Gagnant-gagnant
Outre la manne récoltée en période féconde (pas moins de 5 milliards d'euros dépensés pendant les fêtes de Noël !), les marques vont tirer bien d'autres avantages du shopping virtuel réalisé par les 24,4 millions de cyberacheteurs français. Car le client surfeur n'est pas un client comme les autres. Loin de ne faire qu'entrer puis sortir d'une boutique, il cherche, se renseigne, compare, choisit en toute connaissance de cause... Et par là-même, en témoignant de son intérêt pour une marque, il laisse des traces sur un territoire 100 % digital qui offre des possibilités infinies de tracking, de reconnaissance, de ciblage. Des techniques d'e-marketing de plus en plus plébiscitées par les annonceurs. A tel point que le marketing comportemental - et ses nombreux outils supplante la publicité contextuelle, moins perfectionnée L'idée étant d'entrer dans une relation gagnant-gagnant. D'un côté, l'annonceur, en identifiant les centres d'intérêts de son prospect ou client, adresse un message ciblé, donc moins onéreux et plus rentable. De l'autre, l'internaute reçoit (ou décide de ne pas recevoir) de la publicité «utile». Ainsi, moins sollicité, il sera davantage réceptif à une offre plus personnalisée. «Dis-moi ce que tu fais sur le web, je te dirai pourquoi je peux t'intéresser», se disent les marques. Que les consommateurs se rassurent, si l'oeil de Moscou les observe sur la Toile, c'est pour leur faire gagner du temps et leur offrir le meilleur de leurs attentes. Même si, bien évidemment, le recueil des données fait débat en France et ailleurs. Sans excès et en toute transparence, grâce à une politique d'opt-in en guise de garde-fou, les relations entre marques et internautes ont de quoi satisfaire chacun. Avec de belles perspectives en ligne de mire : entre 5 et 10 % des annonceurs français utilisent aujourd'hui le marketing comportemental, contre 25 % aux Etats-Unis (source : Wunderloop France).
PAR MARIE-JULIETTE LEVIN, REDACTRICE EN CHEF