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LA COMMUNICATION DIGITALE DANS TOUS SES ÉTATS

Du concept marketing à la réalisation du site: l'agence de communication digitale parie sur une offre qui associe la création et le développement technologique. Une double compétence qui fonctionne plutôt bien: Emakina fait partie du trio de tête européen des agences indépendantes.

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En à peine 15 ans, Emakina est entrée dans le trio de tête des agences de communication digitale européennes... et ne compte pas s'arrêter là.

En à peine 15 ans, Emakina est entrée dans le trio de tête des agences de communication digitale européennes... et ne compte pas s'arrêter là.

La première application Facebook en opengraph pour la Caisse d'Epargne, «Petites vacances entre amis», c'est elle. Le jeu collaboratif Panasonic Lunix, encore elle. La campagne de branding «Schweppesonality», toujours elle. Avec ses quatre activités phares - conseil, communication, activation de marques et réalisation de sites web -, Emakina a réalisé, l'an dernier, un chiffre d'affaires de 41,3 millions d'euros. Signe particulier de cette agence: elle intègre tous les métiers de la communication digitale, de l'idée créative au développement technologique. «Nous prétendons proposer une offre haute couture, ce qui implique de ne rien sous-traiter et, par conséquent, de maîtriser tant la créativité que la technologie», insiste Manuel Diaz, vice-président de l'agence Emakina.

DE L'INTERNET À LA COMMUNICATION TRADITIONNELLE

Née sur les fonts baptismaux du Web, «The Full Service Digital Native Agency» est présente à chacun des maillons de la chaîne digitale: conseil en stratégie de conquête et de fidélisation, animation de communautés, gamification, création de sites web, de plateformes e-commerce, d'applications pour mobile... «Pour nous, le digital est une culture à part entière, qui ne peut pas être la déclinaison d'une autre activité», poursuit Manuel Diaz. Pour répondre aux demandes des clients, l'entreprise est organisée en quatre grands pôles correspondant à chacune de ses compétences. Emakina/Integrated est en charge du conseil en publicité, communication, presse et télé; Emakina/ Web Building est spécialisée dans la communication web et la fabrication de sites internet; Emakina/Interactive planche sur les campagnes interactives qui associent communications digitale et traditionnelle; Emakina/Applications se charge de déployer des plateformes d'e-commerce. Parallèlement à ces entités opérationnelles, qui emploient environ 350 de ses 450 collaborateurs, l'agence a créé neuf centres d'expertise: pour la vidéo et la 3D, pour l'e-mailing, pour le marketing mobile, pour les réseaux sociaux, pour fabriquer des solutions technologiques préconisées aux clients, pour mesurer la performance des campagnes, pour le pilotage des interfaces utilisateurs, pour l'achat d'espace média et, enfin, pour l'hébergement et des infrastructures techniques.

L'histoire d'Emakina en France, c'est d'abord celle de deux frères: Manuel et Carlos Diaz, 18 et 23 ans à l'époque. Nous sommes en 1997. Manuel est «programmé » pour intégrer médecine; son aîné pour devenir enseignant. Mais rien ne se passe comme prévu... De retour d'Angleterre, le cadet a compris qu'Internet allait révolutionner l'univers de la communication. «J'étais persuadé que le Web allait changer le monde et je voulais participer à ce changement», explique-t-il. Bien que la communication digitale n'existe pas encore en France, et contre l'avis des banquiers, qui leur conseillent d'investir dans le... Minitel, les deux frères s'entêtent. En octobre 1997, ils créent leur start-up, baptisée «groupeReflect», dont le siège est installé à Limoges. Le berceau familial de Manuel et Carlos Diaz propose en effet aux entrepreneurs des conditions d'implantation intéressantes. Malgré le caractère inédit de l'activité et la jeunesse des deux cofondateurs, plusieurs sociétés spécialisées dans l'immobilier et le voyage font appel à groupeReflect, d'abord pour développer des sites institutionnels, puis des sites marchands et des campagnes d'emailing. « C'était totalement novateur, car la France en était alors à l'ORTF du Web ou presque», s'amuse Manuel Diaz. Très vite, des acteurs d'autres secteurs - la banque, les médias, la grande consommation - lui confient tout ou partie de leur communication digitale. L'éditeur de logiciels BusinessObjects et le géant de l'agro-alimentaire Danone font partie des deux premiers grands comptes signés par l'agence.

