Carrefour veut reconquérir le marché avec sa MDD 3G
Pour séduire de nouveaux consommateurs, le distributeur rénove et enrichit l'ensemble de sa gamme Carrefour.
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Nouveaux packagings, re-segmentation et élargissement des gammes de
produits… La marque Carrefour fait peau neuve. Trente ans après avoir lancé les
premiers “Produits Libres” et vingt ans après avoir créé toute une gamme à son
nom, c'est une MDD troisième génération qui fait aujourd'hui son apparition.
« Un tournant stratégique », selon Guy Yraeta, directeur général des
hypermarchés Carrefour France. Car, face à la concurrence acharnée que se
livrent les distributeurs pour contrer notamment la montée du hard discount,
« la marque Carrefour est un enjeu majeur de croissance et de fidélisation »,
souligne-t-il. En 2004, l'enseigne a décidé de remettre le client au cœur de sa
stratégie. Aujourd'hui, neuf clients sur dix repartent avec un produit (au
moins) de la marque du distributeur et l'enseigne a, selon Guy Yraeta, regagné
des parts de marché avec une accélération significative ces derniers
mois.
Simplicité et cohérence
Désormais, il s'agit de
parachever le processus en agissant sur les produits eux-mêmes. « Nous avons
besoin de moderniser l'image de l'enseigne et de différencier l'offre clients
avec davantage de choix au sein de la gamme Carrefour, au-delà du trio premier
prix - marque de distributeur - marque nationale », explique Guy Yraeta.
Résultat : un nouveau packaging pour tous les articles de la gamme Carrefour
avec un logo plus visible, un changement dans la composition même des produits
pour la moitié d'entre eux et une redéfinition des différentes marques. Si le
portefeuille de Carrefour était plutôt riche - environ 8000 références -
jusque-là, il était aussi un peu fouillis : Top life, Abcd, First Line, J'aime,
Destination Saveurs, Escapade gourmande, etc. La troisième génération devrait
clarifier le tout. Le nom de l'enseigne va être omniprésent pour véhiculer
davantage les valeurs de la marque : simplicité, cohérence et information
produits (conditionnement et bénéfice).
Dans le cœur de marché, de nouvelles
gammes vont ainsi faire leur apparition telles que Carrefour light, Carrefour
exotique (qui remplacera Destination Saveurs), Carrefour origine, Carrefour
Home (qui remplacera First Line) et Carrefour Kids. Avec pour cette dernière
une attention toute particulière portée à la sécurité (jouets, services), et à
la lutte contre l'obésité, avec une information nutritionnelle compréhensible
par les enfants eux-mêmes, un allègement des produits en sucre et matière
grasse. L'autre révolution concerne les gammes spécifiques qui vont se fondre
dans la gamme Agir avec trois déclinaisons pour séduire des communautés bien
spécifiques de consommateurs : Bio pour les clients férus d'agri-
culture biologique (label AB systématique) ; Nutrition pour ceux qui se
soucient de leur capital santé (Oméga 3, sans sel, anti-cholestérol, etc.) et
Solidaire pour attirer les consommateurs soucieux de responsabilité économique
et sociale (commerce équitable et solidarité nationale).
Des résultats prometteurs
Certaines marques devraient quand même avoir la vie sauve comme Reflets de France, la MDD historique, héritée de Promodès. Pour le reste, Carrefour va devoir faire œuvre de pédagogie pour ne pas perturber le consommateur. Une campagne de communication devrait être lancée en 2006. « Nous allons prendre la parole tout au long de l'année, notamment dans les magasins avec une signalétique et une théâtralisation des rayons », concède Nathalie Mesny, directrice de la marque. Déjà, les premiers résultats semblent prometteurs. Sur les 300 à 400 références présentes en novembre, l'enseigne a observé une hausse des ventes d'environ 25 %. A terme, fin 2007, ce sont 10000 références dans l'alimentaire, l'EPCS (électroménager) et les PGC, qui seront intégrées dans les rayons sous le label Carrefour. Un nouveau coup porté par le distributeur aux marques nationales ? Guy Yraeta s'en défend : « Nous voulons faire de la croissance additionnelle par de l'innovation. Cela ne se fera pas au détriment des marques nationales, car l'équilibre entre les MDD et les marques nationales est nécessaire si l'on veut respecter le client. »