Pour la vue, Visual n'en fait jamais trop
En choisissant, dès 1993, la vue comme territoire d'expression, les
opticiens Visual cultivaient l'originalité dans un univers concurrentiel
essentiellement axé sur les produits et les prix. Quelque sept ans plus tard,
et alors que l'environnement concurrentiel évolue tant en termes d'acteurs que
de positionnement, Visual entend donner un nouvel élan à son territoire de
marque. « Une évolution du concept des magasins est mise en chantier, annonce
Lionel Cevaer, directeur du marketing et de la communication. Par ailleurs, le
développement de l'enseigne dans les grandes villes se poursuit. Quatre
magasins sur les 40 programmés ont déjà ouvert leurs portes. » Pour accompagner
ce développement, doté d'une ligne d'investissement de 180 millions de francs,
l'enseigne et son agence, Enjoy Scher Lafarge, ont fait le choix du retour en
télévision avec une nouvelle création pour le moins décoiffante. Déclinant une
fois de plus l'humour à froid, l'agence a enfoncé un peu plus le clou,
réalisant un film qui a le mérite d'être une vraie nouvelle création. Création
qui risque fort de hérisser le poil des électeurs de Chasse, Pêche, Nature et
Tradition. Dans un petit matin brumeux, un jeune chasseur revient vers sa
voiture une bête sur les épaules. Après avoir chargé cette dernière dans le
coffre, le jeune homme appelle son compagnon à quatre pattes. Compagnon qui
tarde à revenir, et pour cause, c'est lui qui gît sur la banquette arrière.
Stupéfaction et rire assurés. « Nous assistons à une véritable inflation des
investissements sur le marché. En 1999, ils ont progressé de 18 % pour
atteindre 392 millions de francs, estime Lionel Cevaer. Visual investit six
fois moins que les autres acteurs du marché. Pour défendre son territoire, il
fallait donc une création forte. » Avant d'ajouter que cette création a été
largement plébiscitée par les 250 opticiens du réseau. « La plupart d'entre eux
connaissent la réalité de la chasse. Ce type d'accident arrive fréquemment. »
Booster la notoriété
Quant au choix de la télévision,
il se justifie par la volonté de faire décoller nationalement la notoriété de
l'enseigne. « En 1995, lorsque nous avons choisi de communiquer en télévision,
il s'agissait d'un vrai parti pris, explique Lionel Cevaer. Il fallait en effet
installer la marque autour d'un positionnement : le métier d'opticiens. Pour ce
faire, nous devions choisir un média national alors même que les 350 points de
vente du réseau se trouvaient dans des petites villes. » Aujourd'hui, si la
recherche de notoriété demeure d'actualité (30 % en nationale assistée, 60 à 70
% dans les zones de chalandise), il faut de surcroît toucher une cible précise
: celle des 25-35 ans. « Nos magasins enregistrent de bons résultats
économiques. Le chiffre d'affaires de Visual progresse de 5,3 % et celui de
Visual Developpement de 10 %, poursuit Lionel Cevaer . Ces résultats
s'expliquent, entre autres, par le fait qu'une partie importante de notre
clientèle est composée de presbytes. Une analyse fine de nos fichiers a ainsi
mis en évidence que 70 000 de nos clients sont des presbytes, soit 9 points
au-dessus de la cible. Certes, cette dernière progresse fortement mais elle est
également celle que tous les opticiens veulent toucher. Nous allons donc
chercher à être les meilleurs sur les plus jeunes. C'est, notamment, le but
visé par le nouveau film dont le ton doit séduire les moins de 40 ans. »
Parallèlement au film, deux nouvelles affiches ont été créées, toujours dans le
registre de la confusion. Sur la première, le petit neveu de Bruce Lee brandit
des saucissons en lieu et place de son nunchaku. La seconde nous livre une
scène d'agression dans un parking où on ne sait qui de l'agresseur ou de
l'agressé a le plus besoin des conseils d'un opticien. Une nouvelle page d'une
saga dont on ne se lasse pas.