Animation et grands médias vers la complémentarit des moyens
Médias ou hors-médias ? Longtemps dissociés, les deux moyens de communication jouent aujourd'hui davantage les synergies. Et ce, quel que soit le choix de l'annonceur en matière de partenaires : plusieurs agences spécialisées, groupe pluridisciplinair... Une situation autant liée au contexte du marché qu'au rapprochement des équipes marketing et commerciales. Pour installer une marque et générer contacts consommateurs et trafic, animation terrain et achat d'espace font désormais la paire.
Fin des années 80, quelque part en France, dans un hypermarché. Les
animations battent leur plein. A l'entrée de plusieurs rayons, des animatrices
qui, pour la plupart, distribuent des bons de réduction. Dispositifs massifs,
avec plusieurs centaines de journées d'animation, mais créations pour le moins
tristounettes, voire inexistantes. On cherche désespérément les codes de la
marque promue, mais rien ne les rappelle. Comment pourrait-il en être autrement
? A aucun moment, le responsable marketing de la marque en question ne s'est
penché sur le sujet. Ce n'est pas son métier ! Les animations terrain
permettent de déstocker une référence ou de compenser une faiblesse de part de
marché. Du travail de commerciaux. L'image de la marque, c'est tout autre
chose. Il y a des médias pour ç... Mai 2000. Dans la même grande surface (il y
a quelques chances qu'entre temps, elle ait changé d'enseigne), l'animation bat
toujours son plein. Animation conçue en parallèle à une opération média, l'une
ayant pour objectif d'avoir un effet multiplicateur par rapport à l'autre, et
vice versa. La marque s'affiche fièrement, de la PLV aux leaflets distribués
par les animatrices en passant par la tenue de ces dernières. La création de
l'opération reprend point pour point celle de la publicité entrevue la veille
au soir à la télé. La campagne a été imaginée en bonne harmonie entre le
marketing et le commercial. Elle a été confiée à une seule et même agence. Des
films TV au mécanisme promotionnel en passant par la PLV et le packaging du
produit, celle-ci sait tout faire.
L'animation, outil d'image
Que de chemin parcouru d'un exemple à l'autre. Entre
temps, la crise, qui s'est abattue sur une bonne partie des années 90, a poussé
les annonceurs à s'intéresser un peu moins à leur image et un peu plus à leur
tiroir-caisse. Et donc, aux outils susceptibles de booster les ventes. Les
relations commerciales ont été redéfinies, et les budgets dépensés par les
fournisseurs largement réalloués. « Ayant perdu un grand pan de leurs
prérogatives, à savoir la négociation et la préconisation de commande au point
de vente, du fait de la concentration de la distribution, les équipes
commerciales de l'industriel n'ont plus la possibilité d'infléchir le flux de
marchandises à l'origine, au niveau du selling in, explique Luc Denis,
directeur associé de CPM France. En revanche, la distribution autorise encore
l'industriel à intervenir sur le selling out. » Normal, dès lors que le
"terrain" et la création de trafic ont été largement revalorisés au fil des
ans, comme l'attestent l'évolution des investissements hors-médias et le
mouvement de balancier qui s'est opéré ces dernières années. Selon l'étude
France Pub, en 1999, les investissements consacrés par les entreprises aux
médias ont été de 65,2 MdF, et de 111 MdF au hors-médias, dont 27,9 MdF pour la
promotion (à noter toutefois qu'à la différence des autres années, les
investissements médias ont davantage progressé) Encore plus que dans les
chiffres, c'est sur le plan qualitatif que le marketing opérationnel a évolué.
Ces dernières années, on a assisté à une montée de l'animation comme un élément
de communication à part entière, au-delà de sa fonction traditionnelle qui
était purement commerciale. Désormais, preuve est faite que les mass médias
s'accommodent très bien d'un relais opérationnel qui permet de compléter leur
action. « On sait que les campagnes de publicité TV, aussi ambitieuses
soient-elles, mais non relayées sur le terrain, se traduisent par des
déperditions importantes », estime Luc Denis. « Une campagne d'image ne peut
fonctionner que si le terrain suit et si le dispositif opérationnel est
efficace », renchérit Laurent Bibas, directeur de département de l'agence Les
Corsaires.
