Géopub 2002 : les supports qui font vendre... vraiment
Entre médias et hors-médias, télévision, radio... mailings ou ISA, quels moyens les Français utilisent-ils en situation de pré-achat pour s'informer ? C'est ce que dévoile l'étude Géopub, réalisée par la Comareg, qui met à jour, dans la foulée, une nouvelle typologie de consommateurs.
En 2001, selon l'étude commune Irep/France Pub, les annonceurs ont investi
globalement 29 milliards d'euros dans les médias et dans le hors-médias. Mais
quelle influence ont réellement eu ces efforts sur la population française ? Et
de quelle population française parle-t-on ? C'est à partir d'un sondage Sofres,
réalisé auprès de 30 000 consommateurs de 15 ans et plus, que l'enquête Géopub,
réalisée par la Comareg, tente de répondre à cette question. L'étude montre
ainsi que la publicité crée de plus en plus de rendez-vous pour le
consommateur. La télévision s'avère un des moyens choisis pour s'informer : 40
% des interviewés disent utiliser ce support dans leur recherche active. Avec
toutefois une prime aux médias délivreurs d'informations consuméristes, comme
les magazines ou la presse spécialisée et, dans une moindre mesure, les médias
à vocation principalement publicitaire. Géopub fait également ressortir que
l'individu évolue plus que jamais dans un environnement particulier qui a ses
spécificité historiques, culturelles et de consommation. Par exemple, et par
rapport à un indice 100 de consommation moyenne de la télévision, le bassin de
Rouen surconsomme le petit écran (indice 123), quand celui de Nantes le
sous-consomme (indice 71). Les écarts les plus grands s'observent sur Internet,
qui varie d'un indice 196 à Paris à 45 à Lille. Il apparaît aussi que la presse
quotidienne et les magazines sont surutilisés sur Paris et que la presse
quotidienne régionale a un poids très important dans l'Est, que la presse
gratuite a un maillage plus homogène ou que les mailings sont surreprésentés
dans le Nord ou en Normandie... L'étude confirme également que la perception
de l'utilité des médias est différente selon le type de biens ou de services
recherché. Même au sein de la télévision, qui ressort comme un moyen
d'information globalement utilisé quel que soit le secteur d'activité, on note
des écarts d'échelle allant de 1 à 5. Le petit écran apparaît comme une source
d'information prioritaire sur les voitures, les jouets, les livres, les
disques, les DVD et la téléphonie. Mais les Français y ont moins recours
lorsqu'ils souhaitent investir dans la mode, la décoration de leur maison, le
jardinage ou le voyage. Les magazines, quant à eux, sont un lieu d'information
majeur dans le domaine des biens culturels et des parfums et produits de
beauté. La radio étant plus efficace sur les jouets, les livres, les disques et
les DVD que sur Internet ou les télécommunications. Quant à l'affichage et la
presse quotidienne, ils sont des sources reconnues dans le domaine de
l'équipement sportif et de l'électroménager. Enfin, la presse gratuite est
plutôt un vecteur d'informations pour l'automobile et l'équipement du foyer.
Comme la presse spécialisée, qui joue un rôle incontournable sur l'automobile
ou l'informatique. Côté comportement et attitude, l'enquête met en évidence
que les affinités médias et hors-médias des Français évoluent de plus en plus
en fonction de leurs critères de choix. En alimentaire, par exemple, la
télévision est consommée par ceux qui recherchent des informations sur les
nouveaux produits, et la presse gratuite par ceux qui veulent d'abord des
promotions.
Des affinités à géométrie variable
De
manière plus globale, l'étude Géopub établit une typologie des consommateurs en
quatre groupes. Les "Désinvestis" sont sous-consommateurs de médias, hormis le
téléphone et le Minitel, et ne s'intéressent pas à la consommation. Pour eux,
elle est avant tout alimentaire. Ils sont au nombre de 6,8 millions, soit 14 %
de la population. Et sont surreprésentés dans la population masculine et
inactive, aux revenus mensuels inférieurs à 1 500 euros ou supérieurs à 5 300
euros. Les "Chasseurs de promo", quant à eux, cherchent des combines pour payer
moins cher des produits de grandes marques. Leurs médias favoris sont ceux qui
ont une vocation commerciale ou promotionnelle, comme la presse gratuite ou les
ISA. Mais ils utilisent également les grands médias traditionnels. Au nombre de
3,2 millions, ils sont plutôt jeunes, aux revenus modestes et très sensibles
aux prix bas. Ce qui explique d'ailleurs leur fréquentation des
hard-discounters. Les "Qualités à tout prix", comme leur nom l'indique,
plébiscitent, en revanche, les produits haut de gamme et les grandes marques,
et veulent du choix. Ils comparent peu et fréquentent des enseignes assez haut
de gamme, comme les grands magasins ou les supermarchés de centre ville pour
l'alimentaire. Ils sont adeptes des magazines et de la presse spécialisée.
C'est une catégorie qui recherche dans le hors-médias surtout de l'information
qualitative, ce qui les amène sur Internet, les mailings, voire les catalogues
ou les salons. Ils sont tout de même 11,5 millions. Il s'agit de gens plutôt
âgés aux revenus élevés. Quant aux "Mixtes", de loin majoritaires dans la
population française, ils représentent 25,8 millions de personnes, soit 55 % de
la population. Ils sont très équilibrés dans leurs critères de choix. Leur
sensibilité les pousse à la fois à rechercher la qualité des produits et à les
obtenir aux meilleurs prix. Ils recherchent les promotions pour acheter les
grandes marques. Mais fréquentent tous les types de magasins. Ce qui les amène
à consommer beaucoup et autant les grands médias que le hors-médias avec une
prédilection pour la télévision et la presse gratuite.
MÉTHODOLOGIE
L'étude Géopub 2002, initiée par la Comareg, avec la participation du SNPTV et de l'AACC, repose sur une enquête réalisée par la Sofres auprès de 30 000 consommateurs. Elle analyse les habitudes de consommation des Français sur 73 bassins de vie.