L'omnibus a le vent en poupe
Ce n'est pas un hasard si les omnibus pesaient, selon Syntec, 6,1 % des techniques d'études en 2000. Ils permettent d'apporter au client l'information souhaitée dans des délais rapides, à un coût plus faible que l'ad hoc pur. Le coût de la collecte est amorti sur plusieurs clients, tout en aidant les instituts à faire tourner et rentabiliser leur réseau d'enquêteurs.
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Nombreux sont les outils packagés qui utilisent les omnibus "maison". Chez
Taylor Nelson Sofres, les bilans Effipub dans leur forme standard, les bilans
de marque Conversion Model sont faits par omnibus. Les nouveaux programmes
d'études en souscription d'Ipsos (ConsoTrack, Trend Observer, Eurobserver,
France Observer) utilisent les ressources des omnibus du groupe. Le nombre
d'omnibus par téléphone ou en face à face, en France, qu'ils soient grand
public ou spécialisés (médecins, monde financier, agriculteurs), souligne
l'importance que revêt ce mode de recueil. Et les clients institutionnels,
parce qu'ils ont une approche plus marketing grand public, commencent également
à l'utiliser. Nés en 1947 (le premier omnibus français a été lancé cette
année-là par l'Ifop), les omnibus sont aujourd'hui près d'une vingtaine. Et il
s'en crée régulièrement, en fonction de l'arrivée de nouveaux modes de collecte
(Internet) ou des problématiques client. Le Capibus d'Ipsos peut ainsi passer
multimédia en multipliant les vagues. Le rapprochement entre CSA et TMO a eu
pour effet de permettre la mise en place d'un omnibus téléphone (Pastel), en
plus de l'omnibus face à face. Taylor Nelson Sofres Santé a lancé il y a peu
OmniMed, un omnibus en ligne auprès de médecins en France, en Grande-Bretagne
et bientôt dans d'autres pays européens. Ifop a en projet un omnibus
téléphonique mensuel auprès des très petites entreprises, Filifop Pro, auquel
on pourra greffer un sur-échantillon de pharmaciens et de médecins, mais aussi
d'autres professions. Autre nouvel omnibus auquel travaille l'Ifop, mais cette
fois auprès du grand public, un omnibus sur des problématiques de santé. « Il
suivra trois grandes familles de pathologies, explique Olivier Bauby, directeur
général adjoint de l'Ifop. Celles que je qualifierai de "bobologies", les
pathologies périodiques et les pathologies chroniques. Il sera possible de
réaliser des typologies de consommateurs-patients de les croiser par pathologie
et de les suivre dans le temps. Ou encore d'y ajouter les problèmes cutanés. »
Cet omnibus CATI devrait être développé en France, Grande-Bretagne, Allemagne,
Italie, et dans les pays d'Europe du Nord, « pour commencer ». BVA lancera en
septembre 2002, sous la pression de la demande, un omnibus "leaders d'opinion"
de 400 individus, moitié monde politique, moitié monde économique, interrogés
par téléphone tous les deux mois. « Les clients ont désormais la possibilité de
s'insérer très facilement dans une vague, indique Danièle Cantau, directrice de
Consumer Sofres. Les périodicités des omnibus se rapprochent, l'offre est plus
puissante, plus souple, due à une très forte régularité. » « L'omnibus est une
façon de mutualiser les coûts du terrain et de poser des questions à moindre
frais », constate Yves Loué, directeur général adjoint de l'Institut français
de Démoscopie.
Une offre de plus en plus européenne
Au
départ, franco-française, l'offre des instituts en matière d'omnibus se fait
internationale, ou du moins européenne, au fur et à mesure que les demandes en
études internationales se font plus nombreuses. Les gros acheteurs d'omnibus
européens sont actuellement la téléphonie, les NTIC, Internet et les
laboratoires pharmaceutiques. Ipsos a, dans ce domaine, une offre
particulièrement puissante au niveau hexagonal, européen et mondial (Capibus
France, Capibus Europe, Express France, Express Europe, Global Express, The
Eastern European Omnibus, The Asian Omnibus, World Monitor). « Ipsos a une
vraie logique internationale de travail en commun, explique Benoît Tranzler,
directeur général d'Ipsos Observer. Nos filiales ont passé un accord financier
entre elles. » Résultat : un client qui achèterait l'omnibus pays par pays ou
plusieurs pays à la fois paierait le même prix. « Nous avons une équipe dédiée
dans chaque pays sur l'omnibus », ajoute-t-il. D'autres instituts ont également
développé une offre d'omnibus internationaux (GfK avec le réseau Eurobus et
Globobus, Iris avec l'outil MondioBus, Taylor Nelson Sofres...), même si elle
n'est pas toujours aussi intégrée que celle d'Ipsos. Avec le temps,
l'utilisation des omnibus a évolué. L'époque du "j'achète une question" existe
toujours, mais n'est plus la règle. « Désormais, on achète des omnibus avec de
vraies problématiques étude de marché, note Francine Cerf, directeur marketing
et commercial d'Ipsos Observer. Les omnibus ne sont plus limités à des
questions d'opinion ou d'image, ils sont également utilisés sur des études à
valeur ajoutée. Le monadique séquentiel a aujourd'hui une réponse omnibus et
les omnibus, parce qu'ils permettent de suivre un segment ou une cible, peuvent
faire office de mini-U&A. » Mais, « la grande différence aujourd'hui, constate
Danièle Cantau, c'est que les études qui passent sur omnibus sont des réponses
méthodologiques à une problématique donnée. » La palette de services proposée
par les instituts est tellement large que l'on peut choisir celle qui paraît la
mieux adaptée à la problématique du client : « A nous de choisir celle qui
convient le mieux », conclut Francine Cerf.