Un "effet tenaille"
Derrière ce constat,
c'est tout le processus de décision de l'annonceur qui évolue. « Il y a une
dizaine d'années, les publicitaires étaient briefés en amont par rapport aux
agences de communication opérationnelle, poursuit Laurent Bibas. Le terrain
passait au second plan. Aujourd'hui, le point de départ, c'est le produit et sa
présence en point de vente. A partir de là, on détermine un positionnement et
enfin, on s'intéresse à la publicité et à l'animation qui, l'une comme l'autre,
ont pour mission d'attirer le consommateur vers le point de vente. Il y a donc
ce que nous appelons un "effet tenaille" qui, lorsqu'une opération est bien
menée, permet à tous les médias d'être en parfaite cohérence par rapport à un
objectif donné. » La réflexion vaut pour le marketing opérationnel dans son
ensemble et tout particulièrement pour l'animation terrain. « Le raisonnement
de l'annonceur n'est plus "je suis en retard dans mes objectifs" ou "je dois
corriger un mauvais positionnement prix par des bons de réduction" », explique
Fabrice Pierga, directeur commercial de CPM France. Ce genre d'approche est
devenu marginal, tout au moins dans le business de CPM. Désormais, l'annonceur
réfléchit plutôt en termes de lancement de produit, de positionnement de sa
marque sur tel territoire, par rapport à telle populatio...
Quelle agence pour quel annonceur ?
Si le marché tend globalement à
s'orienter vers ce type de schémas de fonctionnement, chaque acteur choisit son
rythme. En fonction des contraintes qui leur sont propres ou des univers dans
lesquels ils évoluent, les annonceurs, les agences, les prestataires terrain et
même les grands médias assimilent de nouvelles contraintes dictées par le souci
d'efficacité. Passons rapidement sur les annonceurs. Il n'est pas dans notre
propos de réaliser un dossier sur l'organisation interne des entreprises.
Admettons toutefois que, sous une forme ou sous une autre, la fracture qui
pouvait exister entre le marketing et le commercial s'est largement réduite, et
que le mixage des outils de communication est entré dans les moeurs. Reste que
la guérison n'est pas totale et que le cloisonnement fait toujours des dégâts.
« Même dans des grandes entreprises, on continue de voir de puissantes
opérations mises en place sans concertation entre les services et de façon
assez peu rationnelle, estime Olivier Albert, directeur général adjoint du
groupe Everest. On investit, par exemple, des sommes considérables sur des
dispositifs opérationnels, mais on refuse l'investissement supplémentaire en
mass média qui permettrait de démultiplier l'efficacité de l'opération. Et qui
ferait la différence entre le succès et l'éche... » Dans les agences, on est
également d'accord sur la nécessité de répondre de façon plus large aux besoins
des annonceurs. Seules les solutions divergent ! Au vu des besoins, réels, de
synergie, le rapprochement entre agences de publicité et agences de marketing
opérationnel semble logique. Une seule agence, ou deux agences d'un groupe
fortement intégré, c'est a priori plus de cohésion pour une campagne et moins
de perte de temps pour l'industriel. Ainsi, de plus en plus d'agences
revendiquent la maîtrise d'une large palette d'outils. « Nous mettons
fréquemment en place des équipes avec des collaborateurs des deux agences,
Impiric et Young & Rubicam, explique Valérie Lombard, directeur général adjoint
de Young & Rubicam France. Ces équipes sont constituées d'experts dans
différents domaines qui peuvent répondre de façon transversale aux besoins de
nos clients. Etre dans le même groupe constitue ainsi un gros avantage. C'est
souvent pour cela que le client nous choisit, plutôt que deux agences qui n'ont
aucun lien. » Pour Philippe Delière, directeur général d'Impiric (ex-WCJ), le
système présente en outre l'avantage « de ne pas avoir de compétition entre
agences qui, chacune, cherche à empiéter sur le territoire de l'autre ».
