Etude. Un an d'Internet : merci le haut débit !
Médiamétrie dévoile la deuxième édition de son étude annuelle, “Un an d'Internet”. En 2004, la France a basculé dans l'ère du numérique.
Je m'abonne
Après l'année de la « Révolution de velours », l'année « historique ».
C'est en ces termes que François-Xavier Husser, directeur du département
Internet et nouveaux médias de Médiamétrie, a défini l'année Internet 2004 en
présentant son bilan annuel. En exergue : une forte évolution des usages,
l'explosion du commerce électronique et une nette démocratisation du haut
débit. Ainsi, la révolution que l'on n'osait espérer en 2003 a donc bien eu
lieu, un an plus tard. Les preuves en chiffres : la France compte près de 24
millions d'internautes, soit plus de 46 % de la population totale âgée de 11
ans et plus, qui se connectent régulièrement sur la Toile. Tout cela en trois
ans à peine. Pour rappel, l'institut recensait en 2001 près de 16 millions
d'utilisateurs, puis 18 millions en 2002 et 21,7 millions en 2003. Il n'est
plus question, à la lueur de ces données, de douter de l'intérêt des Français
pour l'Internet, média aujourd'hui solidement ancré dans leur quotidien. En
témoigne l'accroissement du temps passé en ligne. Si la moyenne mensuelle par
internaute a augmenté globalement de deux heures par mois, elle a
spectaculairement progressé auprès des foyers en haut débit. Ces derniers
passent seize heures et neuf minutes par mois, contre sept heures pour les
foyers en bas débit. Un basculement que Médiamétrie attribue à la politique de
baisses tarifaires menée par les FAI. Résultat : pour la première fois, le
nombre des foyers équipés de connexion rapide est supérieur au nombre
d'internautes connectés en bas débit, ce qui, par ailleurs, a entraîné une
accélération des usages. Les connectés en haut débit représentent 53,5 % des
foyers connectés, contre 32,2 % un an plus tôt. C'est, selon François-Xavier
Husser, la preuve symbolique de la minorité qui devient majorité. L'Hexagone
rattrape enfin son retard par rapport aux autres pays européens et se classe au
troisième rang des nations européennes à plus forte pénétration du haut débit.
La guerre des bas prix du haut débit, que se livrent les FAI, a donc porté ses
fruits : en 2004, la France est le deuxième pays à enregistrer la plus forte
accélération des abonnements ADSL et câble (+ 94 %), derrière l'Italie (+ 134
%) et devant l'Angleterre où la croissance de ce marché, pourtant plus mature
qu'en France, se poursuit encore à rythme soutenu (+ 69 %). Autre phénomène
significatif, deux tiers des primo-arrivants sur l'Internet en 2004 se sont
d'emblée équipés d'une connexion rapide, sans même passer par la
traditionnelle phase d'apprentissage par le bas débit. Preuve que non seulement
les Français accueillent Internet dans leur domicile, mais qu'ils ont la ferme
intention d'en exploiter toutes les ressources.
Des foyers multiéquipés
Autre contributeur à la pénétration du haut débit
dans les foyers et à la progression des usages : l'engouement tout récent des
Français pour le multimédia au sens large. Médiamétrie souligne un effet de
cercle vertueux qui s'est installé entre l'utilisation d'Internet et ses
périphériques (ordinateur portable, baladeur MP3, caméscope…), qui entraîne
incontestablement un accroissement du temps passé sur le Net. Autre phénomène
intéressant : si le haut débit a un impact indéniable sur la durée et la
fréquence des connexions, il n'en va pas de même pour la structure des usages.
Qui demeure inchangée : haut débit ou bas débit, les internautes français ont
proportionnellement autant recours aux moteurs de recherche pour accéder à
Internet et visitent les mêmes principales catégories de sites (automobile,
informatique, communautés, voyages…). Pourtant, au-delà de ces évolutions en
volume, change aussi le tissu relationnel - Médiamétrie parle de “nouvel espace
social” - qui s'organise sur la Toile grâce notamment aux outils de
communication. Une nouvelle histoire qui commence souvent par l'e-mail (76 %
des utilisateurs), se poursuit sur la messagerie instantanée (35 %) et
s'entretient via le chat (19 %).