Résistance
Comportement d’opposition à une action ou à un mouvement. Dans le cadre des relations contractuelles existant entre distributeurs et producteurs, la stratégie de résistance consiste pour le distributeur à éviter que le producteur ne lui impose sa loi. Il agira alors de sorte à ne pas se retrouver dépendant du producteur. Catherine Lapassouse explique que : « Le concept proposé fait référence à un comportement non pas de négociation mais d’opposition et de tentative de contrôle de l’amont : le distributeur cherche à limiter les moyens d’influence dont dispose le fabricant en commercialisant des produits de substitution ou en rejoignant un groupement d’achat. » Bernard Pras précise que : « Les entreprises de distribution qui réussiront à accroître leur volume d’achat, donc leur taille ou leurs poids, et qui diversifieront leurs sources d’approvisionnement diminueront leur dépendance vis-àvis du producteur. » Un comportement de résistant illustre donc l’émergence d’une stratégie d’appropriation en réponse à des structures de domination pour reprendre la définition originelle de Mark Poster (1992). Dominique Roux précise que : « Les consommateurs protestent de façon ponctuelle et collective mais ils résistent également en silence, de manière isolée et parfois durable, ce qui préjuge de conséquences d’autant plus néfastes pour les entreprises. Le caractère réactif et adverse de ces comportements permet de les regrouper sous le vocable général de résistance […] La résistance renvoie à deux notions : une manifestation d’opposition dans une situation perçue comme oppressive, et une propension variable à s’opposer. De la première acception découle le principe d’une résistance situationnelle, c’est-à-dire d’une réponse diversement active ou réactive d’un individu à une pression perçue, tandis que la seconde évoque une résistance dispositionnelle, aptitude physique ou tendance psychologique particulière à réagir. Les emplois du terme dans divers champs disciplinaires attestent de ces deux conceptions. »