« Un plus un font rarement deux »
Le discours est
comparable chez Les Corsaires. A l'origine agence de promotion des ventes, Les
Corsaires ont évolué en agence de communication globale, la publicité et le
marketing direct représentant aujourd'hui 50 % de l'activité. « Pour nous, il
est beaucoup plus intéressant de gérer une opération dans sa globalité. C'est
la meilleure façon d'être efficaces. Nous avons une analyse plus pertinente
lorsque nous connaissons les problématiques de l'annonceur sur l'ensemble du
mix. En outre, on a plus de chances de réaliser une opération cohérente avec
une seule agence qu'avec trois différente... » Ce n'est donc pas pour rien que
les rachats d'agences de promo par des agences de publicité ont été si
nombreux. Des opérations a priori "gagnant-gagnant". Lorsqu'une agence de
publicité rachète une agence de promotion, cette dernière réalise une belle
opération financière. Et d'un coup de baguette magique, l'agence de publicité
se retrouve pourvue d'un savoir-faire beaucoup plus large. Parfois pourtant,
l'envers du décor peut être différent. Est-on sûr que la greffe a bien pris ou
que la construction n'est pas totalement artificielle ? Deux agences peuvent
appartenir à un même groupe et n'en constituent pas moins des entités
indépendantes dans leur fonctionnement. D'où l'intérêt pour l'annonceur d'être
particulièrement vigilant sur ce point avant "d'acheter" le package. « Dans ce
domaine, un plus un font rarement deu..., estime Philippe Ingold, consultant en
stratégie promotionnelle. Parfois, l'expérience montre que le responsable d'une
agence de promotion rachetée se désengage ou s'en va. Les compétences en
promotion ont tendance à se diluer. Je pense aussi que l'on ne surmonte pas
toujours les différences de culture, et notamment la réticence originelle de la
publicité à s'occuper de marketing opérationnel. » Ajoutons à cela le fait que
les meilleures agences de promo ne sont pas forcément les meilleures agences de
pub. L'annonceur peut donc légitimement se poser des questions. Deux agences en
une ? Deux agences séparées ? A moins qu'il n'opte pour une autre solution. Se
passer d'agence de publicité, par exemple. Une solution envisageable pour des
réseaux, des marques ou des enseignes à la problématique très opérationnelle. «
Dans certains cas, on peut s'interroger sur la légitimité de l'agence de
publicité, estime Philippe Ingold. Les grandes agences de marketing
opérationnel sont aujourd'hui équipées pour gérer l'ensemble de la
problématique de communication d'un certain type d'annonceurs, dont la priorité
n'est pas d'avoir des positionnements image très pointus, des plannings
stratégiques complexes et pour lesquels l'utilisation des mass médias intègre
une problématique forte d'action commerciale et d'accélération de trafic »
(voir encadré). Une certaine catégorie d'entreprises, mais pas toutes, cela va
sans dire. Sur les gros budgets d'hygiène-beauté, l'agence de pub est la plus à
même de maîtriser l'image et la qualité. La dernière possibilité pour
l'annonceur consiste, à l'inverse, à se passer d'agence de marketing
opérationnel. Pour le lancement d'Actisucre (voir encadré), le service
marketing de Beghin-Say a fait appel à l'agence Callegari Berville pour la
publicité mais a décidé de gérer en interne le volet marketing opérationnel. Un
cas de figure particulièrement fréquent tant il est vrai que les prestataires
terrain sont bien plus souvent en relation avec l'annonceur lui-même qu'avec
son agence.
L'animation terrain change de registre
Ainsi, d'une certaine façon, l'univers de l'animation terrain reste plutôt à
l'écart de ces problématiques d'agence. Ce qui ne signifie pas qu'il n'a pas
évolué. C'est même tout le contraire (voir encadré). Reste que les agences de
marketing opérationnel n'entretiennent que peu de relations avec les
prestataires terrain qui, plus souvent, travaillent en direct avec l'annonceur.
« Peut-être, tout simplement, parce que les annonceurs considèrent qu'il s'agit
d'un secteur très important et qu'ils préfèrent le traiter par eux-même...,
estime Valérie de la Vigerie, directrice du développement du groupe Promodip.
