3 Suisses : une solution réseau haut débit
3 Suisses réalise aujourd'hui via Internet près de 5 % de son chiffre
d'affaires qui s'élevait à 1,2 milliard d'euros en 2001 pour un portefeuille de
8 millions de clients. Le spécialiste de la vente à distance a lancé son
premier site en 1995. Trois ans plus tard, il mettait en ligne tout son
catalogue, soit 60 0000 références à l'époque. Depuis, le nombre de ventes par
Internet n'a cessé de croître, obligeant l'entreprise à adapter son
infrastructure en conséquence. Le nombre de connexions vient de doubler en
seulement un an. La liaison réseau existante n'offrait plus suffisamment de
débit. Les accès au site risquaient de poser des problèmes. Décision a donc été
prise de changer d'opérateur télécom. Et, plutôt que de se limiter à un seul
fournisseur d'accès à Internet, 3 Suisses a choisi d'en prendre deux, à savoir
Cegetel et Completel. Sachant qu'à chaque instant la bande passante disponible
de chacun des deux réseaux est plus ou moins importante, la connexion s'établit
automatiquement sur celui qui offre le meilleur temps d'accès. Une machine test
établit en permanence les choix de routage. « Nous disposons donc aujourd'hui
de deux accès à 4 mégabits. Mais surtout nous pouvons à tout moment augmenter
encore cette bande passante », indique Pascal Pidrone, responsable ingénierie
réseaux et télécom de 3 Suisses France. Ainsi, en cas de besoin, par exemple
d'un lancement de campagne de e-mailing, il suffit de 24 heures pour passer de
2 x 4 mégabits à 2 x 8, voire 2 x 16 mégabits. Cette souplesse d'utilisation
était l'une des principales exigences du cahier des charges. « En fait, nous
disposons de deux "tuyaux" à 34 mégabits qui ont été bridés. Il nous suffit
d'appeler Cegetel et Completel pour qu'ils débrident nos accès selon nos
besoins », explique Pascal Pidrone. Le site de 3 Suisses est relié par fibres
optiques à chacune des deux boucles locales des opérateurs. Les connexions sont
ensuite redéployées par les centres techniques régionaux de Cegetel et de
Completel. Cette solution s'avère bien moins chère que les liaisons France
Télécom. 3 Suisses l'utilise d'ailleurs non seulement pour Internet mais aussi
pour sa téléphonie. L'accès internet à 4 mégabits revient au même prix que
l'ancien à 2 mégabits. Et, en matière de communications téléphoniques, les
dépenses ont diminué de 20 %. Le déploiement n'a pas trop posé de difficulté.
Extension au transfert des données informatisées
Ce
premier essai ayant donné satisfaction, des accords viennent d'être signés pour
étendre ce type de solution au transfert des données informatisées entre les
différents sites de l'entreprise. Avec Cegetel pour relier les 70 implantations
nationales. Avec Equant, filiale de France Télécom, en ce qui concerne les dix
sites répartis hors de France. Le déploiement démarre début 2003. « Avec cette
dernière adaptation de notre réseau, je table plutôt sur une amélioration du
service que sur une baisse significative des coûts », précise Pascal Pidrone.
D'autres idées sont actuellement en cours de réflexion pour encore améliorer
les transactions réseau. « Plutôt que de tabler uniquement sur une augmentation
de la bande passante afin de résoudre les problèmes de surcharge des réseaux,
pourquoi ne pas compresser les données au niveau des pages HTML ? », suggère
Pascal Pidrone. Une autre solution consisterait à mettre en place des caches,
sorte de boîtier intermédiaire sur lequel seraient stockées les pages statiques
les plus souvent visualisées, ceci afin de préserver les temps d'accès pour les
clients. Bien sûr, il est encore trop tôt pour savoir où mèneront ces
réflexions. Mais, il est vrai qu'il faudra bien trouver une alternative au
risque de devoir doubler la taille des "tuyaux" chaque année. Or, cette course
à la bande passante coûte cher.