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Campanile redore ses deux étoiles

Plus de trente ans après sa création, Campanile monte en gamme tout en rajeunissant son concept, de la chambre au restaurant.

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«L es clients ont parlé, nous les avons écoutés». C'est ainsi que Steve Jacobs, président de Louvre Hôtels Eco (Campanile, Première classe, Kyriad), résume ce qui l'a conduit à donner un nouveau départ aux hôtels Campanile (380 en Europe dont 326 en France). Depuis 1976, date de leur création, les Campanile n'avaient pas modifié leur concept. Le rachat de Louvre Hôtels par le fonds d'investissements américain Starwood Capital, il y a deux ans, n'a fait qu'accélérer ce besoin de renouvellement. Fini donc le temps du clocher de village, Campanile se modernise des pieds à la tête, du logo à la restauration, et entend faire oublier tout ce que l'on disait de ses deux étoiles.

C'est à Chantilly que le nouveau concept a été testé depuis juin dernier, avec l'idée, selon Steve Jacobs, de «marquer un réel changement». Le groupe a donc investi plus de 500 millions d'euros pour rénover le parc existant et construire de nouveaux hôtels, en faisant appel à deux grands noms: Patrick Jouin pour le design, et Pierre Gagnaire pour la nouvelle carte de restauration. Fidèle à son image de marque, simplicité et authenticité chaleureuse, Campanile ajoute la carte du design. Elle se différencie ainsi des «chaînes industrialisées». Car pour Steve Jacobs, «l'hôtellerie économique ne veut pas dire hôtellerie sans âme».

L'espace restauration a également changé de look et de carte.

L'espace restauration a également changé de look et de carte.

Qualité et confort

Patrick Jouin, qui a par ailleurs travaillé sur le concept Velib' ou pour les restaurants d'Alain Ducasse, a relooké les chambres. Un soin particulier a été porté sur le confort des lits, plus grands et dotés de matelas Simmons, ainsi que sur la qualité du linge, comme la tête de lit matelassée. Au programme également: marketing olfactif, lampe design aux lumières ambrées, penderie moderne et vert pomme. Sans oublier la salle de bain décorée de bois et mosaïque avec lumière tamisée. L'autre grande nouveauté est la présence dans chaque chambre, d'un écran plat, d'une borne wi-fi gratuite, de prises iPod et MP3, ainsi que d'un service de VOD. 20% des chambres seront équipées d'un troisième lit, ingénieusement caché dans un bureau rabattable. Des chambres communicantes sont à l'étude, avec un objectif de 30% d'équipement, pour répondre aux besoins des familles.

Côté cuisine, la qualité a été retravaillée. La restauration représente entre 32 et 40% du chiffre d'affaires global des Campanile, la majorité (60%) des clients du restaurant étant indépendante des clients de l'hôtel. Le chef, Pierre Gagnaire, a conservé le buffet, tout en distillant «variété, convivialité, sincérité, saisonnalité et chasse aux calories inutiles». Pour un résultat alléchant et parfaitement présenté. «Ce n'est pas la haute gastronomie d'un palace, résume Patrick Jouin, mais la qualité simple d'une bonne auberge». Le concept sera décliné en fonction de la situation des hôtels, en périphérie ou au centre des villes. L'idée restant de créer un atrium lumineux attirant le client et d'abandonner le couloir extérieur. Pour les hôtels du centre-ville, un toit végétal sera aménagé. L'objectif est ambitieux. Le groupe vise la rénovation de l'ensemble du parc, soit 272 filiales et mandats. D'ici à fin 2009, ses 54 franchisés français devront adhérer au projet. 30 rénovations sont planifiées tous les trois mois, et l'ouverture de 60 nouveaux hôtels d'ici quatre ans sera soutenue par une campagne de communication.

Le concept s'étendra à l'étranger, dès novembre en Pologne, fin décembre en Espagne, et pour 2008, en Grande-Bretagne. Une augmentation des tarifs accompagnera cette montée en gamme.

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Aurélie Charpentier

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