Vente et Club
Nombreuses sont les entreprises de vente par correspondance ou à distance qui ont choisi d'engager les consommateurs, par le biais de clubs, dans des processus de séries ouvertes ou de séries fermées. S'il n'existe pas de règle juridique particulière à cette technique de vente à distance, à l'exception de réglementation déontologique, les réglementations l'encadrant sont nombreuses.
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Il importe de connaître ces réglementations, tant lors du lancement du club
ou de l'offre de séries ouvertes ou fermées que tout au long de l'élaboration
des différents documents commerciaux adressés.
Club et contrat
Le système de vente par club s'entend habituellement d'un
contrat par lequel un adhérent s'engage à recevoir périodiquement un catalogue
ou un message où lui sont présentés plusieurs produits ou services. A partir de
ce premier accord, l'entreprise de vente par correspondance va adresser aux
membres de son club des offres spéciales sélectionnées et les invitera soit à
retourner le produit qui leur sera adressé, soit à le conserver et ce,
moyennant paiement, sachant toutefois que, dans la plupart des cas, l'adhérent
conserve la possibilité de notifier sa renonciation à l'offre ou de dénoncer
son accord-cadre.
L'adhésion au club et donc le premier contrat accepté par le
client restent l'élément-clé afin d'éviter tout risque d'envoi forcé ou de
publicité trompeuse ultérieure. Dès la première présentation de l'offre
d'adhésion au club, le consommateur devra connaître et accepter les modalités
auxquelles il s'engage, à savoir : des achats réguliers ou libres, de produits
dont il connaît les caractéristiques essentielles pour une durée déterminée…
L'adhésion à un contrat-cadre, clair, précis et dénué de toutes clauses
abusives reste donc un prérequis.
Club et envoi ultérieur
Le premier obstacle autour du club, et plus
particulièrement des séries ouvertes et des séries fermées, reste directement
lié à l'envoi forcé. En effet, les consommateurs, lors de la réception des
produits et/ou services proposés suite à l'adhésion au club, considèrent
souvent qu'ils n'ont pas donné leur consentement préalable. Or, l'envoi forcé
s'entend du fait d'adresser à une personne, sans demande préalable de celle-ci,
un objet quelconque accompagné d'une correspondance indiquant que cet objet
peut être accepté contre versement d'un prix fixé ou renvoyé à son expéditeur.
Dès lors, le fait d'adresser un objet, accompagné d'une facture et de messages
invitant la personne à retourner ou non le produit, peut caractériser une
contravention.
Il s'ensuit dès lors que le message, adressé lors de l'adhésion
au club aussi bien que lors de l'envoi des produits offerts à la vente, s'avère
essentiel et déterminant pour savoir s'il existe un envoi forcé ou non. Le
deuxième obstacle lié au club ou aux séries ouvertes ou fermées s'entend de la
publicité trompeuse. En effet, les publicités présentant le club mais aussi
celles accompagnant les produits ultérieurement proposés présentent clairement
les caractéristiques essentielles telles que prix, description…
Il importe
d'éviter que ces messages publicitaires s'entendent de publicités trompeuses.
La Cour de cassation a, d'ores et déjà, considéré que l'offre d'adhésion à une
collection de livres, jointe à une offre de cadeaux, caractérisait une
publicité trompeuse et ce, parce que le consommateur avait été incité à adhérer
au club du fait du cadeau et que toute la communication s'appuyait sur cet
avantage promotionnel.
Club et vente à distance
Les
ventes par club, effectuées à distance, restent directement soumises à la
réglementation spécifique afférente à la vente à distance. De ce fait, les
garanties, offertes aux consommateurs achetant via ces médias, s'appliquent.
C'est ainsi que, même s'il s'agit d'offres de club, s'appliquera le délai de
rétractation de sept jours francs, à compter de la livraison de la commande,
pour retourner les produits commandés, soit pour un échange soit pour un
remboursement sans pénalités, à l'exception des frais de retour. De la même
manière, les obligations liées à l'information préalable et à la confirmation
des commandes pourront devoir être respectées. A cet égard, les
caractéristiques du produit ou du service, l'adresse complète de l'annonceur,
les informations sur les délais de rétractation, etc. devront trouver à
s'insérer dans les messages publicitaires. A défaut, des risques de sanctions
pénales s'appliquent, voire de nullité des contrats.
Club et fidélisation
Se rapprocher du consommateur par le biais d'un club
nécessite également de veiller au respect de la loi Informatique, fichiers et
libertés. Un fichier spécifique devra en effet être mis en place par les
entreprises de vente à distance, pour suivre les commandes, les opérations
promotionnelles liées au club… A l'évidence, le fichier des membres du club
devra avoir été déclaré auprès de la Cnil. L'information préalable des membres
devra également avoir été assurée. En particulier, l'information relative à
leur droit d'accès et de rectification, le caractère obligatoire ou facultatif
des réponses, les conséquences d'un défaut de réponse ou bien encore les
destinataires des informations. Là encore, une contravention, par message
adressé, peut être appliquée en cas de défaut de mention ou de mention
incomplète. Enfin, si le club souhaite adresser via les nouvelles technologies
des messages, encore conviendra-t-il de vérifier si le consentement préalable a
été obtenu avant d'adresser, par e-mail ou bien par fax, des messages à ces
personnes.
En bref
Outil de fidélisation et de communication, le club doit, dès sa création, définir ses règles. L'audit du contrat initial s'impose donc. De même, l'examen, au cas par cas, des différents messages, adressés dans le cadre des séries ouvertes ou fermées, devra être effectué. Enfin, de manière plus générale, un audit eu égard aux aspects liés à la loi Informatique, fichiers et libertés s'avère impératif.