Les 4 points cardinaux du bon visuel
1 Un concept global
À LIRE AUSSI
- Comment optimiser l'utilisation des visuels
- L'informatique remplacera-t -elle l'achat d'art ?
- Opinions
- Opinions
- Opinions
- L'art de mettre le visuel en page
- Opinions
- Opinions
- Opinions
- Opinions
- Camif : la vérité est dans l'objectif
- Nec Direct rend ses PC repérables au premier coup d'oeil
- Une image vaut 1 000 mots !
- Comment optimiser l'utilisation des visuels
- L'informatique remplacera-t -elle l'achat d'art ?
- Opinions
- Opinions
- Opinions
- L'art de mettre le visuel en page
- Opinions
- Opinions
- Opinions
- Opinions
- Camif : la vérité est dans l'objectif
- Nec Direct rend ses PC repérables au premier coup d'oeil
Aussi important que soit le
visuel dans une campagne de marketing direct, il n'est pas le seul élément à
prendre en compte pour la réussir, loin s'en faut. Même si le visuel a
l'avantage de pouvoir faire passer un message sans problème de langue, ce qui
est notamment important sur Internet, l'image est avant tout un élément d'un
ensemble, comme le résume Fabienne Lemoine, présidente de Cutty Sark : «
L'image seule n'est pas efficace. Elle sert à attirer l'attention. Mais on sait
aussi que pour faire passer le client à l'acte, acheter, il faut que l'argument
commercial se mette en place par les mots. Il faut que texte et visuel
cohabitent, se complètent ». En somme, il faut travailler à faire en sorte que
l'ensemble du message que l'on veut faire passer ait un sens immédiat,
instantanément appréhendable par le prospect ou le client. L'idée de base qui
doit sous-tendre toute réflexion à l'élaboration d'un concept de campagne de
marketing direct, c'est « d'associer le message à faire passer, le type de
cible à laquelle on s'adresse et l'image de marque de l'entreprise », note
Jean-Pierre Raulot, directeur artistique freelance. Bien sûr, comme l'indique
Fabrice Guénier, directeur artistique freelance, « l'image peut servir de
support à la réflexion sur le concept et l'on peut partir d'une photo pour
articuler l'ensemble des éléments ». Après tout, c'est juste une question de
démarche personnelle. Mais le but de ce visuel ne doit jamais être perdu de vue
: vendre. C'est pourquoi le concept doit toujours aller à l'essentiel, au moyen
d'une idée traduite par une image simple. Il ne sert à rien d'accumuler les
messages dans un document, si ce n'est de faire perdre de l'impact à chacun
d'eux. Un produit phare, souligné par un visuel fort, est le meilleur moyen
d'arriver à son objectif final. Autre volet de cette "globalisation", marketing
direct et publicité se rapprochant, les campagnes se déclinent souvent sur l'un
et l'autre mode dans la foulée. D'où un travail d'identification visuelle à
entretenir lorsque l'on passe de la publicité au mailing. La base commune,
c'est la charte graphique, qui permet à la fois de faire passer un ton propre à
la marque et d'établir des repères sur une campagne donnée. Mais cette charte
ne doit pas être trop contraignante non plus. Comme le souligne Fabienne
Lemoine, « la différence entre une bonne et une mauvaise charte graphique,
c'est que la première donne des directions mais n'enferme pas les créatifs dans
un carcan alors que la seconde va amener à toujours produire les mêmes
résultats. »
2 Réfléchir et tester
Suite logique de ce
premier point, la création d'une campagne de marketing direct et le choix d'un
visuel imposent une réflexion préalable et des tests. « Les clients désireux de
faire réaliser une campagne de marketing direct ne sont généralement pas
directifs. Ils veulent du chaleureux, du haut de gamme, du sympathique, du pas
cher, bref tout et son contraire. Et l'on finit généralement sur un choix par
défaut pour des questions de temps », raconte Fabrice Guénier. Afin d'éviter
cela, un travail de réflexion commun aux créatifs et aux décideurs (directions
marketing et commerciale du client) est donc indispensable, pour définir une
stratégie et mettre en place les idées à transmettre. Ensuite, mais ensuite
seulement, on pourra s'intéresser de plus près à la concrétisation proprement
dite de l'idée. Ce qui passe par une bonne connaissance des moyens les plus
appropriés à cette tâche. « Il faut bien analyser et tester sa stratégie de
communication, commente Jean-Pierre Raulot, directeur artistique freelance.
