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Adrexo et DHL: les outsiders du marché français

Huit opérateurs alternatifs se positionnent actuellement face à La Poste qui bénéficie encore d'un service réservé. Une situation comme tant d'autres en Europe dans laquelle Adrexo et DHL Global Mail se posent comme de véritables concurrents.

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A deux ans de sa probable ouverture totale, le marché postal français se dessine avec un opérateur historique d'un côté et la concurrence de l'autre. Un marché qui ressemblera beaucoup à ceux des pays européens adjacents, comme la Belgique ou l'Allemagne.

Selon les annonces faites fin 2006, La Poste continuera certainement à garder un leadership incontesté. Le groupe prévoit de poursuivre sa croissance en 2007 (+ 3% du chiure d'affaires), même si son activité courrier sera parallèlement en légère décroissance (-1% en 2007). Sur son dernier exercice, La Poste a généré un bénéfice net de 700 MEuros, et ce malgré les 1,2 MdEuros d'investissements réalisés dans le cadre de son plan de modernisation. Les trois phases de réduction du service réservé n'ont donc pas été fortement préjudiciables pour La Poste, même si cela représente un segment libéralisé de 1 MdEuros. Une influence modérée grâce au service réservé et à l'ouverture de La Banque Postale début 2006.

Face à La Poste, huit entreprises ont reçu une licence postale de la part du régulateur français des télécommunications (Arcep). Pour cinq d'entre elles - IMX, DHL Global Mail, Spring Global Mail, Belgian Post International et Swiss Post International -, il s'agit d'une licence transfrontalière leur permettant de prendre en charge des flux de courriers entrants ou sortants de France. Un marché aujourd'hui totalement régulé où la compétition est forte.

Denis Cayet (IMX France):

«A partir de 2009, nos clients prendront conscience de l'existence d'une véritable alternative postale.»

Quatre autres entreprises émanent d'opérateurs historiques européens, seul IMX étant indépendant. «Pour nous, la libéralisation de 2009 aura peu d'incidence, puisque notre activité est dérégulée depuis 2003. En revanche, cela pourrait avoir un impact sur la mentalité des entreprises: nos clients prendront conscience de l'existence d'une véritable alternative postale», commente Denis Cayet, directeur d'IMX France. Son avis est unanimement suivi. Toutefois, aucun ne possède aujourd'hui un réseau local de distribution de courrier.

Le réseau domestique, quant à lui, est encore soumis en partie au service réservé (courrier de moins de 50 grammes dont le tarif est moins de trois fois supérieur à celui de La Poste). Depuis janvier 2006, trois opérateurs ont reçu une licence et développent un réseau de distribution localisé: Adrexo en juin 2006, officiant actuellement à Lille, Lyon, Marseille et dans les Hauts-de-Seine; Althus en septembre, dont le réseau est situé à Annecy, Chambéry et Valence; et Stamper's (connu sous le nom commercial de Fox Messenger) en septembre également, est situé à Pau.

Investissements massifs

Selon La Poste, le marché ne devrait pas changer de visage d'ici la libéralisation totale, qu'elle intervienne en 2009 on après. Et sur les huit concurrents actuels, deux d'entre eux ont les moyens de devenir de vraies alternatives à l'opérateur historique. D'abord Adrexo, dont l'actionnaire principal a débloqué des fonds pour investir massivement sur les trois prochaines années afin de constituer un réseau de messagers. Puis DHL Global Mail, filiale du premier opérateur européen en termes de chiffre d'affaires, Deutsche Post. Ce dernier a une forte expérience internationale, notamment grâce à des opérations de croissance externe: Global Mail et Smartmail aux Etats-Unis, Interlanden et Mail Merge aux Pays-Bas, Speedmail au Royaume-Uni, Unipost (participation minoritaire) en Espagne et Koba en France. Si la filiale française de l'opérateur alternatif ne s'appuie pas encore sur un réseau de distribution propre et semble se concentrer sur le courrier transfrontalier et l'arbitrage stratégique, son patron, Gunnar Gràf ne nie pas avoir des ambitions sur le second marché postal européen: «Plusieurs alternatives existent pour constituer un réseau. propre», notamment racheter un réseau existant. Et pourquoi pas celui d'Adrexo?

S.A.

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