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« Le modèle gratuit, j'y crois ! »

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Trois ans après son lancement en grande pompe par Vivendi, le portail 01net. décroche selon l'étude Médiamétrie eRatings.com la première place des médias en ligne. Nenad Cetkovic, directeur marketing du groupe Tests et éditeur du site 01net.com, revient sur les principes de ce modèle en ligne gratuit, à la fois professionnel et grand public, qui rapporte.

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Dans le débat qui oppose le modèle gratuit et payant, vous avez fait le choix du tout gratuit, pourquoi ?


Le portail 01net.com est un généraliste qui peut aussi bien intéresser un non professionnel de manière ponctuelle qu'un professionnel alors que les magazines se positionnent sur des centres d'intérêt. C'est avant tout un générateur d'audience. C'est pour cela que nous mettons tout le contenu des magazines du groupe Tests en ligne et en temps réel (01 Informatique, 01 Réseaux, Décision Micro, l'Ordinateur Individuel, Micro hebdo...). Que nous complétons par un éditorial spécifique réalisé par une équipe dédiée. Nous avons bien essayé de faire payer les archives en ligne en juillet 2002. Mais cela n'a pas marché et nous sommes revenus au système gratuit. En outre, je ne pense pas que le financement du Web doive dépendre des abonnements aux titres. Ce ne serait pas un système économique équitable. Et puis les abonnés préfèrent voir baisser le prix de l'abonnement plutôt que de le voir financer des services suppléme les titres traditionnels ?
C'est un faux débat. Il n'y a pas cannibalisation. Nous n'avons pas d'exemples de cannibalisation entre un journal en ligne et un quotidien, par exemple. Les utilisateurs sont différents. Il existe bien une frange commune mais le lecteur qui va uniquement sur le Net n'est pas un lecteur vraiment actif pour le titre papier. Nos internautes consultent une dizaine de pages par mois. Soit un à deux articles. Il s'agit essentiellement d'actualité que les hebdos ou les mensuels ne couvrent pas. Le site sert donc aussi de produit d'appel pour les titres.


C'est un faux débat. Il n'y a pas cannibalisation. Nous n'avons pas d'exemples de cannibalisation entre un journal en ligne et un quotidien, par exemple. Les utilisateurs sont différents. Il existe bien une frange commune mais le lecteur qui va uniquement sur le Net n'est pas un lecteur vraiment actif pour le titre papier. Nos internautes consultent une dizaine de pages par mois. Soit un à deux articles. Il s'agit essentiellement d'actualité que les hebdos ou les mensuels ne couvrent pas. Le site sert donc aussi de produit d'appel pour les titres.

Il existe donc bien, selon vous, une complémentarité entre presse papier et Internet ?


A l'heure actuelle, les contenus en ligne ne sont pas prêts de remplacer l'affect qui existe entre le lecteur et les journaux papier. Mais le Web a effectivement un réel potentiel de séduction en termes de notoriété, d'abonnement et de prospection. C'est bel et bien un média à part entière qui agit en synergie avec la presse papier.

Les annonceurs sont-ils de votre avis ?


Beaucoup d'annonceurs se rendent compte qu'Internet n'est pas seulement un outil de marketing direct mais avant tout un outil de notoriété. Mais ce n'est pas facile. Il faut savoir qu'en 2001, les annonceurs se refusaient de raisonner autrement qu'en termes de coût à la performance. C'est-à-dire au clic. Nous avons décidé d'arrêter d'utiliser ce jargon Internet pour parler d'audience. Nous avons tenu bon toute l'année 2002. En proposant des packages générationnels et thématiques sur les 18-25 ans et les 25-49 ans CSP+ par exemple. Et cela commence à payer. Des annonceurs généralistes, comme certains opérateurs téléphoniques ou automobiles comme Renault, Peugeot ou Mercedes, viennent. Sur un an, nous avons eu en moyenne plusieurs dizaines d'annonceurs de ce type par trimestre.

Cela veut-il dire que votre modèle est rentable ?


Le modèle sera rentable en 2003. Nous avons doublé notre chiffre d'affaires en un an et sommes en pleine croissance. Le chiffre d'affaires publicitaire du portail équivaut à peu près à celui d'un mensuel classique. La publicité rapporte environ quatre millions d'euros de revenus bruts par an. Soit 80 % des ressources. Mais le plus important est d'être revenu à une logique pragmatique. 01net. emploie aujourd'hui une équipe de vingt et une personnes dont douze journalistes contre une soixantaine à son lancement. Nous avons optimisé le fonctionnement et diminué considérablement les coûts techniques en automatisant, par exemple, fortement nos process. Il est inutile d'investir dans des développements informatiques coûteux qui n'ont aucune raison d'être. Pour l'instant du moins. En revanche, il faut être capable de se remettre en cause et d'investir là où c'est nécessaire. Par exemple, nous avons mis cinq personnes dédiées à la logithèque qui recense tous les logiciels lancés sur le marché avec des fiches produits. En revanche, nous n'avons pas investi dans un plan de communication massif. Mais nous avons fait un travail de marketing opérationnel minutieux. Nous avons mis, par exemple, dix mois pour peaufiner notre rèfèrencement. Et ça paie. Avec Google, nous avons recruté 150 000 internautes supplémentaires.

01net.com en chiffres


Plus de 2 millions de visiteurs uniques par mois. 17,5 % de part de marché des sites médias. Augmentation de 98 % de l'audience depuis un an. 15,8 % de pénétration sur la cible des décideurs informatiques. Sources : Médiamétrie eRatings.com, Ipsos IT 2003.

 
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Isabel Gutierrez

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