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Vous avez dit curation?

Publié par La rédaction le
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Marie-Juliette Levin Rédactrice en chef

@ Arnaud Olzsac

Marie-Juliette Levin Rédactrice en chef

La sémantique du Web ne rejoint en rien la langue de Molière. Bien souvent d'origine anglo-saxonne, les termes usités sur la Toile ont parfois du mal à trouver leur équivalent francophone. Dernier exemple en date, la curation. Retenez bien ce nom, la curation est annoncée comme la tendance forte de l'année et concerne les contenus diffusés en ligne. Directement importée des Etats-Unis, où le phénomène cartonne, ce terme est issu du mot curator, qui désigne, en anglais, les conservateurs de musée qui sélectionnent des oeuvres en vue d'une exposition. Qui sont leurs avatars sur le Net? Dans la même logique, ceux qui trient, sélectionnent et mettent en scène les informations publiées. En effet, dans un monde de gazouillis, de posts, de fans et de blogs, de nombreux flux d'informations circulent, se croisent et s'agrègent au gré de l'inspiration infinie des internautes. Et si trop d'info tuait l'info? C'est en partant de ce constat que certains acteurs proposent des plateformes de curation (Pearltrees, Curatedby, Scoop.it), endossant ainsi le rôle de «rédac' chef du web», pour mettre à la disposition de passionnés des contenus de qualité sur des thématiques données. Dans la jungle du web où chacun tisse sa toile, les curators s'apparentent à des documentalistes avisés, qui permettent à des internautes de rassembler des infos essentielles, sans pour autant s'encombrer d'une page sur Facebook ou d'un blog chronophage. Exit les algorithmes, la curation marque le retour en force de l'humain et de son lot de subjectivité. On assisterait, selon certains, au «troisième étage de la démocratisation du Web», après la libre consultation des données et l'enrichissement de celles-ci par chacun. Dans cette quête de sens, inutile de dire que les marques ont leur carte à jouer, en affinant leur stratégie de brand content.

La rédaction

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