SFR, Motorola et Barclaycard font Wap à trois
D interactive a monté une opération pour préparer le public à l'Internet mobile. Mailing, téléphone, catalogues et points de vente : quand les bons vieux outils viennent servir les technologies de demain.
Je m'abonne
«Nous sommes entrés dans une nouvelle ère marketing et commerciale où les
entreprises ont tout intérêt à s'associer pour offrir des packages complets à
leurs clients finaux. » Tristan Reix, vice-Président de D interactive, en
charge du business development, est formel : l'heure est à la création de
chaînes de valeur. Pour peu que les marques aient des valeurs communes ou
complémentaires à proposer. Ce qui est, semble-t-il, le cas de Motorola, SFR et
Barclaycard, trois annonceurs réunis par D interactive pour une offre
commerciale et une campagne de communication directe collégiale autour du Wap.
Quelles sont les problématiques en jeu ? Pour SFR, il s'agit d'augmenter la
rétention des abonnés en prolongeant les contrats, notamment sur des produits
Wap. Pour Motorala, l'objectif est d'orienter le choix de ses clients vers son
offre de renouvellement de produits et notamment vers les packs Wap. Quant au
but visé par Barclaycard, il consiste tout bonnement à élargir son portefeuille
clients. Entre le 10 octobre 2000 et février 2001, la clientèle SFR en période
de renouvellement de mobile, soit l'ensemble des abonnés depuis un à trois ans,
se verra adresser un mailing lui proposant l'offre suivante : pour un mobile
Motorola acheté avec une carte sécurisée Wap, 500 francs offerts sur de
l'e-shopping. Pour cette première campagne, le publipostage ne ciblera pas
l'intégralité de la cible potentielle (environ 100 000 par mois, selon D
interactive) ; l'agence effectuant ici un test, qui pourrait très vite se
décliner à la totalité du portefeuille concerné chez SFR.
Montage financier bien ordonné
Le montage financier se décline donc comme
suit : SFR apporte le fichier clients, Motorola prend en charge les frais de
communication (création et supports), Barclaycard propose l'offre commerciale
(500 francs). Une offre qui sera également déclinée sur les points de vente et
par insertion dans les catalogues SFR envoyés aux abonnés, de même qu'elle sera
formulée auprès des abonnés SFR appelant le service client de l'opérateur. Les
clients répondant au mailing ou manifestant leur intérêt auprès des conseillers
du centre d'appels reçoivent en retour un questionnaire construit par
Barclaycard qui pourra, sur cette base et à partir de ses techniques de
scoring, écarter la frange de prospects non solvables. L'organisme de crédit
assurant l'opérateur d'un feed back régulier quant aux résultats de
l'opération. Pour Tristan Reix, « l'opération est plus intéressante par son
originalité et son caractère stratégique que par sa couverture volumétrique. »
Le budget avoisinerait le million de francs, hors frais techniques et hors
production. Début janvier, l'agence ne souhaitait pas communiquer sur
l'efficacité de cette opération. Quant au produit lui-même, ce fameux Wap dont
on ne sait pas s'il décollera un jour, Tristan Reix justifie la pertinence de
sa promotion par la nécessité de sensibiliser le public à l'Internet mobile : «
Il est vrai que nous sommes ici confrontés à une limite technologique. De deux
choses l'une : soit on attend deux ans l'arrivée de l'UMTS, soit on éduque avec
une technologie qui est encore, c'est vrai, lente et peu conviviale. »