Les effets paradoxaux de l'extension de marque
Depuis vingt ans, les entreprises capitalisent sur leurs marques fortes en les développant sur différentes catégories de produits. En renonçant à la création de nouvelles marques, les managers ont ainsi considéré cette extension comme la solution la moins risquée et la moins coûteuse pour lancer de nouveaux produits. Cette stratégie a permis de capitaliser sur la notoriété, la réputation et l'image de celles existantes. Le développement de la marque du magazine Géo sur de nombreux marchés, tels que les jeux de société, les guides touristiques, les CD, les DVD et la papeterie, en est une excellente illustration. En effet, Géo a réussi à créer un véritable univers, en transférant ses valeurs de découverte du monde et d'évasion uniquement sur des marchés où elle pouvait apporter une différenciation forte par rapport aux concurrents.
Les facteurs-clés de succès
De nombreuses recherches académiques ont mis en évidence les facteurs-clés de succès d'une telle stratégie. Celle-ci implique l'identification de trois dimensions principales
Les risques à long terme
Toutefois, il est bon de rappeler que le succès d'une telle stratégie ne se résume pas au succès du produit, mais également à son impact sur la marque mère. Il est peut-être difficile de l'admettre mais, même si elle est un succès, l'extension n'est pas toujours bénéfique à long terme pour la marque. De nombreux travaux académiques
Inversement, la diversification de Calvin Klein dans les sous-vêtements, articles de maison, chaussures, bijoux, parfums et accessoires a certes, à court terme, apporté des revenus financiers importants. Toutefois, à long terme, la marque a dilué son identité, ancrée auparavant dans le secteur du luxe. C'est notamment pour ne pas tomber dans ce piège que Louis Vuitton ne lance pas de parfum. Un produit qui pourrait, certes, rencontrer un vif succès, mais qui éloignerait la marque de son identité liée au voyage et à son métier artisanal de malletier qui travaille le cuir, le bois, le métal ou le tissu.
GERALDINE MICHEL, PROFESSEUR À L'IAE DE PARIS , UNIVERSITE DE PARIS - PANTHEON SORBONNE, MEMBRE DU CONSEIL D'ADMINISTRATION DE L'AFM
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L'Association française du marketing (AFM) est la «référence scientifique en marketing» en France et regroupe plus de 600 chercheurs. Les besoins marketing des entreprises étant aujourd'hui très évolutifs, lAFM propose, avec cette rubrique, de se centrer sur quelques thématiques «Hot Topics», d'en dresser l'état de l'art et de clarifier les concepts. www.afmmarketing.org