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Sexe et business : encore du boulot !

Shere Hite, l'auteur des fameux rapports sur la sexualité féminine, publie aujourd'hui "Sexe et business". A grand renfort de statistiques, sondages, interviews, commentaires, elle décrit un panorama des difficultés d'être une femme au travail. Pour elle, les relations des hommes et des femmes au travail restent à réinventer.

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Comment résumeriez-vous le message de votre livre à l'usage des entreprises ?


Un nouvel agencement social, plus souple et plus fluctuant, est en train de se mettre en place. Jusqu'ici, les hommes et les femmes se rencontraient en privé autour de relations physiques fondées sur la reproduction. Il en découlait une hiérarchie de rôles. Aujourd'hui, hommes et femmes travaillent ensemble et inventent d'autres types de relations qui influenceront l'ensemble de la société, y compris la vie privée. L'atmosphère qui règne est un peu celle de la fin de la loi sur l'Apartheid en Afrique du Sud. Les salaires et les statuts ne sont pas encore égaux, ils le deviendront. Car la conviction est forte que le changement est inévitable, que le vieux système de discrimination ne peut continuer plus longtemps. Dire que les hommes détestent l'idée de l'égalité avec les femmes, c'est un cliché entretenu par les médias. Sinon, on pourrait douter que les hommes aiment vraiment les femmes.

Quel est le meilleur gage d'autonomie pour les femmes ?


Les femmes ont gagné de la confiance en elles-mêmes. Mais ce qui n'a pas changé, c'est l'argent que nous gagnons. Tant qu'elles n'auront pas conquis l'égalité économique, les femmes resteront coincées dans l'infériorité sexuelle et la dépendance. Elles continueront de se plier aux lois masculines : se sacrifier, se dévouer, devoir faire plaisir, renoncer... Les valeurs de la vie privée doivent changer. Nous sommes en bonne voie. Les traditionalistes perdent leur pouvoir de freiner des changements et des évolutions inévitables. Car les gens loyaux avec eux-mêmes, capables de prendre leur décision avec conscience et bien dans leurs choix, sont bénéfiques à la société. A l'avenir, dans les bureaux, des femmes promues dans leur travail pourront travailler des années avec des hommes sans que leur relation soit obligatoirement sexuelle. Nous vivrons des relations plus variées, plus riches. Cela influencera la qualité de la vie privée.

Nous n'en sommes pas encore là. Quelle est la situation actuelle ?


J'ai réalisé un mini-sondage qui révèle que 52 % des hommes, lorsqu'on leur demande s'ils apprécient de travailler avec des femmes de même niveau hiérarchique, déclarent que, franchement, ils préfèrent travailler avec des hommes. Alors que les femmes ne sont que 14 % à préférer travailler avec des femmes. Sur la question de l'égalité, 63 % des femmes admettent qu'elles ressentent une discrimination dans la plupart des domaines. Il faut bien voir qu'aucune loi internationale en vigueur n'oblige les multinationales à respecter les Droits de l'Homme. Seule l'opinion publique ou les lois nationales les contraignent actuellement à engager des femmes ou des membres de minorités. Heureusement, certains hommes ne se sentent pas obligés d'embaucher des femmes... (*) Shere Hite, Sexe et business, édition Les Echos.

Stirésius

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