Benjamin Bejbaum, président-directeur général de Dailymotion Figure du Web communautaire
Marketing Magazine: Comment expliquez-vous le succès de Daily-motion?
Benjamin Bejbaum: Tout d'abord, nous étions les premiers à fournir ce service puisque YouTube n'existait pas. Il y avait des services qui permettaient de partager des videos mais qui ne les encodaient pas, ce qui barrait la route de 95 % du public potentiel. Ensuite, Dailymotion est très facile à utiliser. Traduit en 13 langues, il est international. Et possède des fonctionnalités spécifiques, que nous estimons responsables du succès. Résultat: nous sommes le premier indépendant en termes de trafic, derrière YouTube, avec un milliard de pages vues en février et 15000 dépôts de vidéos par jour. En mai, nous avons eu 37 millions de visiteurs. Et des partenariats avec Universal, Warner, des chaînes de télé, Le Monde, etc.
Quelles sont vos prochaines étapes de développement?
Nous allons bientôt arriver en Espagne et, probablement avant la fin de l'année, au Japon. Nous avons également beaucoup de fonctionnalités à sortir sur le mobile. Le but n'est pas de reproduire tout Dailymotion sur les téléphones portables, mais d'y décliner des petites fonctionnalités très intéressantes. De gros partenariats vont avoir lieu avec des fabricants de matériels et de logiciels, ainsi que d'importants accords de contenus. Un a d ailleurs annoncé la signature avec Audible Magic, ce qui va nous permettre d'automatiser complètement le retrait de contenu illicite. En outre, nous avons créé un compte Motionmaker en janvier 2007 qui permet a l'utilisateur repéré comme créatif d'accéder à un meilleur encodage et de déposer des vidéos plus longues. Enfin, nous avons un objectif de monétisation pour pouvoir rémunérer par la publicité les gens qui fabriquent le contenu. Pour cela, il faut que le volume de publicité soit suffisant. Deux options sont possibles: soit faire beaucoup de volume et partager avec un grand nombre de gens, ce qui va générer des revenus très faibles, soit partager avec moins de personnes. On a envie que le partage de revenus incite à la création. D'ailleurs, ce sera à la communauté de sélectionner les personnes les plus créatives, en fonction de plusieurs critères.