Les Pages Jaunes aux portes de la Bourse
Après avoir racheté les actions de sa filiale Wanadoo, France Télécom compte porter en Bourse une partie de son activité annuaire.
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Les banquiers qui ont fait le siège du bureau de Thierry Breton, patron de
France Télécom, pour le convaincre de vendre les Pages Jaunes ont à moitié
gagné. Celui-ci a décidé, dans le cadre de la prise de contrôle à 100 % de sa
filiale d'accès internet Wanadoo, d'introduire en Bourse une partie de son
activité Pages Jaunes. Ces mêmes banquier, pour préparer l'introduction en
Bourse de Wanadoo en juillet 2000, avaient trouvé une formule miracle pour
rassurer le marché : mettre dans la même filiale les Pages Jaunes. Avec raison,
puisque cette vache à lait a pu rendre profitable la filiale internet, dont
l'activité papier, en 2003, représentait encore 42 % du chiffre d'affaires.
Quand l'activité portail internet cumulait les pertes d'exploitation (332
millions d'euros en 2000, 359 millions en 2001, 246 millions en 2002 et 39
millions en 2003), l'activité annuaire apportait 210 millions d'euros de
résultats d'exploitation en 2000, 219 millions en 2001, 273 millions en 2002 et
322 millions en 2003. Reste que France Télécom mène une stratégie prudente.
Contrairement à British Telecom, qui a vendu ses annuaires à des fonds
d'investissements avant que ceux-ci soient mis en Bourse, ou encore
contrairement à l'italien Seat Pagine Gialle vendu à BC Partners, CVC Capital
Partners et Permira, ce n'est pas la totalité des Pages Jaunes qui sera
introduite en Bourse. France Télécom ne mettant sur le marché que 30 à 49 %.
Les banquiers ont donc à moitié perdu. France Télécom restera maître de
l'activité annuaire, tout en ayant utilisé ses revenus pour racheter les
actionnaires minoritaires de Wanadoo sans porter tort à sa trésorerie. Chapeau.