Il y a aussi avec les actions terrain une part de risque que les agences ne
souhaitent pas forcément assumer. » Cette situation tend néanmoins à
marginaliser un peu le métier de la prestation terrain par rapport à l'univers
du marketing opérationnel. « Le marketing opérationnel a finalement pour
l'animation terrain les mêmes attitudes qu'il reproche à la publicité d'avoir à
son égard », estime Philippe Ingold. A savoir un sentiment de supériorité et un
regard un peu méprisant. « Nous sommes tout au bout de la chaîne et il y a
beaucoup de médias en amont, confirme Perinne Goreux, responsable communication
de la société DMF. Dans l'esprit de certains annonceurs, et plus encore de
certaines agences, "en amont de nous" signifie "avant nous". » Au-delà de cet
état de fait, globalement vécu par la profession comme une frustration, voire
comme une injustice, il y a un risque de sous-évaluation, et donc, de
sous-investissement en média terrain. « Mon regret, c'est que les directions
générales n'investissent pas plus dans les médias que nous sommes, affirme
Olivier Maurel, président directeur général du groupe Circular. Nous pourrions
pourtant faire des opérations, encore plus élaborées, plus spectaculaires, plus
événementielles, et surtout, plus efficaces, si l'on s'en donnait un peu plus
les moyens. Il est dommage que les annonceurs n'aient pas le même niveau
d'exigence en animation terrain qu'en publicité. » Mais la situation n'est pas
figée. « Les agences de publicité ont racheté les agences de promotion et de
marketing direct, conclut Olivier Maurel. Je suis persuadé que notre métier
sera la prochaine cible lorsque les uns et les autres comprendront que nous
sommes un maillon stratégique du "dispositif de guerre". »
Vers un "téléspectateur consommateur"
Face aux mutations du marketing
opérationnel, les grands médias ont eux aussi évolué. Alors que le premier se
pare de larges vertus en matière d'image, les seconds effectuent le chemin
inverse et cherchent à devenir plus opérationnels. Radio, PQR, affichage,
presse magazine, cinéma, télévision, c'est, pourrait-on dire, le hit-parade des
médias en termes de réactivité des consommateurs. Réactivité très forte, donc,
pour la radio, largement utilisée par la distribution pour attirer "au jour le
jour" les consommateurs vers les points de vente. Réactivité forte, également,
pour la PQR, même si la problématique est quelque peu différente. « La presse
quotidienne a cette particularité de "marquer la date de naissance" d'un
événement, explique Bruno Ricard, directeur marketing du SPQR. Mais seulement
la moitié de nos campagnes ont une caractéristique temporelle. » C'est-à-dire
une logique d'attraction directe vers le point de vente. Et seulement 3 à 4 %
du chiffre d'affaires sont générés par des annonceurs du food (les principaux
annonceurs étant la distribution et les réseaux automobiles... Une population
que Bruno Ricard aimerait bien convaincre, ne serait-ce que de faire quelques
tests avec ce média afin qu'ils puissent juger de son efficacité. « En PQR, les
campagnes opérationnelles peuvent aussi être vecteur d'image, insiste-t-il.
Lorsque Carrefour a mis en place la fameuse campagne pour ses 35 ans, avec des
parutions quotidiennes pourtant très axées sur l'attraction d'un produit donné,
les études ont montré que les résultats ont été très bons pour l'image de la
marque. » A l'inverse, la presse magazine et, surtout, la télévision, sont des
médias moins réactifs en termes de création de trafic. Cette dernière conserve
son statut de mass média par excellence. « Pourtant, peu à peu, elle cherche
elle aussi à établir une relation plus personnalisée avec les consommateurs,
estime Olivier Albert. La diffusion d'un Numéro Vert permet, par exemple,
d'avoir une remontée immédiate et d'analyser de façon quasi instantanée
l'efficacité d'un message publicitaire. » La mention de sites Internet, de
plus en plus fréquente, participe à la même logique. « Dans l'automobile, il y
a peu d'annonceurs qui ne fassent pas mention d'un site Internet, d'un Numéro
Vert ou d'une offre particulière dans leur réseau, affirme Philippe Delière.
Désormais, on ne se contente plus de diffuser de l'image et d'observer les
scores Ipso... On peut avoir une vraie lecture de l'efficacité publicitaire en
termes de contacts générés et qui débouchent sur des ventes. » Comment un média
de masse peut-il être contributeur à une telle stratégie de contact ? C'est la
question qu'Impiric s'est posée par rapport à la marque Ford. « La TV
interactive nous semble bien répondre à cette problématique, estime Philippe
Delière. Sur TPS, les écrans publicitaires renvoient sur l'espace interactif de
la marque. On peut passer d'un pur discours d'image à une "prise en main" par
le consommateur. » Ce dernier a la possibilité de configurer intégralement le
véhicule : prix, motorisation, option... Il peut également demander à
l'essayer, et à recevoir une brochure détaillée. De son côté, la marque a les
éléments d'information nécessaires pour établir avec lui une relation
one-to-one. « Nous créons un niveau supplémentaire entre ce qui est dit à la
télévision et ce qui se passe sur le terrain, conclut Philippe Delière. De
cette façon, nous facilitons à la fois la vie du consommateur et du réseau
annonceur. » Ainsi, les clivages entre médias s'atténuent, voire disparaissent.
