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La guerre du courrier adressé n'a pas eu lieu!

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C'est officiel depuis le 1er janvier: le marché postal, y compris le segment des lettres de moins de 50 grammes - le dernier encore sous le monopole de La Poste - est désormais ouvert à la concurrence. Cette libéralisation totale, voulue par la Commission européenne, va-t-elle bousculer l'ordre établi, comme ce fut le cas il y a quelques années dans la téléphonie? Pas sûr. Pas dans l'immédiat en tout cas. D'abord parce que la concurrence des services postaux est difficile à mettre en place et nécessite d'énormes investissements. Ensuite parce que les volumes de courriers distribués devraient diminuer de 30 % d'ici à 2015. L'histoire a montré qu'il n'était pas si simple de prendre position sur le marché du courrier. L' échec d'Adrexo sur la distribution des plis de plus de 50 grammes et le placement en liquidation judiciaire d'Alternative Post sont là pour en témoigner. Ce n'est pas un hasard si, en décembre dernier, l'entreprise Imx a déclaré qu'elle resterait axée sur son coeur de métier: le courrier vers l'international. Pas de hasard non plus dans l'annonce d'Adrexo signifiant qu'il ne concurrencera plus La Poste et restera concentré sur ses activités: la distribution en boîtes aux lettres d'imprimés publicitaires, de catalogues et d'annuaires et la livraison de colis à domicile. La Poste n'a pas attendu ces communications pour anticiper l'ouverture totale du marché. L'opérateur historique a en effet décidé de mettre le paquet sur le courrier publicitaire, qu'il souhaite intégrer, avec les autres canaux de communication et de vente, au sein d'une stratégie marketing cross canal. Placer le courrier publicitaire au-devant de la relation client: c'est l'ambition de La Poste, tant pour le numérique que pour le papier. Reste à savoir comment la France va transposer la directive européenne de 2002 qui prévoit le consentement préalable à toute utilisation de données. Le principe de l'opt-in sera-t-il étendu aux adresses postales? Réponse dans les mois à venir.

DOMINIQUE FEVRE, REDACTRICE EN CHEF

DOMINIQUE FEVRE

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