Rationalisation La fidélisation, levier d'un relationnel d'une plus grande efficacité
Et pourquoi la fidélisation ne précèderait-elle pas le marketing relationnel ? En termes d'économie d'échelle, les entreprises y trouveraient leur compte.
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«Une fois que le client s'est inscrit au programme, via l'un de nos
partenaires, notre travail consiste à le renvoyer sur les autres sites
adhérents au programme », explique Thomas Chatillon, directeur général de
Maximiles. Un internaute inscrit au programme Maximiles, dès lors qu'il reste
trois mois sans acheter sur aucun des sites partenaires, reçoit un e-mail lui
rappelant l'existence des différentes enseignes affiliées et le gratifiant d'un
bonus de points pour un achat effectué dans le mois. « C'est Maximiles qui
finance, cela fait partie de notre rôle d'animateur », précise le directeur
général.
Location de fichiers : 40% du CA de Maximiles
Le programme multienseigne on line a adopté un modèle
de newsletter à fréquence hebdomadaire, présentant les nouveaux partenaires,
les promos et les offres en cours. Avec un ratio standard de quatre offres
“earn” (levier de gain) pour deux offres “burn” (levier d'échange). Approche
originale - d'ailleurs longtemps brocardée par ses anciens concurrents -, les
destinataires des messages envoyés par Maximiles sont incentivés sur leur
perméabilité à la communication : 10 points offerts à l'ouverture de l'e-mail.
Il faut dire que le business model du programme multienseigne intègre la
commercialisation des adresses en base. La location de fichiers représente 40 %
du chiffre d'affaires de Maximiles. Total articule pour sa part
l'opérationnalité de son programme autour de six segments de cibles, dont trois
font l'objet d'attentions prioritaires et de communications à fréquence
intensifiée, à raison de quinze contacts par an (une e-newsleter mensuelle) «
Les consommateurs seront d'autant plus exigeants sur la personnalisation qu'ils
savent pertinemment que les entreprises ont accumulé énormément d'information
sur eux », souligne Laurent Gibert, directeur général fidélisation de Laser.
Exigence accrue de personnalisation
La personnalisation
des messages peut exploiter des paramètres divers : âge, sexe, code postal,
etc. Et, bien sûr, nombre de points thésaurisés. Ce, pour éviter, par exemple,
de proposer des offres “burn” à 7 500 points à des membres qui n'en ont pas
engrangé plus de deux mille. S'Miles recouvre par exemple plus de deux cents
segments actifs. «On ne fidélise que des clients déjà fidélisés. Dire que l'on
va multiplier le panier moyen grâce aux programmes de fidélité, c'est du
mensonge. Le programme de fidélité, c'est juste un biais de sélection», tient à
rappeler Bruno Watine, président directeur général de Golden Eyes. Jusqu'à
présent, les programmes de fidélisation sont venus solder les analyses
effectuées sur les bases clients globales. Le processus pourrait bien amorcer
un retournement. Les programmes vont pouvoir alimenter les analyses à partir
desquelles les entreprises pourront affiner leurs stratégies de marketing
relationnel. Autrement dit, pourquoi la fidélisation ne précèderait-elle pas le
marketing relationnel, et non l'inverse ? « Rien n'empêche plus, dans le
principe, de faire de la fidélisation un levier de stratégie et pas seulement
un résultat », souligne Guillaume Huser, directeur général de CIMS. Les
bénéfices induits seraient énormes : il est en effet beaucoup moins coûteux de
cibler des opérations de marketing relationnel que de segmenter un programme de
fidélisation. En partant de programmes relativement indifférenciés pour
définir des actions très segmentées, les entreprises peuvent réaliser
d'importantes économies d'échelle. « Dans la pratique, on en est encore loin »,
rappelle le directeur général. Par exemple, les entreprises n'ont pas
aujourd'hui encore le réflexe d'exploiter le moment qui succède à l'acte de
fidélisation (“earn” ou “burn”) pour entrer en contact avec une cible rendue
plus perméable que jamais à un contact avec la marque.