationalement. Sur certains marchés, nos marques peuvent se renforcer en travaillant davantage ensemble. Tout se fera progressivement. » En France, le développement passera aussi par celui des "Branded Solutions", comme Myriad, Buy Test, Needscope, Foqus, Conversion Model. Autre axe de développement : tout ce qui tourne autour du CRM. « Le métier des études, tel que nous le concevons, ne se limite plus à donner des chiffres, constate Jean-Michel Portier. Ce qui est fondamental aujourd'hui, c'est la sélection de ces chiffres, la pertinence des rapprochements, tout ce qui permet de donner du sens. Il y a place pour des prestations à fort contenu voire à du conseil, et c'est là que nous pouvons faire la différence. » Comment améliorer les marges quand on s'appelle TNS France ? « Investir dans la technologie permet d'être plus efficace, répond le nouveau Dg de TNS France. Notam-ment quand il s'agit du process d'élaboration et du raffinage de l'information. Pas tellement sur le coût de collecte, qui restera un poste important. Il ne faut pas croire au mirage d'une information de qualité gratuite. Notre savoir-faire consiste et consistera à être astucieux, à adapter les méthodes de collecte à la cible. Je crois beaucoup au média Internet pour les études B to B. »

Anika Michalowska

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