Trois Français sur quatre favorables à l'agriculture raisonnée
Confiée à l'Institut Louis Harris par le Farre, l'organisme chargé de faire connaître l'agriculture raisonnée, l'étude de perception de ce modèle respectueux de l'environnement rend compte d'une attente réelle des Français en la matière.
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A l'heure ou le Salon international de l'agriculture ouvre ses portes et
six mois après la publication du rapport Paillotin proposant l'agriculture
raisonnée comme le modèle souhaitable de demain, le sondage initié par le Farre
(le Forum de l'Agriculture Raisonnée Respectueuse de l'Environnement) arrive à
point nommé. Les Français, secoués par les scandales alimentaires et
environnementaux à répétition, s'y révèlent non seulement au courant des grands
principes de cette nouvelle forme d'agriculture (32 %) mais également
favorables à une mise en place rapide. 73 % plébiscitent le principe qui
consiste à soigner et nourrir les plantes et les animaux avec les méthodes
modernes, mais en n'utilisant que les quantités de produits strictement
nécessaires, de manière à produire bons et sains, tout en respectant
l'environnement. A mi-chemin entre le bio qui refuse toute utilisation de
produits chimiques et le productivisme qui use et abuse d'engrais et de
pesticides, les Français se montrent donc raisonnables mais pressés. On trouve
la même tonalité chez les agriculteurs qui connaissent à 91 % le principe et le
plébiscite à 78 %. L'enjeu de société provoque une effervescence jusque dans la
filière agricole pourtant réputée pour ses lourdeurs. Un amendement français a
introduit l'agriculture raisonnée dans le projet de loi sur les nouvelles
régulations économiques (LNRE) et le Conseil de l'Agriculture Française a
constitué une Commission spécifique ainsi que le Conseil Supérieur
d'Orientation de la Politique Agricole et Alimentaire. En outre, Farre et cinq
autres organisations nationales (allemande, britannique, luxembourgeoise,
suédoise et italienne) viennent de présenter un projet de Codex européen
(ensemble de codes communs) et signé l'acte de naissance de l'EISA (Initiative
européenne pour le développement durable en agriculture) afin d'être
l'interlocuteur des autorités européennes en la matière. Espérons qu'à l'aube
d'une nouvelle réglementation française, le volet communication et marketing
sera à la hauteur de l'enjeu. Et clarifiera notamment la déjà cacophonique
liste des appellations sur le sujet où s'entrechoquent agriculture intégrée et
durable, PFI (production fruitière intégrée), PBI (protection biologique et
intégrée) et une multitude d'appellations, certifications et marques
commerciales. Vous avez dit raisonnable ?
MÉTHODOLOGIE
Sondage réalisé par téléphone, les 16/17 déc. 2000, sur 1 000 Français de 18 ans et plus, représentatifs de la population française suivant les critères de sexe, âge, CSP du chef de famille, région et catégorie d'agglomération (quotas).