Les sens du marketing
Ce n'est pas forcément la plus visible des manifestations marketing des
produits et des marques. Non plus celle qui donne le plus matière à
littérature, retombées médiatiques ou manifestations diverses. Et pourtant,
discrètement mais sûrement, elle gagne un statut tout à fait appréciable. Qui
risque d'en faire un ingrédient indispensable de toute stratégie marketing.
Aussi bien dans le secteur des produits de grande consommation, et au-delà de
l'alimentaire où elle s'est d'abord développée, que dans celui de l'automobile,
du textile, des biens d'équipement... jusqu'aux points de vente eux-mêmes.
"Elle", c'est la dimension "sensorielle". Qui touche aussi bien au contenu
qu'au contenant et désormais à l'environnement. Sans volonté préétablie
d'ailleurs, ce nouveau numéro de Marketing Magazine se fait, en deux occasions,
l'écho de réflexions et d'avancées concrètes en la matière. L'une est centrée
sur l'olfactif, l'autre davantage sur les sens qui, jusqu'à présent, n'ont pas
encore été les plus explorés, tel que le toucher. Mais que de nouvelles donnes,
qui sont issues d'ailleurs de mouvements profonds de la société, ne permettent
plus de négliger. De toutes façons, une dimension aussi classique que peut
l'être le goût en matière alimentaire est elle-même clairement l'objet de plus
en plus d'attentions de la part des industriels. Tant il est vrai, et surtout
en ces temps de crise de confiance, que le consommateur lui accorde une
importance majeure. Aussi bien au niveau de l'achat que, peut-être surtout, du
réachat. A une époque où l'on ne parle plus que de fidélisation clients,
nombreux sont ceux qui (re)découvrent que la première pierre d'une telle
stratégie est, bien avant les mécaniques les plus fines et personnali-sées qui
soient, le produit lui-même. Tout simplement. Et ce, à travers toutes ses
composantes. Et notamment celles qui touchent à la sensibilité même de
l'individu. Le marketing sensoriel a encore tout son avenir devant lui.