Big Année et Bonne data !
Avec la collaboration de Thiery Vallaud*, éminent spécialiste du datamining, nous vous proposons d'aborder la data science et le big data sous l'angle de la formation.
Plus un jour sans un article, conférence, livre blanc … c’est Le sujet phare du moment… Nouveau pétrole, révolution numérique, cauchemar orwelien… La grosse données est partout !
Le début d’année est toujours propice aux bilans et aux prévisions, aussi avant de nous lancer dans une hasardeuse analyse quant aux devenir de ces métiers, il nous paraissait intéressant de revenir sur l’offre de formation… car on ne nait pas data scientist…on le devient…
Les stratégistes nous l’ont prédit … en 2017 aux US ce sont entre 140 000 à 190 000 data spécialistes qui manqueront voire sur un plan mondial prés de 400 000 à horizon 2018…
Même s’il nous nous faut raisonner globale, qu’en est il de notre bel hexagone…
Douce France…
La France dispose d’atouts de taille pour répondre à ce défi, et notamment grâce excellence mathématique et statistique reconnue de la City londonienne jusqu’en Silicon Valley
Historiquement nous retrouvons dans la population des spécialistes de la données, de très nombreux statisticiens – mathématiciens, selon Jean-Michel Poggi, professeur à l'Université Paris V Descartes et président de la Société Française de Statistique, l’offre de formation est large, de Bac +3 à Bac +5,6 voire plus.. il en existe plus d’une centaine (plus de 12 IUT, un peu plus de 25 licences générales et professionnelles, 70 masters, sans compter les écoles d’ingénieurs où la statistiques et le traitement de données y ont une place de choix comme à l’Ensae, l’ensai, Encib, l’ensimag, les écoles du réseau Polytech, les Insa…)
Aussi même si les formations en statistiques et décisionnelles classiques mènent logiquement au métier de la data sciences, ces dernières années ont vu apparaître aussi des formations avec les libellés spécifiques Big Data et/ou data sciences.
Il est intéressant de noter que ces formations viennent plus souvent de l’informatique et d’autres disciplines que de la statistique pure, notons parfois même des formations venant d’écoles de commerce.
C’est ainsi que Telecom ParisTech a accueilli sa première promotion du Master Big Data en septembre 2013, devenant aussi la première formation « big data » européenne. Pour son initiateur, Stéphan Clémençon, dans son application nouvelle des mathématiques au business, le bigdata est la « nouvelle finance ». Voilà certainement de quoi attirer de nouveaux talents…
L’université Paris 6 prévoit quant à elle une nouvelle filière Données, Apprentissage et Connaissance, inclue dans son master Informatique, pour la rentrée 2014.
Grenoble Ecole de Management et Grenoble INP proposent elles aussi une formation au Big Data pour la rentrée 2014.
A la rentrée 2013, IBM et HEC Paris ont créent un nouveau cursus spécialisé "Big Data et Business Analytics"
Sur un “marché très porteur » en terme de demande de compétences, et tout à la fois pénurique en ressources humaines, on peut imaginer que les formations vont se multiplier. Il faudra évidemment “faire le tri”, toutes ne se vaudront pas forcément. Il faudra en autre bien vérifier l’accréditation des diplômes et la validité des formations privées.
Les prix de ces formations privées varient entre 7K€ et 15K€ par an pour une durée moyenne de deux ans.
Pénurie immédiate… et demain…
On parle d’une pénurie de personnes formées mais attention comme souvent les acteurs industriels de l’informatique dans le passé l’ont déjà expérimentés, les formations apportent souvent trop tard les profils attendus ce qui peut avoir pour effet une baisse les salaires à l’embauche.
Enfin ces cursus qui cherchent à créer un profil mixte sont très difficiles à la fois sur le plan statistiques et informatiques et donc à priori assez rebutante pour les jeunes diplômés.
Ici nous touchons bien à un sujet plus profond, qui est celui de la baisse massive d’étudiant dans les filières scientifiques. Ainsi sur la période de 2004 à 2008, le nombre de talents formés au business analytics a même diminué de 14%
Aussi, bien que, bien positionnée, dans cette guerre des talents, la Fance dans ce même temps éprouve une certaine difficulté à répondre à sa propre demande,
Actuellement une centaine de postes liés au Big Data sont à pourvoir en Ile-de-France. Et ce sont les profils d'expérimentés qui restent les plus difficiles à trouver.
Et ailleurs ?
Selon une étude menée par le cabinet McKinsey sur le big data et le développement de la fonction de Data scientist, le stratégiste estimait que la demande sur ces profils pourrait atteindre 1,5 millions de postes dans le monde en cinq ans !
Avec pour conséquence un marché mondial à la faveur des candidats… et pour certains pays la fuite de ses cerveaux...
Outre-atlantique, toutes choses égales par ailleurs, le constat est sensiblement le même, une demande de compétences très importante, et un déficit de ressources tout qui l’est tout autant...
L’American Statistical Association recense bien plus d’une centaine de formations ayant trait directement aux data sciences & au big Data et chaque grandes universités américaines a développé son programme, pour plus d’informations, rendez-vous sur le site de l’amstat…
Ce nouveau challenge technologique voire cette nouvelle révolution industrielle des années 2010-2020. Dépasse largement les domaines techniques et informatiques, le Big Data suscite un vif intérêt auprès des politiciens, des scientifiques, des entreprises…
Ecole d’ingénieur en informatique avec des diplômes en « Big Data »
*Thierry Vallaud est responsable data mining et du décisionnel de Socio Logiciels dont il aussi le Directeur Général Adjoint.
SOCIO Logiciels est un acteur reconnu dans l'analyse des données propres aux sciences humaines, en maintenant une expertise dans les domaines des statistiques, du datamining, le décisionnel et le le géomarketing.