Plus elle est peaufinée, plus les documents que l'on crée seront efficaces. Il
ne faut donc pas hésiter à tester ses campagnes et à en analyser les résultats.
» Plus en aval, une connaissance précise de l'impact de chaque image ou type
d'images apporte également un plus. A ce sujet, des études ont déjà été
réalisées, notamment par Siegfried Vögele (se renseigner auprès du Cercle du
Marketing Direct). Elles révèlent ainsi que, dans le cas d'une photo d'une
personne, plus on se rapproche du sujet, plus l'image est efficace. Un visage a
ainsi plus d'impact qu'une personne en pied, et un plan cadré sur les yeux a
encore plus de force.
3 Choisir la bonne photo
Une
fois passées les étapes de réflexion et de recherche d'idées, vient le moment
de choisir le visuel. Dans une grande proportion des cas, il va s'agir d'une
photo, même si le dessin est loin d'être négligé. Destinée à créer une
ambiance, à refléter l'image de l'entreprise ou à présenter un produit, cette
image véhicule un message qui doit atteindre d'une manière immédiate son
objectif, à savoir retenir l'attention du prospect ou du client. Ce qui va
amener le créateur du document à devoir piocher, en fonction des besoins et des
objectifs à atteindre, dans les diverses possibilités qui s'offrent à lui :
photos de création, catalogues d'agences ou de photothèques, photos libres de
droi... « Une photographie peut être utilisée pour faire en sorte que le client
s'identifie au visuel, qu'il s'y reconnaisse, note Jean-Pierre Raulot. Tout
dépend si l'on veut montrer le produit lui-même ou une image de ce produit,
comme ce qu'a, à un autre niveau, fait Renault au lancement de la Twingo avec
un visuel volontairement vague permettant à chacun de s'identifier à cette
automobile. » La photo de création n'est plus forcément utilisée à toutes les
sauces, question de budgets et de délais la plupart du temps. Pour Pierre Dosu,
directeur de création de Communider, « elle représente environ 20 % du volume
de photos que nous utilisons, notamment pour montrer des produits ou une image
de marque dans le cadre de documents institutionnels. » En fait, la photo de
création est surtout utilisée lorsque l'on ne peut faire autrement, lorsqu'un
des éléments que l'on souhaite montrer n'est pas disponible par un autre moyen
: le portrait d'un dirigeant, le siège social d'une entreprise, un produit que
l'on souhaite promouvoir. Dans la plupart des autres cas, il est possible de
faire appel à diverses sources pour alimenter la création. En premier lieu,
l'entreprise cliente dispose généralement d'une banque d'images plus ou moins
importante contenant, la plupart du temps, des photos de ses dirigeants, de son
siège social, ou représentatives de la firme. Du fait de leur fréquente
utilisation, il est préférable de ne pas utiliser ces photos telles quelles,
l'idéal étant de pouvoir les retoucher à l'aide de Photoshop pour mieux les
fondre dans l'ambiance générale du document à concevoir. Ainsi, explique Bruno
Daniel-Moliner, directeur de création d'Eccla, « pour les mailings de
parrainage que nous réalisons pour Canal Plus, nous travaillons sur des images
de films qui passent au même moment à l'antenne et que nous détourons, de
manière à utiliser les personnages pour une sorte de "roman photo", ce que nous
avons par exemple fait avec les héros de Chapeau melon et bottes de cuir. » Les
photographies d'agence ou de banques d'images connaissent, pour leur part, un
succès croissant. En grande partie parce que ces catalogues se sont peu à peu
adaptés à la clientèle européenne, aussi bien au niveau du choix des sujets que
des cadrages ou des mises en scène. La plupart des photothèques sont
américaines et proposent des visuels vendus dans le monde entier. Et ces images
n'étaient pas forcément adaptées au public français. Mais elles ont beaucoup
évolué : les producteurs de ces photothèques se sont rapprochés des agences de
communication, les interrogeant régulièrement sur leurs besoins, les
orientations souhaitées. De ce fait, ils s'adaptent et disposent de stocks de
photos actualisées, plus proches des attentes. Mais il manque toujours des
images très "françaises" comme le métro, le bus, le Minite... L'avantage de ces
images, c'est leur prix et, surtout, leur disponibilité immédiate, un atout
appréciable quand le temps est compté pour réaliser un projet. A l'inverse, le
risque est d'illustrer un document avec une photo déjà utilisée par un
concurrent pour une campagne identique, avec tous les problèmes de confusion
