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Les Français mangent mieux

Moins de graisses, moins de sucre. En quarante ans, les Français ont modifié leurs habitudes alimentaires dans une optique de meilleure santé, sauf les jeunes qui consomment toujours plus de confiseries et de boissons sucrées, comme le montre une étude de l'Insee.

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En quarante ans, selon une nouvelle étude de l'Insee, la part du budget du ménage consacrée à l'alimentation est passée de 20 % à 14 %. L'urbanisation et des modes de vie de plus en plus sédentaires ont amené les Français à réduire les besoins en produits traditionnels à forte valeur nutritive comme les pommes de terre, les légumes secs, les oeufs, le riz ou le pain. De 1960 à 2001, la consommation de pain par habitant a diminué de 1,4 % par an en moyenne. L'augmentation du travail des femmes entraînant la baisse du temps consacré à la préparation des repas (trente-cinq minutes en semaine pour un dîner), mais parallèlement une hausse du niveau de vie grâce à l'apport d'un deuxième salaire, a fait progresser la demande de produits transformés (surgelés ou non) malgré leurs coûts. Sensibles depuis les années 1980, les préoccupations santé guident plus souvent les choix alimentaires d'une société devenue de plus en plus tertiaire et entraînent une hausse de consommation d'eaux minérales et une réduction de la consommation de graisse ou de sucre. Depuis 1971, la consommation, par personne, de sucre diminue de 3,1 % par an. Parallèlement, les Français mangent moins de viande rouge et plus de volaille ou de viandes blanches, de poisson préparé, mais aussi davantage de légumes et de fruits, surtout sous forme transformée. Mais le grand gagnant des nouvelles habitudes de consommation des Français est le yaourt. La part des produits laitiers dans l'alimentation est passée de 7,4 % en 1960 à 13 % en 2001. De marginale, la demande de yaourts et de desserts lactés s'est accrue considérablement : les Français en mangent quinze fois plus aujourd'hui qu'en 1960. Le fromage reste toujours apprécié, et, malgré les préoccupations diététiques de nos concitoyens, il s'en consomme 3,4 fois plus par personne en volume.

Sauf les jeunes


Si l'hygiène alimentaire des Français s'est améliorée, ces dernières années, il n'en reste pas moins vrai que la consommation de confiseries et de pâtisserie a augmenté de 200 % en quarante ans. Celle de boissons sucrées a pris 4,5 % en volume par an. Ces achats sont plus souvent le fait des jeunes et des jeunes ménages qui, d'une façon générale, préfèrent les aliments élaborés aux produits bruts. A l'opposé, les ménages de plus de 65 ans sont plus attentifs à leur santé. Et ceux-ci disposent de plus de temps pour faire leurs courses et cuisiner. Ce sont les plus gros consommateurs de fruits, de légumes, de viandes blanches et de poissons. Il est paradoxal de voir augmenter la consommation de produits connotés "santé et forme", alors que les habitudes alimentaires des jeunes n'ont jamais été aussi mauvaises. Une génération d'obèses est en préparation.

Anika Michalowska

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