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Référencement promotionnel : stupeur et détournement

Entre hackers, patrons voyous et concurrents filous, le petit monde d'Internet s'inscrit trop souvent dans l'exploitation de vides juridiques. Dernière illustration : le cas Bourse-des-vols, qui appelle à plus de déontologie dans la pratique du média !

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C'est en tapant le nom de ses propres marques dans les outils de recherche que Fabrice Dariot, P-dg et fondateur des sites "bourse-des-vols" et "bourse-des-voyages" a constaté l'effarante anomalie : sur la liste des résultats promotionnels - les fameux liens publicitaires qui s'affichent en marge des résultats naturels des moteurs -, sa marque figurait en bout de chaîne d'un palmarès de concurrents directs. Reproduite sur d'autres moteurs de destination, ainsi que sur les moteurs de portails, l'expérience aboutit au même résultat. « Mes marques étaient partout, vendues à la concurrence », explique, dépité, Fabrice Dariot. Un rien crapuleuse, la supercherie consiste à acheter des mots-clés correspondant à des marques concurrentes. Le but étant de détourner le trafic clairement destiné à ces sites vers les annonces publicitaires de leurs usurpateurs. Bref, une toute nouvelle forme de concurrence déloyale qui fait tache d'huile sur la Toile. En effet, le cas de Fabrice Dariot n'est pas isolé : Xiti, Rentabilyweb et un e-voyagiste d'envergure, dont le nom reste pour l'heure confidentiel, seraient victimes de la même magouille. Contactés à tour de rôle, les deux spécialistes du lien promotionnel Espotting Media et Overture capitulent et retirent illico tous les mots-clés correspondant à des marques déposées. Google, a contrario, oppose son refus au motif que les marques en question sont constituées de mots-clés génériques. Ce qui n'explique pas pourquoi la marque Xiti figure parmi ces mots génériques. Pour mieux comprendre l'ampleur de la supercherie, il suffira de transposer ce scénario dans un contexte traditionnel. Et d'imaginer acheter le journal Libération pour y trouver les contenus du Figaro. C'est sur une ligne de défense semblable que pourrait être engagé le combat juridique, Fabrice Dariot ayant assigné Google à comparaître au TGI de Nanterre (en date postérieure à la rédaction de cet article). A défaut d'obtenir sa recevabilité, la plainte risque de se répercuter sur un certain nombre de sites partenaires de Google qui, d'après Fabrice Dariot, seraient responsables des technologies qu'ils supportent. Et des anomalies troubles qu'elles produisent.

Nathalie Carmeni

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