L'information au-delà des clichés
Non, l'information n'est pas en crise! C'est la principale nouvelle que 20 Minutes et ReLoad (Publicis Groupe Media) ont annoncée dans leur étude sur le rapport des Français à l'information. Halte aux idées reçues, donc. Si le visage du monde des médias a évolué, notamment avec les nouvelles technologies, les Français connaissent un réel regain d'intérêt pour l'information. Les élections présidentielles y ont joué un rôle. Le réchauffement climatique soulève également des questions au sein des journaux télévisés, les faits divers se mondialisent, et le sport n'ajamais autant passionné. Il en résulte que 92% des Français déclarent que la qualité de l'information est satisfaisante, et qu'ils en ont suffisamment, pour 62% d'entre eux. Se tenir informé est important pour 59% et vital pour 16%. Ils entretiennent donc un bon rapport à l'information.
Par ailleurs, se généralise l'idée selon laquelle l'information se partage. Pour preuves, la mise à contribution du lecteur dans la création de contenu, et la curiosité qui amène 90% des Français à approfondir l'information qui les intéresse. En outre, 96% déclarent la partager avec leur entourage. 22% des lecteurs de 20 Minutes affirment diffuser une information par mail à leur famille, 68% sont abonnés à plus de quatre newsletters, et 64% consultent les pages d'actualité des moteurs de recherche.
Méthodologie
Enquête réalisée par 20 Minutes en avril 2007 auprès de 1000 interviewés on line (lecteurs ou non de 20 Minutes) en partenariat avec ReLoad, à partir de 50 questions ouvertes et fermées.
L'émotion omniprésente
Autre bonne nouvelle qui devrait rassurer les professionnels des médias: les Français n'assimilent pas l'information à de la manipulation. Ainsi 63% distinguent la fiabilité des informations données par les médias dits «classiques» de celles diffusées par le Web participatif: ils affirment que l'information publiée sur les plateformes de Web participatif «ne peut pas être considérée comme de l'information» et doutent de la «véracité de leurs sources».
Néanmoins, le rapport à l'information est loin d'être le même pour tous. Ainsi, si les CSP+ ont un rapport utilitaire à l'information, les CSP- et les inactifs ont au contraire une relation à l'information plus «émancipatrice». Ces derniers s'intéressent à l'information essentiellement pour avoir des sujets de conversation avec les autres (37%, contre 29% pour les CSP +) . Dernier renseignement de l'étude: l'émotion règne sur le monde de l'information. La multiplication des images y est pour beaucoup. 23% des Français avouent être émus après avoir «consommé leur dose d'info». Le degré d'intensité s'accroît avec l'âge. 35% des 50 ans et plus se déclarent émus après avoir consommé de l'information, contre 24% des 35-49 ans, 20% des 2534 ans et 19% des moins de 25 ans. 46% se disent révoltés, 33% choqués, 22% énervés, 19% indifférents, 9% angoissés, 8% confus, 5% stressés.
Il résulte de ce panorama du comportement des Français vis-à-vis de l'information «une nouvelle équation informationnelle», selon Elisabeth Cialdella, directrice marketing et communication de 20 Minutes. L'information se définit donc par un contenu lié à des attentes et par une fonction dans le système d'information des consommateurs. L'information doit être en priorité claire pour 23% des personnes interrogées, intéressante pour 15%, brève pour 14%, bien commentée pour 12%. Les attentes diffèrent également en fonction de l'âge. Ainsi, si les moins de 25 ans privilégient les informations concernant les hautes technologies et l'environnement, les 25-34 ans s'intéressent davantage à l'actualité nationale et internationale, et au sport. Quant aux 35-49 ans, ils apprécient également les informations d'actualité nationale et internationale, ainsi que les informations culturelles. Enfin, les 50 ans et plus ont un intérêt plus marqué pour l'actualité nationale et locale, la philosophie et les sciences humaines. A chacun donc de trouver le cocktail d'infos idéal en fonction du profil de ses lecteurs.