Le marché de l'interactif prêt à rebondir… si la conjoncture se retourne
Va-t-on asister à une nouvelle vague de croissance dans le secteur de l'interactivité ? Pas encore, mais les conditions sont réunies, selon la deuxième étude sur les perspectives du marché interactif français, réalisée par FullSIX Research et faisant suite à celle menée en septembre 2002.
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Cette étude a été menée auprès de plus de 1 000 décideurs, de plus de 800
sociétés actives sur l'Internet. Elle a été réalisée sous la forme de
sollicitations par e-mail. Comme lors de la première étude, une majorité de
décideurs, directions générales ou marketing, ont répondu à cette enquête. Le
24 mai, le mail contenant un lien amenant vers le questionnaire (65 % de retour
en 24 heures) a été envoyé. Le 28 mai, un mail de relance a été adressé aux
personnes n'ayant pas encore répondu. Le 3 juin, l'enquête était close, 127
personnes évoluant dans 119 entreprises différentes avaient répondu.
Réduction des coûts
Première constatation, l'interactif
est considéré comme important ou vital par 92 % des entreprises. Celles-ci
prévoient d'accroître substantiellement leurs investissements sur le court et
le moyen terme (44 % de hausse à court terme, 88 % à moyen terme), tandis que
89 % des décideurs pensent investir autant ou plus que leurs concurrents.
Pourtant, malgré des investissements en hausse, on ne voit pas poindre une
seconde vague interactive. Signe sans doute de maturité, l'interactif est
repassé au premier plan des préoccupations des entreprises, mais son approche
est plus pragmatique. Pour preuve, lorsque l'on demande aux décideurs vers
quels domaines ils ont investi sur les six derniers mois, c'est majoritairement
vers l'optimisation des process et la réduction des coûts qu'ils l'ont fait (+
16 %). Et si les investissements en marketing et acquisition client restent
stables, la gestion de la relation client voit ses investissements baisser
fortement (- 17 %). Pour les entreprises, les investissements jugés au global
moins prioritaires sont l'image et la vente en ligne.
Approche plus pragmatique
Paradoxalement, si les investissements dans la GRC ont
baissé, celle-ci fait toujours partie des objectifs centraux de l'entreprise,
l'importance de l'enjeu passant de 57 à 60 %.
Comme le constate Anne Browaeys, directrice associée de FullSIX, « le message
semble être celui perçu au quotidien sur le marché : “La GRC est vitale pour
nous, mais nous peinons à la faire réellement fonctionner” ». De fait, on
constate également une hausse des prévisions d'investissements à court terme
sur les services et la fertilisation client, ce qui laisse accroire que, les
projets de GRC ne donnant pas de résultats à court terme, les décideurs
préfèrent se tourner vers des services plus concrets, apportant des résultats
plus tangibles. Ils n'abandonnent pas la GRC (elle leur a coûté trop cher),
mais ils en gardent l'esprit, avec l'espoir d'avoir plus rapidement des
résultats. Finis les mirages de la bulle internet, aujourd'hui les stratégies
d'image et de vente en ligne marquent le pas, laissant la place à une approche
plus pragmatique reposant sur ce que l'interactif sait le mieux faire : capter
la connaissance client, l'acquérir et le fidéliser, tout en gardant un œil
clairement ouvert sur l'optimisation des coûts. Reste que la majorité des
entreprises met en avant quatre facteurs déterminants pour les clés de succès :
une approche centrée client, l'implication du management, la vision stratégique
et l'intégration multicanal. En définitive, quelle que soit la période
envisagée, les décideurs voient leurs investissements globalement en hausse.
Constat général, le marché de l'interactif est dynamique. Il est en croissance
alors que d'autres secteurs stagnent. La vision stratégique semble claire et
les indicateurs sont au vert, tant au niveau qualitatif que quantitatif. Mais,
au vu d'une économie stagnante, les investissements dans ce secteur dépendent
aussi de la conjoncture générale. La focalisation de ces derniers mois sur la
réduction des coûts et une rentabilité plus immédiate est logique. L'enquête de
FullSIX Research pointe ce constat : les conditions sont réunies pour une
seconde vague interactive, plus stratégique et plus pragmatique que celle des
années de la bulle internet. Si l'économie globale continue de stagner, les
investissements interactifs continueront de croître légèrement. Mais, quand la
conjoncture se retournera, le secteur qui décollera le premier en terme
d'investissements devrait être l'interactif. Croisons les doigts.