"Grenoble est un cas inédit et isolé " Albert Asséraf JC Decaux
Une ville sur 3 700. Grenoble est, pour l'heure, l'unique ville française "rebelle" dans le portefeuille du numéro un mondial de la communication extérieure. Albert Asséraf, directeur général stratégie, études et marketing de JC Decaux, commente le choix radical de la ville verte.
" JCDecaux regrette la décision du maire de Grenoble de ne pas remettre en concurrence le mobilier urbain ". C'est par ces mots que le leader mondial de la communication extérieure a répondu lundi 24 novembre dans l'après-midi à la fronde grenobloise (lire notre article).
Aujourd'hui, Albert Asséraf, directeur général stratégie, études et marketing de JCDecaux revient sur l'affaire grenobloise en regrettant " le manque d'échanges avec la municipalité grenobloise. Nous n'avons pas pu être écoutés et encore moins adapter notre offre en fonction des attentes de la ville en matière de mobilier urbain. Grenoble est pour nous un cas inédit et isolé. Nous sommes présents dans 7 400 villes à travers le monde, dont la moitié en France, et le choix du maire de Grenoble va à contresens de la tendance des villes en croissance qui se dotent de plus en plus de mobilier urbain ". Et de citer deux exemples. Le premier concerne la ville de New-York, qui vient d'attribuer un marché (un consortium américain a remporté l'appel d'offres) de réhabilitation des 10 000 cabines téléphoniques en mobilier urbain connecté. Ces cabines deviendront notamment des bornes wifi gratuite. Autre exemple, avec le Japon, qui vient de promulguer une loi favorable au mobilier urbain financé par la publicité (soit le modèle JC Decaux).
Sur la perception négative de la communication extérieure qu'éprouve la majorité des français, Albert Asséraf précise que "les résultats d'études généralistes sur la communication et la publicité, diffèrent fortement en fonction de la question posée. Si on demande "y a-t-il trop de publicités dans nos villes ?", les gens répondent "oui !" et pensent immédiatement au 4X3 à l'entrée des villes. En revanche, si on prend en compte les abris-bus, les panneaux donnant des informations sur ce qui se passe dans leur ville, les numéros utiles, la température, le fil twitter... le résultat est tout autre. Le mobilier urbain, c'est aussi les vélos en libre-service par exemple. Soit un ensemble de services générateur de revenus pour une municipalité ".
Le Président du Directoire et Codirecteur Général de JCDecaux, Jean-Charles Decaux avait précisé, dès hier, dans un communiqué " Nous prenons acte de la décision politique du nouveau maire de Grenoble. Nous en déplorons la portée économique et sociale et notons le manque de concertation sur la place du mobilier urbain dans la ville. De nombreuses villes dans le monde ont adopté le concept du mobilier urbain publicitaire et de nouvelles le plébiscitent chaque année. Beaucoup viennent en France, dont nous avons fait la vitrine de nos innovations, pour s'inspirer des mobiliers et services que nous déployons au bénéfice des collectivités. Dans un contexte de crise des finances locales, notre modèle économique basé sur le financement des services par la publicité est plus pertinent que jamais. Nous croyons d'autant plus dans ses vertus que la seule ville au monde à avoir adopté une loi interdisant la publicité, Sao Paulo, l'a réintroduite au bout de cinq ans et, à l'issue d'un appel d'offres, a confié à JCDecaux l'un de ses contrats publicitaires, celui de ses horloges digitales. JCDecaux et ses équipes sont et resteront les partenaires privilégiés des collectivités qui leur font confiance depuis 50 ans ".
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