Le courrier publicitaire... avec ou sans opt-in?
Dominique Fèvre, Rédactrice en Chef
L'opt-in et de l' opt-out sur les imprimés publicitaires sont au coeur du Livre blanc attendu par la Commission européenne dans les prochains mois. L'Institution élaborera alors un projet de loi, qui, dans le meilleur des cas, sera présenté aux élus européens début 2012. Les 27 pays membres sauront alors s'ils devront appliquer l'opt-in postal - principe selon lequel le consentement du destinataire est préalable à l'envoi de publicités ciblées - et dans quels délais. La réflexion européenne sur le sujet ne date pas d'hier. En 1995, puis en 2002, les directives européennes visaient déjà à réguler la publicité par e-mail, affirmant le principe de l'opt-in. Jusqu'à présent, cette option ne concernait pas les imprimés publicitaires distribués en boîte aux lettres. Pourtant, certains pays, comme l'Allemagne, l'appliquent déjà. D'autres, comme la France, ne le font pas. Même si nous avons souvent l'habitude de nous mettre dans les traces de notre grand partenaire économique, cette fois-ci, rien n'est moins sûr. Ces imprimés n'ont, en effet, pas grand-chose à voir avec les spams qui tombent chaque jour dans nos boîtes électroniques. Ils nous polluent peu car ils sont beaucoup moins nombreux. Ils ne représentent que 10 des 1 500 messages publicitaires que nous recevons chaque semaine. Et, si nous estimons que c'est déjà trop, nous pouvons toujours ne pas les recevoir en apposant un «stop pub» sur notre boîte aux lettres. Mais, depuis sept ans que cet autocollant existe, seuls 5 % des Français l'utilisent. De fait, on peut douter de la pertinence de l'opt-in postal dans notre pays, mais aussi chez nos partenaires européens. Rien ne dit qu'il limitera les volumes d'imprimés publicitaires, dont la forte baisse est déjà programmée au profit d'autres canaux plus high-tech. En revanche, il est probable qu'il reviendrait à mettre sur la touche toute une filière d'activité et ses salariés Gageons que le Parlement saura faire preuve de sagesse.