d'image que cela peut poser. Et l'exclusivité sur ce type de produit coûte
cher. Mais « les banques d'images sont sérieuses, elles nous indiquent si un
cliché est déjà utilisé par un concurrent, précise Pierre Dosu. L'une des
parades, c'est l'informatique. Utiliser trois images fondues ensemble pour en
réaliser une seule, plus personnelle ». Les banques d'images sont aujourd'hui
de plus en plus souvent concurrencées par les CD de photos dites "libres de
droit", utilisables sans redevance. L'avantage, c'est bien évidemment leur coût
très limité et leur disponibilité immédiate. Elles sont donc de plus en plus
utilisées, d'autant qu'elles ont beaucoup progressé qualitativement et que
l'informatique permet de reprendre n'importe quel type d'image pour l'améliorer
ou pour la personnaliser. En outre, il faut bien être conscient que l'on n'a
pas forcément besoin d'un chef-d'oeuvre photographique pour illustrer une offre
d'abonnement à un journal télé ou un autre produit de bas de gamme. Et les
clients sont friands de ces photos à petit budget, peut-être moins
satisfaisantes esthétiquement qu'une photo de création mais tellement moins
chères. Cela dit, l'utilisation de ces photos "libres de droit" impose quelques
précautions. Comme l'explique Christine Bonnard, acheteuse d'art chez Eccla : «
S'il n'y a pas trop de soucis sur des images de fonds (ciel, sable, etc.), il
faut faire attention à ce qu'un visuel mettant des personnes en situation soit
vraiment totalement libre de droits. Ce qui n'est pas toujours le cas et peut
amener à des problèmes juridiques. » Avec comme inconvénient que cela impose
des recherches parfois longues et difficiles sur ces droit... Les photothèques,
qui offrent plus de garanties à ce niveau, sont souvent plus intéressantes.
4 Bien utiliser les illustrations
Le dessin, ou
l'illustration, n'est pas le parent pauvre du visuel en marketing direct. «
L'illustration ne doit pas être une béquille lorsque l'on ne peut pas faire une
photo, il s'agit d'un moyen comme un autre d'apporter du sens, qui peut se
révéler tout à fait adapté à un sujet donné », note Bruno Daniel-Moliner. En
outre, le dessin peut représenter un bon moyen de montrer le changement de ton
qu'une entreprise veut donner à sa communication, tranchant clairement avec la
photo. L'illustration possède de nombreux avantages, notamment parce qu'elle
permet de réaliser "l'impossible" en photo, comme montrer un homme à six bras
ou un immeuble qui n'existe pas encore. Elle permet également de "nettoyer" un
environnement pour, par exemple, montrer un nouveau bâtiment sans que ceux qui
l'entourent n'amoindrissent la part de rêve véhiculée par l'image. « La photo
démontre d'entrée quelque chose de vétuste, alors que le dessin montre un
futur, souligne Elisabeth Haakman, rédactrice en chef technique du groupe La
vie de l'Auto. Une photo est une image d'un endroit, dans le cas d'un immeuble,
alors que le dessin révèle là où le client va habiter, avec une part de rêve. »
Le dessin permet également de montrer ce qui n'est pas matériel, un prêt, un
crédit ou une assurance-vie par exemple. L'illustration apporte beaucoup de
chaleur, donne une vision un peu métaphorique d'un produit. Elle permet de
faire jouer l'imagination. Mais elle peut également donner une grande
impression de simplicité, de facilité. Et l'on peut jouer sur toute la gamme de
l'illustration, qu'il s'agisse de BD enfantines, de mangas, de BD plus mûres,
d'illustrations naïves ou même d'oeuvres d'art. Sur un rapport annuel, par
exemple, on utilisera des illustrations très sophistiquées, donnant une image
très valorisante de l'entreprise, plus qu'une photo. La photographie reste
toujours dans le milieu de gamme alors qu'une illustration faite à la main par
un artiste est clairement plus haut de gamme. Mais, à l'inverse, une BD, par
ses côtés simplicité et proximité, est beaucoup mieux adaptée à une
communication orientée CSP moins. Autre phénomène intéressant à noter, le
voyage se vend de plus en plus à l'aide d'illustrations. Elle véhicule une
grande symbolique, exprime d'autres choses que le simple produit vendu, une
part de rêve notamment. Et elle est directement accessible au plus grand
nombre. En revanche, l'illustration n'est pas du tout adaptée à la vente de
produits matériels, surtout dans le cadre de la VPC, où la vérité de l'image
prime (voir le témoignage de Bruno Sachet, coordinateur de la Direction de la
publication de la Camif, p. VI).