20 millions de foyers en extrapolation
Alors que Claritas et Consodata répondaient d'abord à des besoins de prospection, leur acquéreur Acxiom entend investir le marché de la fidélisation.
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En rachetant début 2004 Claritas et Consodata, le géant américain des bases
de données Acxiom mettait fin à une cohabitation économiquement vouée à
l'échec. «Le cœur de business en France pèse 20 millions d'euros. Si on le
partage entre deux sociétés, chacune travaillera sur un potentiel de 10
millions. Or, sur ce marché le seul coût de présence s'élève à 1,5 ME, soit 15
% de coûts directs non productifs qui ne peuvent être amortis», développe
Arnaud Caplier, ex-directeur général de Consodata, aujourd'hui patron d'Acxiom
Data, la division base de données d'Acxiom France. L'objectif du géant
américain des bases de données est bien de faire de deux entités
structurellement non rentables une activité unique profitable. La maison mère
exigeant de sa filiale française une croissance organique de l'ordre de 10 %
pour 2005. «Claritas était meilleur sur la partie études, Consodata avait, de
son côté, beaucoup avancé sur l'extrapolation, explique Arnaud Caplier. La
réunion de ces deux expertises nous permet de proposer une offre unique et
performante, en dégageant immédiatement une capacité d'investissement». Acxiom
prévoit de consacrer plus de 4 ME au cours de l'année 2005 à ses différents
programmes d'innovation, notamment à la prospection via la distribution de plus
de 30 millions de questionnaires. La société, qui a investi quelque 500 000
euros pour financer sa seule salle blanche, disposerait d'ores et déjà dans ses
tiroirs d'une dizaine de nouveaux produits. La mégabase aujourd'hui
commercialisée par la division “data” d'Acxiom France compte 6 millions de
foyers uniques qualifiés par 600 critères. Selon Acxiom France, le taux de
recouvrement effectif entre les deux bases originelles ne dépassait pas les 8
%. La frange de population ayant répondu à la fois aux questionnaires de
Claritas et de Consodata garantirait des taux de retours supérieurs de 50 % à
la moyenne de la mégabase. Acxiom entend d'ailleurs valoriser ce potentiel :
les “duos répondants” seront vendus à un tarif majoré. Pour le gros de la base,
les entreprises bénéficieront des mêmes grilles tarifaires que celles proposées
par Consodata et Claritas avant la fusion. D'un schéma commercial et structurel
très largement calqué sur une culture de prospection, le nouvel acteur veut
s'engager de manière visible sur le marché de la fidélisation. Avec, en ligne
de mire, ces grands comptes si difficile à convaincre. Comment intéresser La
Poste Services Financiers, qui dispose d'un base de 20 millions d'adresses,
avec un potentiel de 6 millions de foyers? En projetant les 3,5 millions
d'adresses de sa base sur la base annuaire de France Télécom expurgée des
listes d'opposition (Rouge, Orange et Safran), Consodata avait lancé sous la
marque Omnistyles une extrapolation à 20 millions de Français qualifiés sur 50
variables. Cette offre constitue aujourd'hui un argument stratégique pour
Acxiom France.
4 millions d'e-adresses
Acxiom France dispose aussi d'une base cumulée de 4 millions d'adresses e-mails dont 1 million en opt-in. Profil des internautes recensés: actifs, urbains et aisés, des femmes à 48 %, des foyers avec enfants à 43%, des cyber-acheteurs à 70% et des vépécistes traditionnels à 46 %.