PepsiCo lance un audit pour mesurer son impact environnemental et économique.
La marque prépare une action mondiale pour promouvoir l'agriculture durable et un approvisionnement responsable. Elle veut s'appuyer sur un audit réalisé par la société Auditus
Selon Dan Bena, directeur du développement durable de PepsiCo, l’étude d’AUDITUS servira de base pour mesurer ce qu'il appelle le “Retour Social sur Investissement” (ROI) et évaluer financièrement l’impact économique, social et environnemental de la supply chain de PepsiCo, mais aussi de n’importe quelle entreprise. « Lorsque nous avons commencé à regarder ce problème nous nous sommes vite rendus compte qu’il n’existait pas de standard pour mesurer les effets de la chaîne d’approvisionnement », explique Dan Bena à Green Business. Aucune agence ne peut réellement appréhender la diversité de l’activité agricole ».
L’étude commanditée par PepsiCo porte sur la gestion des ressources (eau, énergie, émissions), comme sur la productivité, la préservation des sols, la biodiversité. Elle couvrira également les impacts sociaux (sur les communautés locales, les droits humains, le respect des droits locaux, etc.). La première partie de l’étude sur l’environnement sera conduite cette année, alors que l’impact social et économique sera audité l’an prochain.
Disposer de méthodes valables pour mesurer l’empreinte globale d’une entreprise sur son écosystème semble être un souci partagé par un nombre croissant de CEO. En mai, Jochen Zeitz, p-dg de Puma s'était adressé à PriceWaterhouseCoopers et à Trucost pour établir un EP&L (Environment Profit & Loss) pour la marque. « L'EP&L marque une étape importante pour nous », déclarait-il en publiant les premiers résultats de son bilan environnemental (pertes et profits).
Son impact sur l’environnement avait été estimé à 94,4M€ pour 2010, répartis presque également entre les émissions de GES (gaz à effet de serre) et l'utilisation de l'eau. Les émissions de GES, calculés par PwC, représentaient 47M€, tandis que l'utilisation de l'eau, calculé par Trucost, était évalué à 47,4M€. « Les entreprises doivent prendre en compte et, finalement, intégrer dans leur business modèles les coûts réels de leur dépendance à l’écosystème », soulignait à l’époque Jochen Zeitz. « PPR encourage l'industrie à adopter cet outil [NDLR: de mesure] », a-t-il ajouté.
Confrontées à l’opinion publique, les grandes entreprises défrichent en fait un domaine totalement nouveau. Elles tentent d’introduire une dose de rationalité, de mesure, de comparaisons en matière de “responsabilité sociale des entreprises et de développement durable”. Bref de passer des paroles aux actes, ce qui suppose de disposer d’outils de gestion permettant de calculer, en positif (les taxes…) comme en négatif (les prélèvements sur les ressources naturelles…) leur activité… Ce qui n’est pas une mince affaire compte tenu de la complexité des phénomènes à analyser (le coton par exemple pèse très lourd dans le bilan de Puma en terme de consommation d’eau, mais indirectement, via ses fournisseurs). PepsiCo, Puma et Adidas (qui aurait un projet similaire) font peut-être œuvre de pionniers.
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