On voit désormais des médias de masse jouer la carte de l'interactivité et des
médias terrain, celle de l'image. « La leçon à tirer, c'est qu'il n'y a plus
d'attribution de mission très claire à un canal, conclut Olivier Albert. C'est
désormais le contenu du message qui définit la fonctionnalité du canal. »
Quick : une structure très imbriquée
Jusqu'à l'année dernière, Quick avait placé sa communication entre les mains d'une agence de marketing opérationnel. Avec de bons résultats en termes de trafic sur les différentes opérations mises en place, mais pas en termes de territoire de marque. D'où la décision de se tourner vers Impiric et Young & Rubicam, l'une et l'autre appartenant au même groupe. Objectif : résoudre ce problème d'image sans perdre en efficacité promotionnelle. La marque a estimé qu'un réseau avec des compétences à la fois pub et promo était le mieux à même de remplir cette mission. « Nous avons bâti une équipe avec des collaborateurs des deux entreprises, totalement interconnectés les uns aux autres, explique Valérie Lombard, directeur général adjoint de Young & Rubicam France. Le client finit par ne plus savoir qui est chez Young et qui est chez Impiric. Ce sont juste des professionnels qui s'occupent de lui. » Mission de l'agence : donner du sens aux opérations promotionnelles de la marque. Et au-delà, une homogénéité destinée à créer une image tellement forte que le client s'attache à ell... et choisisse Quick plutôt que la concurrence. Ce marché du fast-food (environ 300 restaurants pour Quck, trois fois plus pour McDo) est régi par une logique d'animations régulières. Huit fois par an, une campagne est lancée par de la communication TV, prolongée par une semaine d'affichage Decaux, puis par de la radio. Médias auxquels viennent s'ajouter les opérations dans les restaurants (PLV, distribution de coupon...) et le marketing direct en boîtes à lettres (campagnes d'ISA). Une mécanique réglée comme du papier à musique. Mais c'est plutôt sur le terrain de la création et de l'identité qu'Impiric et Young étaient attendues. Parti pris : un style totalement anticonformiste, qui manie la dérision et prône le changement à tous les étages. Une opération cadeau sur le thème des extra-terrestres, une opération prix totalement burlesque sur le thème des journaux à sensation, une création un peu "déjantée" autour d'un mécanisme de création de recette (Hippy Toast), etc. « Dans la structure mise en place, un groupe "adultes" (4 personnes) conçoit la réflexion, trouve la thématique promotionnelle et réalise les campagnes, explique Valérie Lombard. Il est principalement composé de personnes de Young. Un groupe "kids" gère la partie enfants, avec ses licences de cadeaux (4 par mois !), sa forte logique promotionnelle et sa forte réactivité. Il est composé de 5 personnes (Impiric). Enfin, une personne (de chez Young) "gère la transversalité" et prend un peu de recul par rapport au day to day opérationnel. »
Intercall : une campagne massive pour un gros challenge
Surtout connue pour ses cartes prépayées, Intercall est devenue la quatrième offre de mobiles, avec un coffret téléphone + carte qui se positionne aux côtés des Entrée Libre et autres Nomade. Une offre particulièrement performante pour les appels à l'étranger. Pour exister face aux trois géants de la téléphonie mobile, il faut déjà commencer par un lancement performant. « Nous avons choisi Les Corsaires parce qu'ils ont une compétence de groupe mixant l'ensemble des métiers que l'on pouvait être amenés à utiliser dans le cadre de ce lancement, explique Stéphan Levy, directeur de la communication d'Intercall : design, packaging, promotio... » De fait, l'agence a été placée dans les meilleures conditions possibles. « L'intégralité de la campagne nous a été confiée et nous avons été consultés très en amont, explique Laurent Bibas, directeur de département. Conformément à la démarche développée par Les Corsaires, le produit est véritablement au coeur du dispositif. Nous avons réfléchi avec la marque au concept stratégique du produit, puis nous avons créé le packaging. De là est né un positionnement. Celui d'un nouvel opérateur, qui a besoin de développer sa notoriété et d'expliquer sa différence. Ensuite, seulement, nous avons mis au travail les créatifs, à la fois pour élaborer la publicité et les campagnes point de vente. » D'où un plan de lancement réellement plurimédia et une présence forte dans les points de vente (totems, affiches, documentation commerciale, mobiles, PLV lumineuse, vitrophanies, etc.) et sur le terrain, avec 760 000 prospectus distribués. Côté médias, une forte campagne d'affichage a été mise en place ainsi qu'une campagne radio assez ciblée (672 spots), 33 parutions en presse et plus de 120 spots TV. Démarré fin mai, l'ensemble est axé sur le produit. Avec un objectif : orienter les consommateurs vers un Numéro Vert.
