Quelle relation client dans la Téléphonie mobile ?
Research International France et Marketing Magazine se sont associés pour analyser chaque mois un secteur d'activité sur la base d'un modèle normé de la relation client développé par RI. Quatrième secteur : la Téléphonie mobile, après la Banque, l'Assurance et l' Automobile.
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Satisfaction client et Fidélité constituent deux indicateurs
incontournables dans l'analyse de la relation client. Toutefois, ils
apparaissent de plus en plus comme insuffisants dans un contexte où la qualité
des services rendus atteint souvent des niveaux élevés et où parallèlement la
maturité client s'est largement développée. Maintenir son porte-feuille clients
devient alors une condition nécessaire, mais sûrement plus suffisante pour
garantir le succès d'une entreprise. L'originalité du modèle Research
International réside dans sa capacité à aller au-delà de ces deux premiers
indicateurs. En effet, il intègre une troisième dimension : la Profitabilité.
Il ne s'agit plus seulement aujourd'hui pour une entreprise de satisfaire ou
même de garder ses clients pour assurer son devenir, il est en effet
indispensable qu'elle développe des relations durables et profitables avec ses
clients. Sur la base de recherches et d'expérimentations conduites tant aux
Etats-Unis qu'en Europe, Research International a défini deux indicateurs
normés qui caractérisent la qualité de la relation client instaurée : • Index
Cross-sell / ventes croisées, • Index Up-sell / montée en gamme.
Les leviers pour renforcer la qualité de la relation clients
Ces mêmes études ont également permis de démontrer qu'il existe une
corrélation forte entre la qualité de la relation client et la nature de la
relation instaurée. En effet, une relation basée uniquement sur des dimensions
fonctionnelles est moins à même de générer une relation client forte et
durable, qu'une relation client basée à la fois sur des dimensions
fonctionnelles et sur des dimensions émotionnelles. La dimension fonctionnelle
de la relation correspond à “ce que j'obtiens en tant que client” alors que la
dimension émotionnelle relève de “ce que je ressens en tant que client”.
Research International a ainsi créé deux indicateurs normés pour qualifier la
nature de la relation client selon ces deux dimensions : • Index fonctionnel,
• Index émotionnel. Chacun de ces indicateurs étant calculé à partir de quatre
items. Le modèle Research International calcule ainsi, pour chaque client
interrogé, deux scores selon la nature de la relation qu'il entretient avec son
fournisseur : un score fonctionnel et un score émotionnel. Premier constat :
quel que soit le secteur d'activité (ont été investigués la Banque,
l'Assurance, la Téléphonie mobile, l'accès Internet, le transport aérien …) et
quel que soit le pays (Etats-Unis, Royaume-Uni, France), il existe extrêmement
peu de clients ayant une relation basée sur un émotionnel fort (score
émotionnel élevé) alors même que le fonctionnel n'est pas satisfait (score
fonctionnel faible). Les clients des opérateurs de téléphonie mobile français
sont à ce titre identiques à ceux de tous les marchés étudiés : seulement 1 %
d'entre eux présentent à la fois un score émotionnel élevé et score fonctionnel
faible.
Développement de la relation : des niveaux très moyens
L'étude on line réalisée en France par Research
International auprès des équipés mobiles permet d'identifier plusieurs
faiblesses caractérisant les relations clients développées dans ce secteur. En
tout premier lieu, plus de la moitié des clients (54 %) présente des scores
fonctionnels et émotionnels faibles (des différents secteurs déjà présentés
dans ces pages, c'est le taux le plus élevé observé). Toutefois, ce faible
résultat ne se traduit pas par un taux de rétention particulièrement faible,
puisqu'ils sont quand même 56 % à déclarer envisager de maintenir leur relation
avec leur opérateur. Il est vrai que ce secteur dispose de ce point de vue
d'une pratique particulièrement efficace : les durées d'engagement liant tout
client forfait à son opérateur pendant un durée minimale de douze voire
vingt-quatre mois (durée généralement reconduite à l'occasion d'offres de
fidélisation de type renouvellement de terminal). Si l'index de rétention est
ainsi maintenu à un niveau correct, nous ne sommes pas surpris d'observer, en
revanche, que les indicateurs de développement de la relation (index de ventes
croisées : 23 % - index de montée en gamme de 6 %) demeurent à des niveaux très
moyens voire faibles. Parallèlement, les clients présentant des index
fonctionnels et émotionnels élevés ne sont que 14 % : score particulièrement
faible (pour mémoire, ils étaient de 23 % dans le secteur Banque et de 28 %
dans le secteur Assurance et dans le secteur Automobile). Ces clients, bien que
peu nombreux, représentent pourtant un véritable potentiel de développement
pour les opérateurs. En effet, alors que l'index de rétention s'établissait à
56 % pour les clients présentant des scores fonctionnels et émotionnels
faibles, il croît à 81 % auprès de ceux présentant un index fonctionnel fort
pour atteindre même 97 % auprès de ceux se caractérisant par une relation
complète (index fonctionnel et émotionnel forts). On observe ici le gain que
peut apporter une relation fonctionnelle satisfaisante (index de rétention : +
25 points). Mais doubler cette relation fonctionnelle par une relation
émotionnelle permet d'atteindre des scores de potentiels de développement
nettement plus encourageants : index de ventes croisées : + 24 points entre
ceux qui présentent uniquement une relation fonctionnelle (index = 33 %)
comparativement à ceux qui présentent une relation complète (fonctionnelle et
émotionnelle – index = 57 %) ; index de montée en gamme : + 10 points entre ces
deux mêmes populations (de 7 % à 17 %).
Des analyses affinées en fonction du profil des équipés mobiles
Ces analyses globales
doivent être affinées en fonction de la nature et des profils des équipés. Le
type de formule souscrite notamment fait apparaître des différences peu
favorables quand on connaît l'évolution du marché. En effet, les clientèles
prépayées, minoritaires par le passé, représentent aujourd'hui la part la plus
importante des équipés mobiles. Or, cette population présente des relations à
l'opérateur globalement de moins bonne qualité que les clientèles forfaits (62
% des clients ont des scores émotionnels et fonctionnels faibles contre 53 %
des forfaits ; 10 % ont une relation complète contre 14 % chez les forfaits).
Les nouvelles formules de type mini-abonnements, comptes mobiles… plus
récemment proposées sur le marché semblent a contrario pouvoir créer des
relations à forts potentiels : relations fonctionnelles et émotionnelles. De
nouvelles opportunités pour les opérateurs ? De bons résultats à confirmer dans
le temps.
Modèle RI Index de profitabilité
(chaque index correspond à un pourcentage d'agrément calculé à partir de plusieurs items). - Index de Rétention : propension à rester client - Index Cross-sell : propension à souscrire à de nouveaux produits ou services - Index Up-sell : propension à monter en gamme Index de qualité de la relation client (chaque index correspond à une note sur 10 calculée à partir de plusieurs items). - Index Fonctionnel : performance de la relation sur les dimensions fonctionnelles - Index Emotionnel : performance de la relation sur les dimensions émotionnelles