DATES-CLES

- 1997: CRÉATION DE GROUPEREFLECT À LIMOGES.
- 2004: OUVERTURE D'UN BUREAU À PARIS
- 2007: GROUPEREFLECTE REJOINT EMAKINA GROUP.
- 2011: ACQUISITION DE TROY EN BELGIQUE, OUVERTURE D'EMAKINA.UK À LONDRES.
- 2012: LABEL.CH REJOINT EMAKINA GROUP ET DEVIENT EMAKINA.CH.

UNE CROISSANCE FULGURANTE

Sept ans après la création de leur société, les frères Diaz décident d'ouvrir un bureau à Paris. Alors que les divas de la com' planchent pour développer leur offre digitale et rattraper leur retard, Manuel et Carlos Diaz, eux, font le chemin inverse. Il est plus simple: «Les process de la communication traditionnelle étaient déjà bien rodés, alors que sur le Web, il fallait tout inventer», précise Manuel Diaz. En 2006, groupeReflect compte parmi les cinq premières agences digitales indépendantes en France. Des clients de poids (Orange, L'Oréal, BNP Paribas, Microsoft, Accor, etc.) lui ont confié tout ou partie de leur budget de communication digitale. C'est à ce moment-là que se pose la question de l'export. Les jeunes patrons se trouvent face à une double problématique. Primo, leurs clients sont au minimum européens et veulent être accompagnés au-delà des frontières hexagonales. Secundo, le marché du numérique se globalise à toute vitesse. «Pour nous développer en Europe, nous avions deux possibilités. Soit nous choisissions la croissance organique, ce qui supposait un développement assez compliqué et trop lent par rapport à la demande de nos clients, soit nous nous rapprochions d'une agence située hors de nos frontières, et proche de la nôtre en termes d'activité et de valeurs», explique Manuel Diaz. La seconde option ne met pas longtemps à faire son chemin, d'autant que Manuel et Carlos connaissent depuis longtemps Brice le Blévennec, «un ami», fondateur et dirigeant d'une agence de communication digitale belge - Emakina - qui oeuvre sur le territoire du Bénélux.

GroupeReflect et Emakina se «marient» en 2006 ; cette année-là marque aussi le départ de Carlos Diaz, qui décide de se consacrer entièrement à blueKiwi, leader des réseaux sociaux d'entreprise né dans les labos R&D de groupeReflect (depuis vendu à Atos). A 28 ans, Manuel Diaz devient vice-président d'Emakina et président d'Emakina.fr.

Au fil des années, l'agence acquiert des sociétés et prend des participations majoritaires dans plusieurs agences en Belgique, aux Pays-Bas, au Royaume-Uni et en Suisse. Aujourd'hui, elle possède des bureaux à Paris, Genève, Bruxelles, Anvers, Rotterdam, Gand, et Londres. L'idée? Construire un solide maillage sur l'ensemble du Vieux Continent. Avec plus d'une centaine de clients, de Coca Cola à Microsoft en passant par Karl Lagerfeld, Emakina fait désormais partie des trois plus grandes agences de communication digitale d'Europe. Entre 2010 et 2011, elle a fait progresser son chiffre d'affaires de 33,1 millions à 41,3 millions d'euros, soit une hausse de 25 % (20 % à périmètre constant). Manuel Diaz affiche sereinement son ambition: faire d'Emakina la première agence de communication digitale à l'échelle européenne.

Deadline? 2015. Le jeune patron compte beaucoup sur la double compétence de l'agence - qui a su allier techno et créativité - pour y parvenir. «Nous évoluons dans un monde où la communication devient complexe et multidimensionnelle. L'alliance de la technologie et de la créativité sont les points cardinaux de ce nouveau monde dans lequel Emakina guide ses clients pour qu'ils adaptent leur stratégie et atteignent leurs objectifs dans un environnement en rapide et constante mutation. »

CHIFFRES-CLES

- CA 2010: 33,1 MILLIONS D'EUROS.
- CA 2011: 41,3 MILLIONS D'EUROS.
- NOMBRE DE SALARIES: 450.
- NOMBRE DE BUREAUX: DIX (CINQ EN BELGIQUE, DEUX EN FRANCE, UN AUX PAYS-BAS, UN AU ROYAUME-UNI, UN EN SUISSE).

Dominique Fèvre

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