Une agence de marketing opérationnel pour une logique promotionnelle
Pour La Baleine, communication opérationnelle et communication d'image ne font qu'un. La célèbre marque de sel vient de lancer une grande campagne dans le but, explique Christine Emica, chef de groupe unité consommation des ménages, « de renforcer l'image de la marque et l'attachement des consommateurs. Cela en mettant en avant des valeurs fortes. Mais avec des outils et selon une mécanique à dominante promotionnelle. » Côté message, deux axes de communication ont été privilégiés : la mise en avant de l'aspect naturel et la région productrice de La Baleine, à savoir les grands espaces préservés de la Camargue. Côté mécanismes promotionnels, citons le grand jeu Culture Nature, sous forme de promotion on pack (12 millions de produits porteurs), avec un numéro de téléphone renvoyant vers un serveur vocal interactif (à gagner : des séjours découverte), l'envoi à tous les participants d'une carte de poche Itinéraire en Camargue, et dans les points de vente, une importante PLV. Les médias ne sont pas oubliés, avec des annonces presse grand public et presse enfants. A noter qu'une partie des annonces presse renvoie vers la promotion on pack, et donc, vers le point de vente. Ainsi, malgré un objectif prioritaire qui est la notoriété (à noter qu'il n'y a aucun bon de réduction dans cette opération), La Baleine s'est tournée vers une agence de promotion, à savoir TL Conseil, du groupe Idée Neuve, implanté à Montpellier. « Vu la nature des outils utilisés et le rôle central joué par la promotion, il nous a paru plus simple de travailler de cette façon, explique Christine Emica. C'est-à-dire avec une seule agence, à dominante promotionnelle, géographiquement proche et qui a bien intégré nos attentes. Mais sans un volet promotionnel aussi important, nous aurions peut-être agi différemment. »
Beghin Say : le marketing comme chef d'orchestre
A produit révolutionnaire, gros lancement. Composé à 83 % de sucre et à 17 % de "bifidofibres", Actisucre est le premier sucre "santé" du marché. « D'où le choix d'une communication large, très scientifique auprès des prescripteurs et très pédagogique pour les consommateurs, explique Axelle Leroy, chef de marque des sucres nutritionnels chez Beghin Say. L'objectif est de favoriser au maximum la prise en main du produit. » Le programme, débuté il y a environ un an, a ainsi commencé avec du marketing direct (campagne d'échantillonnage de 3,5 millions de foyers et campagne auprès des médecins), de l'animation (900 animations en hypers) et une large diffusion de bons de réduction. Il s'est poursuivi avec une campagne publicitaire TV (achevée en mai dernier) et une campagne presse magazine de grande envergure. C'est l'agence Callegari Berville qui a été choisie pour la publicité. « En revanche, pour le volet opérationnel, nous n'avons pas fait appel à une agence particulière, préférant travailler en direct avec des spécialistes de chaque métier », explique Axelle Leroy. A savoir CMC Publi Story pour la conception d'un publi-rédactionnel, Qualipage pour la conception d'un publi-échantillon, Consodata et Delta Diffusion pour le ciblage de cet échantillon, Askell Promotion pour les animations point de vente. « Il est vrai qu'une agence permet d'orchestrer un lancement et de soulager un peu l'annonceur en termes de temps, poursuit Axelle Leroy. Mais pourquoi passer par une agence de promo pour faire du publi rédactionnel alors qu'il y a de vrais spécialistes dans ce domaine et que nous devons de toute façon réaliser les briefs ? » La campagne a été élaborée et orchestrée par le service marketing de Beghin Say. Mais ce sont les trade marketers, qui dépendent du service commercial, qui animent le plan d'animation sur le terrain en relation direct avec la société d'animation.