Tirer parti des données issues de la déduplication
Le traitement informatique livre des informations intéressantes sur les fichiers retenus, qui permettent d'optimiser au fil du temps le plan. Chantal Sellier, directrice générale de l'agence Meura, dévoile les clés d'une démarche efficace d'optimisation.
Je m'abonneI- Les trois phases de la déduplication
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- La
constitution du fichier repoussoir (composé d'adres-ses qui seront retirées des
listes louées) : il comprend les clients actifs, des inactifs et des adresses
anciennes de prospects. Un prestataire de déduplication sérieux doit en plus
systématiquement proposer la liste Robinson (personnes ne souhaitant pas
recevoir de courriers commerciaux). - L'analyse du taux d'adresses communes
entre chacun des fichiers externes et le fichier repoussoir. Par exemple,
fichier A/fichier repoussoir : 5 % ; fichier B/fichier repoussoir : 20 % ;
fichier C/fichier repoussoir : 12 %. Si l'on obtient des taux élevés de
doublons (+ de 20 %), cela peut vouloir dire deux choses : le fichier est bien
dans la cible (potentiel élevé de rendement) ou il a peut-être été déjà trop
utilisé (usure). Un taux bas n'augure pas forcément de mauvaises remontées. La
liste peut être issue d'un mode de recrutement différent de celui de mon
fichier. A tester, donc. - Déduplication entre fichiers externes. Attention
l'ordre de déduplication influe sur les résultats de chacun des fichiers et
donc sur le nombre d'adresses louées par liste. Les adresses du fichier A, en
tête de déduplication, seront toutes prises. Si une adresse du fichier A se
retrouve aussi dans B et C, elle sera éliminée de ces derniers. En fin de
déduplication, le nec plus ultra consiste à passer le fichier Estocade pour
éliminer les adresses de personnes ayant déménagé depuis plus de six mois.
II -Uniques et multiples : comment en tirer parti ?
Il
peut être intéressant de séparer les "uniques" (permet de mesurer la
contribution de chaque liste au plan fichier) et les "multiples" (adresses qui
se retrouvent dans plusieurs fichiers et a priori plus proches du coeur de
cible). Les multiples issus de fichiers VPC offrent en général un meilleur
rendement. Cette distinction permettra ensuite de comparer le rendement moyen
des multiples à celui des uniques. Les deuxièmes de groupe (adresses fichier B,
doublons d'adresses du fichier A en tête de déduplication) sont a priori des
adresses intéressantes, bien dans le coeur de cible et peuvent, par exemple,
être réactivées lors d'un second envoi un mois plus tard. Il est toutefois
conseillé de négocier au préalable un tarif spécifique pour cette forme de
repasse auprès des propriétaires de fichiers. Attention, un règlement en
"net-name" (seules les adresses retenues en sortie de déduplication font
l'objet d'un paiement), n'autorise pas à utiliser les deuxièmes de groupe.
Enfin, rappelle Chantal Sellier, également présidente du SNCD, la déontologie
interdit, sauf accord spécifique, de faire des enrichissements à partir de la
déduplication (par exemple, toper tous les doublons dans sa propre base). Les
seuls enrichissements "licites" proviennent des résultats des campagnes : le
taux de rendement primaire permet d'attribuer une origine aux répondants par
fichier.
III - Que veut-on tester ?
Attention un plan
test ne doit pas être trop compliqué. Il faut toujours bien garder en tête ce
que l'on souhaite mesurer (l'offre, une nouvelle segmentation) et savoir quel
niveau de résultat l'on vise. - Les tests d'offres. Il est conseillé de tester
les offres sur la majorité des fichiers, car ces derniers peuvent réagir de
façon opposée aux différentes propositions commerciales. A la condition
toutefois de disposer d'assez d'adresses pour les lots tests (par exemple : 4
000 sur un potentiel total de 20 000). Une autre méthode intéressante consiste
à envoyer les offres (l'ancienne dite A et la nouvelle baptisée B) uniquement
aux multiples. - Les tests de segmentation. On peut chercher à valider des
sous-cibles du fichier (ex : récence 0-6 mois ; 6-12 mois, hommes/femmes). Une
liste qui rend bien en 0-6 mois peut générer des rendements encore intéressants
en 6-12 mois. Pour améliorer les rendements sur un fichier à gros potentiel
(plus d'un million d'adresses), on peut louer en aléatoire 50 000 adresses
clients actifs (moins de 6 mois) et demander une analyse au propriétaire sur le
profil des répondants. Ce qui permet d'affiner la sélection. On peut aussi
envoyer un échantillon de son fichier à des bases du type Consodata ou Claritas
pour en sortir un profil de sur et de sous-représentation de différents
critères. On s'apercevra, par exemple, que ses clients sont des consommateurs
de luxe, qu'ils sont en majorité propriétaires de leur habitation individuelle,
ou pratiquent assidûment le golf ou l'équitation... Attention, toutefois aux
mauvaises surprises, ces rapprochements peuvent, dans certains cas, ne refléter
que les modes de recrutement et la politique commerciale de l'entreprise.