Perrier Vittel devient Nestlé Waters
En présentant les résultats financiers de Perrier Vittel, Frits van Dijk a
reconnu une seule faiblesse au groupe qu'il préside : son niveau de
profitabilité. Bien qu'en évolution annuelle moyenne de 32,9 % depuis 1993, il
demeure inférieur à celui de Nestlé, 8,3 % contre 11,46 %. Pour hisser sa marge
opérationnelle au niveau de celle de la société mère, Perrier Vittel n'annonce
pas de grande révolution, mais l'intensification d'une stratégie privilégiant
la consolidation des acquis et le développement de l'activité de livraison des
grosses bonbonnes d'eau à domicile et au bureau (Home & Office). Cette
activité, qui pèse pour 16 % dans le chiffre d'affaires global du groupe,
s'exporte aujourd'hui hors des frontières américaines. En 2001, Nestlé a ainsi
acquis une dizaine d'entreprises opérant dans ce secteur. En Europe, bien sûr,
mais aussi en Asie et au Moyen-Orient. En France, l'activité se met en place
avec le rachat de Rossi et d'Aqua Cool. Reste à monter la logistique et à
couvrir l'ensemble du territoire avant d'attaquer, dans un premier temps, le
marché du B to B. Côté marques, le groupe suisse mise en priorité sur le
développement de Nestlé Pure Life dans les pays émergents et de Nestlé Aquarel
en Europe. Lancées à partir de 1999, celles-ci représentent aujourd'hui 2 % de
son chiffre d'affaires total. En Europe, Nestlé Aquarel, dont l'identité a été
revue par Dragon Rouge pour mettre plus fortement en avant la marque Nestlé,
vient d'être introduite dans deux nouveaux pays, la Finlande et la Hongrie. Et,
pour soutenir ses ventes auprès de la cible familiale, un contrat de licence a
été signé avec Warner Bros. « Ces deux marques doivent fortement contribuer à
la rentabilité de notre croissance et peser, dans le futur, de 10 à 12 % de
notre chiffre d'affaires », indique Frits van Dijk, sans préciser cependant où
se situe ce futur. L'importance de ces deux marques et la dimension planétaire
de la filiale eau du groupe Nestlé ont conduit cette dernière à revoir son
identité corporate. Pour marquer son appartenance au géant mondial de
l'agroalimentaire, Perrier Vittel devient ainsi Nestlé Waters. Un retour aux
sources en quelque sorte puisqu'en 1992, lors du rachat de Perrier par Nestlé,
l'entité née de cette fusion est baptisée Nestlé Sources International. Quatre
ans plus tard, cette dernière, qui a besoin de construire les bases d'un
développement international, s'appuie sur le nom de deux de ses marques phares
pour devenir Perrier Vittel. La boucle étant aujourd'hui bouclée, et la
contribution des eaux embouteillées au chiffre d'affaires de Nestlé SA ne
cessant de croître (plus de 9 % en 2001, contre 4,7 % en 1993), il devenait
essentiel pour le groupe de réaffirmer sa filiation. « Cette nouvelle identité
nous donne plus de force vis-à-vis de nos clients, de nos consommateurs, mais
aussi vis-à-vis de la communauté financière », commente Jeff Caso, directeur
général marketing et communication du groupe. En 2001, les ventes de Perrier
Vittel, en croissance de près de 25 % par rapport à 2000, ont atteint 7,5
milliards de francs suisses (soit près de 5 MdE). Le taux de croissance
organique s'établit à 11,7 %, avec une croissance interne de 9,1 % et une
hausse de prix de 2,6 %. Quant à sa part de marché mondial, elle est passée de
15,5 % en 2000 à 16 % en 2002.
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