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Entreprises et éthique : la vision des citoyens

A l'occasion de la première conférence “Marque” des Echos, TNS Sofres a présenté les résultats d'une étude internationale sur l'implication personnelle envers les enjeux éthiques.

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Malgré une légère évolution positive, l'implication des Français envers les enjeux éthiques des entreprises est plus faible que dans les autres pays développés, le Japon excepté. « L'opinion publique est loin d'être homogène face aux enjeux de responsabilité sociale, précise Muriel Humbertjean, Dga de TNS Sofres. Il est important que les entreprises et les marques prennent en compte la diversité des sensibilités, selon les pays où elles sont implantées. » C'est en Italie que la sensibilité à ce thème est la plus forte, devant la Grande-Bretagne. Ainsi, 69 % des Italiens, 68 % des Britanniques, 66 % des Canadiens, 63 % des Allemands, 61 % des Américains accepteraient de payer 10 % de plus pour un produit à condition que l'entreprise reverse l'excédent à des œuvres caritatives. En France, ils sont 49 %. Seuls les Japonais sont encore plus réticents (24 %). De même, 85 % des Italiens, 84 % des Allemands et des Britanniques, 80 % des Canadiens, 78 % des Américains mais seulement 61 % des Français et 52 % des Japonais paieraient 10 % de plus pour un produit respectant les règles du développement durable.

Les Français de plus en plus “boycotteurs”


En revanche, les Français sont plus nombreux chaque année à boycotter des entreprises qui n'ont pas eu une conduite socialement responsable. Ils étaient 17 % en 2001, 20 % en 2002, 24 % en 2003. A l'inverse, les Américains, très boycotteurs en 2002 (58 %), ne sont plus que 39 % en 2003 à avoir sanctionné au cours de l'année écoulée. En Europe, en 2003, les Allemands sont les plus nombreux à avoir déjà participé à un boycott (37 %), devant les Britanniques (34 %), mais ils sont pratiquement deux fois moins nom-breux qu'en 2002. A priori, les Français sont plutôt sceptiques à l'égard des entreprises et doutent de la sincérité de leurs démarches éthiques. Ils sont 38 % à estimer que la plupart des entreprises agissent de façon éthique et responsable. « En France, les marques sont face à deux enjeux, puisque l'éthique est, pour le moment, davantage dans une logique d'offre que de demande, constate Muriel Humbertjean. Il est important de rendre “désirables” les démarches éthiques par un vrai travail collectif. Il est également indispensable de crédibiliser leurs initiatives dans ce domaine, pour réhabiliter l'entreprise. »

Anika Michalowska

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