Calendrier de l'Avent du marketer: start-up (J-18)

Esprit start-up, es-tu là? C'est la question que tout le monde se pose. Même les grands groupes le revendiquent. Danone parle de son "start-up mindset". Cela signifie: "trouver les meilleures façons de s'adapter à un contexte mouvant et ne pas se reposer sur ses lauriers". Le tout requiert "agilité " et "pragmatisme". Avoir "l'esprit start-up", c'est peut-être remonter aux sources. Non pas aux sources de la "start-up ", qui supposeraient que pour être "start-uper", il faut absolument être chevelu, en tee-shirt et travailler devant un PC dans un garage, en se nourrissant exclusivement de pizzas! Il s'agit plutôt de sources étymologiques. Le latin nous rappelle, en effet, qu'?"esprit" provient de "spiritus ". "Spiritus" symbolise l'âme, le souffle créateur!

Posséder "l'esprit start-up" implique un tempérament "créatif" et "agile". Être capable de "re-penser" ses marchés, de "ré-inventer" ses offres. Réinventer est d'ailleurs un verbe omniprésent en 2015. Chacun doit "re-créer" son emploi. Toujours se "re-mettre" en cause et progresser. Chacun devient responsable de ses missions. Le navire avance en mode "projet". Le manager synchronise les compétences. La cocréation est chorégraphiée!

Ce décor dissimule aussi son côté obscur. L'incertitude fait partie de la règle du jeu. À n'importe quel moment, un concurrent plus innovant peut bouleverser une situation établie. Cela se nomme "l'ubérisation " , mais puisque le goût du risque est le piment de l'aventure, il faut apprendre à l'aimer! Enfin, pour apprécier ce climat de défi permanent, il faut être un "Yoda" de ­l'esprit start-up!

Jeanne Bordeau est la créatrice d'un bureau de style en langage, l'institut de la qualité de l'expression, auquel les entreprises confient des missions de diagnostic et d'écriture. Elle est aussi conférencière, enseignante à La Sorbonne et à l'ESG. Artiste, elle expose chaque année des tableaux liés à l'actualité du langage.