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Une culture de l'exploration du mouvement

Après quinze ans de danse classique, Sylvie Briand s'est lancée dans une formation complète de fitness. Aujourd'hui, professeur au club du Quartier Latin, elle nous explique sa vision des nouvelles relations au corps et à l'esthétique.

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Que pensez-vous de la vision dominante actuelle du sport ?


Ce que l'on voit dans les médias est limité au domaine très particulier du sport-business et ne faire guère de place au sport en tant que tel. Ce qui ne donne pas un reflet juste des préférences des gens.

Qu'observez-vous chez vos élèves ?


Le fitness est en train d'évoluer. Nous ne sommes plus à l'époque où il fallait suer à grande eau et s'arracher la tête au moment des abdos (rires). Mais beaucoup de gens n'arrivent encore à ressentir leur corps que dans la douleur, que s'ils se font mal. Ce qui est le cas chez la majorité des hommes qui travaillent de manière mécanique. Certains n'ont pas conscience de l'endroit où ils sont, de ce qu'ils font, de leur relation à l'espace. Ils voudraient être eux-mêmes des modèles et ne savent pas se fixer de limites. Les femmes sont plus aptes à ressentir leur corps sans lui faire violence, à le délier, à lui donner de l'amplitude. Avec le mind body, j'apprends à mes élèves à intérioriser et intellectualiser leurs gestes. Cette exploration du mouvement donne une vraie "culture" physique. C'est aussi une façon de s'interroger sur sa vision de la sexualité et le rapport à son propre corps.

Pensez-vous que de nouvelles esthétiques soient à l'oeuvre ?


En effet, je trouve que l'on assiste à une désaffection croissante vis- à-vis des corps de la mode et des anorexiques amorphes. Au Club, je vois beaucoup de femmes devenir plus musclées et plus puissantes dans leur finesse et leurs formes féminines.

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